'34-6
ANA
I'haniCme de I'ouvragt: le pll1s limpie, quand 011 eít pr/!–
posé par I§rat,
foi~.
a
I:el\tr~,íen,
foit
:lU
rétabl,i!fem~nt
de cet ouvrage! S il Vlent a fe déranger; on n Imagine
~uere
qu'i
1
y Ilit
~11
&
qu'!I y ait encore deux [entimens
diff" rens Cur l'impor,ance de
l'Anatomie
pour l'exercice
,de la
Medecin~.
40r[qu'on s'en dit
11
Coi-mame,
que
tout €tant égal
d'aill~urs .
aelui qul aonnoitra le micux
une horloge [era l'ouvrier le plus capabl e de la raccom–
moder, il [embl« qu'on foi, forcé de condure, que tour
!€tant égal d'ailleurs, <!elu! qui
~ntendra
le mieux le corps
JlUmain, (era le plus en tltat <I'en écarter les maladies,
&
que II! mei¡leur
ªn~¡omifle [!!r~
c"rt¡¡ipeme¡lt le meH–
Jeur medecin.
C'étoit au¡U ¡'avis de <!eux d'entre les medecins qu'on
;tppel1oit
dggmati'l"'" TI f "ut ,
diCoient-ils,
oltv r;r des
&adavrei, parcoltrir I{i vifcerei , fOf<i/ler dam
leI
.n–
,rail/ei, étudier ¡'animal¡"¡que dani ¡ei parlÍei lei
pltu
,"renfi~/eJ
;
4
I'on oe
p~ut
tFOp loüer le courage d'Hé–
Iophile
4
d'Er;¡liflrate, qui rccevoicnt les malfaiteurs
&
qUl
les diífequoient tout vifs ;
&
la fagerre des princes
gui
I~s
leur abandonnoient,
&
qui [acrifi"ient un petit
nombre de méchaos a la conCervation d'une multitude
d'innpcells de tout état, de tou t qge,
&
d~ns
tous les
fieeles
:l.
venir .
, Que répondoient
:l
cela les empiriques? Que les cho–
les ne [ont point lobns un cadavre, ni
m~me
dans un
flomme vivant qu'on vient d'ouvrir, ce qu'elles [ont
dans le <!orps
f.~ill
&
enricr; qu'il n'cfl guere poffible
de confondre ces deux
~tats
[aos s'expo[er
a
des [uites
fkheu(es ; que
Ii
les demi-notions [ont
to-ajour~
nui(j–
bIes, c'eít [qr-tout daus le cas
pr~Cent;
Que la recherehe
¡matomique, quclque exaae
&
parfaite <Iu'on la fuppo[e,
ne pouvant jamais rien
procur~r
d'évident fur le titlu des
folides, [ur la oature des fluides, [ur
le
jeu de la l1]a.
chine cnticre, cette reeherche nc manquera pas de de–
venir le fondement d'uoe multitude de [yflemes, d'au–
tallt
plus
dangereu~,
qu'ils aurollt tous quelque ombre
de vraitlemblanee ; qu'i1 eít ridicule de Ce
liyr~r
a
une
occupation deCagréable
&
péoi!>le, qui ne conduit qu'a
des ténebres,
&
de chereper par la diífecfrion des corps des
lumieres qu'on
o'~n
tirera jamais ; que e'dl tomber dans
une lourde faute que de comparer la machine animale
:3 une autre machioe; que,
qu~lque
cOmposé que [oit
un ouvrage forti de la main de I'homme, on peut s'en
promettre aveG du rems
&
d~
la peine une entiere
&
parfaite connoiífance; mais qu'il n'en eít pas ainli des
ouvrages de la nature,
&
a
plus fort!! rai(on dll chef–
d'eeuvre de la pivinité,
&
qu'il faut, pour développer
la
formarion d'un cheveu, plus de [ag-acité qu'il n'y en
:a
dallS toutes les tetes des !lommes enlemble. Celui" di–
fent·ils, qui Cur le bat¡emenr du ceeur
&
la pul[ation
des arreres, crut qu'i1 n'y ¡¡voit qu'a porter le Cealpel
fur l1n des [es
[emblabl~s,
&
pén¡!trer d 'lll1 eeil curieux
dans l'intérieur de la machine pour en découvrlr les re[–
forts, forma de toures les conjeéCures la plus naturelle
en meme tems
&
la plus trompeuCe : I'homme vil au–
dedans lui devint plus ineornpréhenfible que qnand il
\l'en coolloilToit que la fuperficic ;
&
fes imirateurs dans
les !iedes
a
venir, mieux inHruits Cur la configuration,
la liruation,
&
la multitude des parties, n'en ont ét\!
par eette roiCon que plus incertains fur l'économie gé–
nérale du tout.
CelCe [entit
I~
force des raiConnemens qu'on fai[oit de
part
&
d'autre,
&
prit un parti moyen: il permit
i\
I'a–
natomifle d'ouvrir des eadavres, mais Don d'égorger des
hommes:
iI
voulut QU'OIl attendí't du tems
&
de la
pratique les conooiífances anatomiques que l'inCpeétion
du cadavre oe pourroit donner . méthode lente mais
plus humaine, dit·ún., que celJ; d'Bérophill!
&
d'Era–
.fiftrate .
,Me
(eroi~-il p~r~i~
d'expoler
Ce
que je pen[e [ur
1
emplOl qu 0n falt
ICI
du terme
d'human;t¿?
Qu'eít ce
que I'hu¡nanité? linon une dilpo!ition babitoelle de ceeur
a
eIllployer nos fa,cultf s
¡¡
l'avantage du senre humain ;
Cela fupposé, qu a d mhumain la dilfcébon d'un mé–
chant
~
PuiCque vous qoooq le no¡n
d'inhumain
au m\!–
chant qu'Op di(Tequl!, paree q\l'i1 a 'tourné contre [es
ÍembIables des
f.~cult6s
¡¡u'iI dcvoit employer
ii
leur avan–
tage, 110lTlment
~ppellere.-vous
l'Eralifirate, qui furo
montant Ifll
répugn~nc~
en
faveu~
d\l genre humain, cher–
che dans les emrallles dll crll11mel des lumiercs utiles?
Quelle différence
lTlette.~,,:ous
entre délivrer de la pierre
un
honn~te
ho!nlTle,
&
dliTequq un méchant
~
I'appareil
ell le méme de part
&
d'autrc . ¡'v1ais ce n'ell pas dans
I 'appareil ,des a6ho\1s, c'e(l: dans leur objet, c'eít dans
leurs fuites , qu'jJ faut prendre les noti0ns véritables des
vices
&
des vertus. Je nI! vO\
ldro.is~tre
pi cpirurgicq,
ANA
ni anatomifle, mais c'eít en moi pu/illanimit/! ;
&
je
[ouhaiterois que ce fUt I'ufage parmi nous d'abandonoef
a
ceux de cete!! "rofeffion les criminels a diífequer,
&
qu'ils en euffent le courage. De quelque maniere qu'on
conlidere la mort d'un mécbant elle [eroit bieo autant
utile a I¡¡
fociét~
3U milieu
d'u~
ampbithéatre que lur
un échafaud;
IX
ce
[u~plice
feroit tout 3U moins auffi
redoutabl e qu'un autre. Mais il y auroit un moyen de
¡nénager le [peélateur, I'anatomilte
&
le patient: le fpe–
étateur
&
l'anatomiíte, en n'eífayant Cur le patient que des
opérations utiles,
&
dont les [uites ne feroient pas ¿vi–
demment funelles: le patient, en ne le confiant qu'aux
hommes les plus écJairés,
&
en lui accordant la vic ,
s'i\ réchappoit de I'op€ration particuliere qu'on auroit ten–
t~e
fur lui.
L'Anatomú,
la Medecine
&
la Chirurgie
ne trouveroient-elles pas auffi leur avantage daos cette
conditioli?
&
n'y auroit-iI pas des oc<!alions ou I'on
auroit plus de lumieres a attendre des [uites d'une opé–
(ation, que de I'opératioo méme? Quaot aux criminels,
il n'y en a guere qui oc préfératlent une opération dou–
)oureu[e
a
une mort certaine;
&
qui, plutÓt que d'étre
exécutés, \le fe foumiífeT!t, foil.
a
I'injeétion des liqueurs
daos le [aog, foit a ' la transfulión de ce Huide,
&
ne [e
laiífarrcnt ou amputer
la
cuiífe dans I'articulation , ou
extirper la rate , ou enlever quelque portion du eerveau,
ou lier les arteras mammaircs
&
épigaflriques, ou .fcier
une portion de deu,x ou trois cotes, ou coupcr un lme.
ítin dont O\l inlinueroit la partie [upéricure dans l'infQ–
rieme, ou ouvrir l'eeCophage, ou lier les vaiífeam, [per–
lTllltiques, [aos y comprendre le nerf, ou eífayer quelqu'
autre opération [ur quelque vifcere .
Les a\rantages de ces ,eífais fuffiroot pour ceu! qui
[a~ent
[e contenter de rai[ons; nous allons rapporter un
fait hillorique
po.urles autres. " Au mois de Janvier
quatre cents [oixante
&
quatorze, il advint, di[ent
" les chroniques de Louis XI.
page
249.
¿dit. de
16:1,0,
que ung franc archier de Meudon pres Paris, enoit
priConnier es pri[oos de Chaítelet pour occalion de
" p)u!icurs Iarrecins qu'¡¡ avoit faits en divers lieux,
&
" me[memcnr en I'églife dudit Meudon;
&
pour le[dits
" cas
&
comme facrilége, fut condempné
a
e/he peodu
" &
eflranglé au gibet (je Paris nommé
Montfaulcon,
doot il appelJa en la court de Parlemenr, ou iI fut
" mené pour di[cuter de foo appel; par laquelle courC
&
par ron arreít fuc ledit franc arehier déclaré avoir
" mal appellé
&
bien jugé par le prevon de París, par
" devers lequel fut renvoyé pour exéeuter fa fenrenee;
" &
ce meme jour fut remonllré 3U roi par les mede-
cins
&
chirurgiens de ladiéte ville, que plulieurs
&
" diver[es per[onnes étoient fort travállle'L
&
molefle'L
" de la picrre, colicque paffion,
&
maladie du collé,
dom pareillement avoit ét¿ fort molellé ledit frane
" archier;
&
auffi des diéIes maladies elloit lors fore
" malade Montieur du Boceílige,
&
qu'il [eroit fort re–
n quis de veoir les Iieux ou les diétes maladies font
concrées dedens les corps humains, laquelle chofe ne
" pouvoit mieul): étrc fceue que inciCcr le corps d'ung
homme vivant, ce qui pouvoit bien eítre fait en la
" perfonne d'icellui franc arehier, que auffi·bien étoi(
" prell de [ouffrir mort; laquelle ouverrure
&
incilion
" fut faite 3U corps du dit frane arcbier,
&
dedens icel–
" lui pris
&
regardé les lieul: des diéles maladies:
&
" apres qu'ils eurent été vus, fut reeoufu ,
&
[es en-
trailles remiCes dedens :
&
fut par I'ordonnance du roi
" filit tres·bien penfer,
&
tellement que dedeos quinze
" jours apres, iI fut bien guéri,
&
eut remiffion de let;
" cas [.1ns deCpeos,
&
Ii
lui fut donpé aveeques ce ar–
gent " . Dira·t·on qu'alors on étoit moins
[uperfliti~ul;
&
plus hmnain qu'aujo\lrd'hui? Ce fut pour la premicro
fois , depuis Celfe, qu'on tenta l'opération de la taille,
qui a [auvé dans la fuite la vie
a
tant d'hommcs.
¡'v1ais pour en revenir aux avaO!age5 de l'
Anatomie
pour I'exercice de la Medecine, il paro't que dans cetre
qucflioo chaeul] a pris le parti qui convcnoit
a
[es lu–
mieres anatomiques ; ceux qui n'étoiellt ni graods
ana–
t omiftes
,
ni par conféquent srands
phyfiologifteJ,
one
imagin<i qu'oa pouvoit eres-bien [e pairer de ces deux
till'CS, fans [e départir de celui d'habile medecin. Stahl
¡:himitle, parol! avoir été de ce oombre: les autres au
conrraire ont prétendu que ceux qui n'avoient pas [uivi
]'Annto¡ni,
dans [es labyrimbes, o'étoiem pas dignes
d'clltrer daos le [anétuaire de la MedeGine;
&
c'étoit le
[entiment d'Hoffman auteur de la medecine [yítémati–
que rai[onnée; c'étoit auffi,
a
ce qu'il [emble, celui de
Freind: mais
iI
oe vouloit ni [yflemes ni hypothefes,
dans
]~s
autres s'eneend; car pour lui , il .ne
reoon~oit
poillt .a,u drpit d'en faire. Cet exemple pr0uve beaucoup
,
m