ANA
en faveur
de~
cmpiriqucs, qui préeendoiene, comme 1l011S
1'3vons iaie voir ci-delfus , que les connoiíf.111ces anaco–
miques cncralneroiene nécelfaíremene dans des hypochc–
fes: mais
il
n'Oee rien " la cereimde des propolicions qllí
fuivenr.
Prc",;ere propofieio".
Le corps humaín efl une ma–
chine ¡¡,jeeee aux lois de la M échaníque , de la S¡aeique,
de I'Hydraulique
&
de l'Opeiquc ; donc celui qui con-
1I01era le micux la machine humaine,
&
qui ajoueera
¡¡
cecee connoilr:1nce celle des lois de In Méchanique, fera
plus en érae de s'afsuTer par la pratique
&
les expérien–
ces, de la maniere done ces lois s'y ex écueem,
&
des
moycns de les
y
réeablir quand elles s'y dérangene; donc
l'A,zatom;e
efl abrolumenc nécelfaire au medecin.
Seco1ldc propofitio".
Le corps humain efl une machine
!itjecee
a
des dérallgemens qu'on ne pellt quelquefois ar–
réter qu'en dívifant le eilfu ,
&
qu'en reer2ncham des
pareies.
11
n'y a prerqu'ancun endroit ou cecee di"ilion
ne devienne néceOaire: on ampuce les piés , les mains,
les bras , les jambes , les cuilfes,
&
c.
&
dans prclque
tomes les opéraeions , il Y a des pareíes qu'il faue mé–
nager,
&
qu'on nc peuc otfenCer , fans expoCer le ma–
Jade
a
périr. Donc l'
A1Iatomie
efl indifpenfable au chi–
rurgien.
Troijiem. propofitio,¡.
Le corps efl une partie de nous–
memes eres-importante; /i cecee partíe languit, l'aurre
s'en relfent. Le corps humain efl une des plus belles
machines qui foienc forries de mains du Créateur. La
connoilfance de Coi-meme Cuppore la connoilfance de fon
corps;
&
la connoilr:1nce dI! corps fuppore celle d'un
cncha1nelDem /i prolligieux de caufes
&
d'etfees, qu'an–
cun ne mene plus dire8:emem
ii
la norion d'une ineel–
li~cncc
toure
f~ge
&
toute-puilfante : elle cfl, pour ainfi
dJrc le fondemcne de la Théologie naeurelle . Gnlicn ,
dans'
jon ¡¡·v.·c de la formation d" fretlIJ,
fuit un crime
2UX philofophcs de fon eems de s'amuCer
a
des conje–
élures haC2rdées fur la naeme
&
la formation du mon–
de, tandis qu'ils ignoroiene les premiers élémens de la
flruélure des corps animés. Donc la connoilfance ana–
tomique efl require dans un philofophe.
Q.uatrieme propofition .
Les magiflrats fone exposés
IOUS les jonrs
a
faire ouvrir des cadavres, pour y dé–
cauvrir les caufes d'une mort violenee ou Cufpeéle ; c'efl
fur ceue ouverrure
&
les apparences qu'elle oftTira,
qu'ils appuyeront leur jugcmene,
!Y.
qu'ils prononcerone
que
l~
perfonne morte a éeé empoiConnée, ou qu'elle efl
morte naturellement; qu'un cnfant éroie mort avant que
de na1ere, ou qu'il a éeé écouJfé apres fa nailfance,
&
c.
Combien de contoflaeions portées
il
leurs eribunaux, ou
I'impuiffsnce, la flérilité, le eems de l'accouchement,
l'avoltement, I'accouchement tJmulé ou diffimulé,
&c.
fe trouvent compliqués! lis fom obligés de s'en eenir
aveuglément aux rapports des Medecins
&
des Chirur–
lIiens . Ces rappons fom motivés ii-la-vérité; ma;s qu'
Importe \
Ii
les motirs fom inintclligibles pOllr le Magi–
firae?
L'
Alfa/omie
oe feroit
don~
pas tour-a-fa;r inurile
Ji
1111
Magiflrat .
.
Ci"'lu;eme propofitio".
Les Peintres, les
Sculpe~urs,
devront
a
I'érude plus ou moins grande qu'ilS auront
faiee de
l'A11I/tomie,
le plus ou le moins de correélJon
de leurs delfeins. Les Raphaels, les Michel-Anges, les
Rubens,
&c.
avoient écudié parriculierement
l'Anoto–
mi•.
Véeudc de la parrie de l'
l/natomi.
qui efl rela–
tive'
a
ces ares, efl done nécelfaire pour y exceller.
Sixiemc propofition.
ChacutJ a iméree
a
conno1rre fon
corps;
iI
n'y a perConne que
la
ftruéture, la figure, la
connexion, la communicaeion des pareies done il el! com–
poCé, nc puilfe cont1rmer dans la croyance d'un Etre
tout-puiffillle . A ce motif li imporcant, il fe joim un
ineér~e
qui n'efl pas
a
négliger, celuí d'erre éelairé fur
les moyens de fe bien porter, de prolonger fa vie, d'ex–
pl iquer plus ncteemcnr le lieu , les fympcomes de f.1 l11a–
ladie quand on fe poree mal; de difcerner les charla–
tans.' de juger, du moins en général, des remedes or–
dom;és ,
&c.
Aulu-Gelle ne peuc'Íouftrir que des hom–
mes libres,
&
dont l'éducarion doie eere conforme
ii
leur état, ignorenc rien de ce
qu~
a rapport
~. I'écon~mie du corps humain. La connollfance de 1
A natomle
importe donc
a
tour homme.
.
Hifioire abrlgée deJ progrtJ de
/'
Anotom;e.
Efl-i1
é–
tonnanc
ap[~s
cela qu'o n falfe remoneer I'origine de l'
A–
,".ot?mi.
aux premiers
a~es
du monde? Eurebe die qu'o.n
IlfoJe daos Manethon, qu' Aehoeis, dom la chronologJe
égyptieDne fi xoie le rcgne plufieurs /ieeles avane norre
ere , avoit écrir des eraieés d'
Anatomi..
Parcourc7, les
li\'tes faines,
arr~te7.-vouS
:l
b
defcription ullégorique
que l'Eceléfiaílc falt de la vieillelfe:
m,mellt o Creato-
T ome l .
ANA
ris tlti, ¿ltm jwvmiJ eJ , & c.
&
vous apperce"rez
<les
ce
tem~
des vefligcs de Cytlemes phyC\Ologiques. Ho–
mere dJe de la bletrure qu'Enée re¡yue de Diome<:le, que
les deux nerfs qui renennenr le femur, s'éeant rom pus ,
l'os fe brira au·dedans de la caviré ou eft revu le con–
dyle fupérieur; ce pocee efl dans d'amres oecalions Ccm"
blables 1; exaét
& !i
circonflancié, que quelqucs au–
teurs one préecndu qu'Ol) tireroie de res ouvrages un corps
d'
A'Mtomi.
alfez étendu . Des les premiers ages du mon–
de, 1 'in(peétioD des encrailles des viétimes, la co u!ume
d'embaulller, les traieemens des plaics ,
&
les bouche–
ries mcmes , aiderent
a
connoltre la fabrique du corps
animal . On efl convaincu par les ouvrages d'Hippocra–
te, que
1'0;1I010$ie
lui écoit parfaite mcne connue;
&
Paufania.s nous da qu'il tit fondre un fqueleec d'airain,
qu'i1
conracr~
:\ Apollon de D clphes. On feroie teneé
de croire qu'íl avoie eu des nocions de la circulaeion
du fang
&
de la fecrétion des hllmeurs. Voici la-delfu5
un des palfages les plus frappans. O n lit dans Hippo–
craee: " que les vcines fone répandues par [Que le corps;
" qu'c1les y portem le flux, l'eCpril
&
le mouvement,
" &
qu'elles rone tomes 'des branches d'uno feule " .
Remarque7. que les anciens donnoicnr
:l
cous les vaWeaux
fanguins indif1inétemene, le nom de
'lJeineJ.
Démocrire cultiva
I'A"otomic
;
&
10rfqu'Hippocrate
fut appellé par les Abderieains, pour le guérir de fa fo–
lie préeendue ,
iI
erouva le philofophe occupé dans fes
jardins
a
dilféquer des animaux . II avoir écrie fur la
nature de l'homme
&
des ehairs; mais nous n'avons pas
fon ouvrage.
Pythagore eut auffi des nociolls anacomiques; Empe–
docle, diCciple de Pythagore, avoit formé un Cyfleme
fur la génération, la refpiration, I'oüic, la ehair,
&
les
femences des piames .
11
acrribuoie la généraeion des a–
nimaux
a
des pareies de ces animaux
m~mes,
les unes
concenues dans la Cemence du male, les aurres dans la
femence de la femelle. La réunion de ceS pareies for–
moie l'animal,
&
leur penee
a
fe réunir occalionnoit
I'appéeit vénérien.
11
comparoit l'orcille
a
un corps fo–
nore que ¡'air vienc frapper; la
ch~ir
éroie, Celon lui,
un compofé de quaere élémens; les ongles écoienc une
e.xpanlion des nerfs racornis par I'air
&
par le couehcr;
les os étoienc de la eerre
&
de I'eau condenCées; les
larmes
&
les rueurs, du Cang aceénué
&
fondu; les grai–
nes des plantes, des ceufs qui eombenc quand ils fom
mars,
&
que la terre faie éelorre;
&
il 3ttribuoie la
furpenlion des liqueurs dans les Cyphons,
a
la peraneeur
de I'air .
A lcmeon, auere difciple de Pythagore, palfe pour a–
voir anatomiCé le preltlJer des animaux. Ce qui nous
refle de ron
Anatomie
ne valoit guere la peine d'ctre con–
fervé; il préeendoit que les chevrcs refpirent par les
0-
reilles: ce que je pourrois ajoater de fa Phyúologie n'en
donneroie pas une grande epinion.
Ce qui nous re(le d'Ariflote ne nous permet pas de
d"urcr de res progres en
Anatomie .
Un fait qlli ho–
nOre aucan t Alexal1dre qu'aucune de fes viétoires, c'efl
d'avoir donné
a
i\rifloec huir cents talcns, prcs de ou–
ze milliolls de notre monnoie,
&
d'avoir confié
a
res
ordres pluli eurs milliers d'hommes, pOllr pcrfeénonDer
la fcience de la nature
&
des propriéeés des animaux.
Ces puilrans rccours n'étoient pas reílés inmiles enere les
mains du philorophe, s'il ea vrai comme je I'ai encen–
du dire
a
un habile Anacomifle, que celui qui en dix
ans de travail parvicDdroit
a
Cavoir ce qu'Arifloee a ren–
fermé dans Ces deux peties volumes des animaux, au–
roie bien cmployé fon tems.
Arifloee dilféqua des quadrupedes, des POilrOIlS, des
oireaux
&
des inreétes . Selon ce philoCophe, le cceur
efl le principe
&
la fource des veines
&
nu fang.
11
rore du creur deux veines; I'une du cOté droit, qui elt
la plus grolre; l'autre du cóté gauche: ces vejnes por–
tem le Cang dans touces les pareies du corps . Le cre,ur
a trois vemricules dans le fceeus; ces vemricules eOI11-
muniquent avec le poumon, par deuK grandes veines
qui fe diflribuem dans toUCe ra fubflance . L e creur elt
auffi I'organe des nerfs. Ariílote confond, ainfi qu'Hip–
pocraee, les nerfs, les ligamens
&
les tendons . Le eer–
veau o'e!! qu'une ll1alfe d'eau
&
de terre, mais
il
n'en
.efl pas de Illeme de la moelle épioiere; il donne au
foie,
ii
la raee
&
QUX
reins la fond ion de Coutenir
&
de fufpendre les va;lfeaux. L es re(licu les ne Cone que
pour le m ieux. Dcux canaux viennem s'y rendre de
I'aerre,
&
deux aueres des reins; les dcrnícrs contien–
nene du fang' les premiers n'en comienncne poinc .
11
fort de la
ter~
de chaque eeflicule ou de I'une de leu"
cxuémieés, un nutre can!l plus gros qui fe recourbe
&
Eff ~
va