ANA
On pourroit nbreger le premier volume, qui contient
fur In rh¿orie des ¿quations beaucoup de chofes affe'L
luuti!cs ,
&
augmenrer ce qui concerne le calcul inte–
gral , en fe lérvant pour celn des différeos ouvrages
qui en ont été puhliés ,
&
des morceaux répandus dans
les mémoires des Académies des Sciences de Paris, de
Berlin, de Londres
&
de Petersbourg, dans les aéles
de L eiplic, dans les ouvrages de MM. Bernoulli, Eu–
ler, M aclaurin,
&e. Voyez
CALCUL INTE'GRAL. ·
(1 )
C et anicle
A"nl)'fc
eCl: deCl:iné uu commun des le–
éteurs ,
&
c'eCl: pour cela que nous I'avons fait affe?
oourt : on trouvera
ii
l'
art;elc
A R
1
T
H M
E'T
1
QUE
U
N
1 V
E R
S
EL L E un détail plus approfondi ;
&
:t
I'ar–
tid~
A
p
r L
J
e AT
J
o N, on traitera de celIe de
l'Analyfc
a
la Géométrie.
L'llrtiC/c
AL GE
B
R E contient l'hi–
fioire de l'
A nalyfe.
(O)
A
!<
A L
Y S
E,
f.
f.
(G/·am.)
ce mot eCl: grec,
".J.••-
' Ir1 fonné
d'
rl,J.,
rurftlm,
&
de
Aua,
JO/V~,
je réfous .
Il fignifie,
a
proprement parler, la réfolution ou
le
dé–
yelof'pemem d'un tout en fes parties: ainfi on appelle
annl)'!,e
d'Ull ouvrage, l'ex trait de cet ouvrage , ou l'on
en dévcloppe les parties principales;
analyfe
d'un raifon–
llcment , I'examen qu'on fuit d'un raifonnement en le
pal tagc31lt en plufieurs parties ou propofitions, pour en
découvrir plus facUement la vérité on la fauffeté.
(O)
L'
A
N
A L
Y S
E, f. f.
en L og;'lue,
c'eCl: ce qu'on ap–
pelIe dans les écoles
la mlthode 'llt'on ir';t pour dleoft–
vr;,' la vlrilé ;
on la nomme autremellt
la mlthode de
rlvol"t;on.
Par cene méthode, on pa1Je du plus com–
poC¿
au plus fimple ; au lieu que dans la fyntheCe, on
va du plus fimpl e au plus compofe. Comme ceue dé–
finition n'eCl: pas de plus exaétes" on nous permeUra
d'en fubllimer une aucre.
L'a",.lyfe
~onfille
ií
remomer
:l
I'origine de nos idees,
ii
en développer la généra–
lion
& ,
en
f.~ire
ditférentes compoGtions ou décom–
pofitions pour les comparer par tous les c6tés qui peu–
veor en montrer les rappOrts .
V analyfe
aillfi Mfinie,
il ell airé de voir qu' elle eCl: le vrai Cecret dcs décou–
vertes . Elle a cet avamage fur la fymheCe, qu'elIe n'of–
fre jamais que pell d'idées a-Ia-fois ,
&
toujours dans la
gradation la plus fimple . Elle eCl: ennemie des princi–
pes vagues,
&
de tout ce qui peut etre contraire a
l'exaélirude
&
a la précifion. Ce n'eCl: point avec le
fecours des propofitions générales qu'elIe cherche la vé–
rité, mals toujours par une cfpece de calcul; c'ell-a–
dire, en compofant
&
décompofant les notions pour
les cornparer, de la maniere la plus favorable, aux dé–
couvertes qu'on a en vue. Ce n'eCl: pas non plus par
des détinitions, qui d'ordinaire ne fom que multipHer
les diCputes: mais c'eft eo expliquam la génération de
<;haque idée. Par ce Mtail on voit qu'elIe eCl: la feule
méchode qui puiffe donner de l'évidence
a
nos raifonne–
m ens ;
&
par conféquem la Ceule qu'on doive fuivre
dans la recherche de la vérité,
&
dans la maniere me–
me d'en in(lruire les autres ; hOlloenr qu'on fait ordi–
naire.menr
a
la Cynthere.
l1
s'agit maimenant de prou–
ver
c~
que nous
avan~ons.
T ous les PhiloCophes, en général , con viennent qu'il
f3ut dans I'expolition, comme daos la recherche de la
véríté commeocer par les idées les plus limpIes
&
les
pl us faciles; mais i1s ne s'accordent pas fur la norion
qu'i1s fe formenr de ces idées limpIes
&
faciles. Pre-
T ome l.
( 1)
Ce
C:llcul
;l
fait ehn!
ces
derniers
tem5
bien des
progr~s
chez.
les h aliens.
GAbritl Manfuái
publia dans les commenL:lire3 de Bou–
logne
lIn
mémotre
Dt ¡ormulil lfuibufdam ;nttgyand;s .
Le
Comee
JH/t
ClJarln de
F4gnar.i
éublit
une lhl:orie p:trticu
iere.
qui fut fui–
vie
&.
ét<nduc rar M.
Marc-Laurin.
M. le
O'mte 7<J,car;
donna
une méchode nouvellc
a:
cr~J.f.1cile
pour
le
polynome3.
&
le
p,
V":mnt 7(.fCCltti
(on fi ls publia
diln.5
mon
Recueil
(ur la Phyfiqne
t!.
ne
piéce
qui montre I'intégration d'une formule
:l
laqll.elle on dOle
réduir
coutt:.5
les
autres qu'on vent inregrer
.lv~c
le!
arc.5
de l'hyper_
bole,
&:
de {'ellypre
L'ouvr~e
de MademoY(elJc
.Agneji
imindé
Iftitu–
%.itmi
.Amd;t;,h~
.sd
Hfo ddl4
GiOlllll'U Italia'14.
in.
M il""o
174S,
<jui
{"it
ram
d'honneur
3 11
(avanr
Ptre
D.
'R.!m;r.
7?.!m, intlli
mar_
tiC
de
cene
Demoírelle . a ér¿ le premier
tr3it~
approfondi .
étencJl1,
&
bien éclairci qu'on
.lit
eu
(ur cene mariere .. De
tOIlS
les ?uvra–
lO
ges (die M. de Bougainville ) ou. I'on !'eft
propo(~
de
[r~acr
le
.. calcul
¡n[6gral, le
plu,
eftimabJe all
j ugeroenr des
connol(feur.s.
..
efl
celui de bid
.Ag,,,fi ;
Ainfi
l'ltalie
qui
a.
éré le berceau de
" l'Algebre, a produie
auffi
l'ollvrage
Jt:
plus érendu que nous
.l–
"
yon~
(ur
la nouveJle analyre ,
L'ilJutlr.e
Académi<;ienne dOlns
I~
u
r
awe de (on livte detlinée au calculo mtegral . (ut[
~n
ordre
qUl
1
•, t6P'"lDd
un grnnd
jour
(Ut
cene
maClere: elle
expl~que ~
dé.
•• mont.c ,
tres-d.1.irement diffétentcs
méthodes
&
fatt
VOIC
p.:1r–
Jo
tOll9"
~ne
grande (cience du calcul.
Be
beaucoup d'adre{fc
pOli
e
le
.. m:tDlee.
ANA
339
fque tous les Philofophes,
iI
la
téte defquels on peut
mettre D eCcartes, donnem ces noms
¡¡
des iMes innéei,
:l
des principes généraux ,
&
ií
des nations abnraites,
qu'i1s regardem comme la fomce de
IlOS
connoilfallces .
De ce príncipe, il s'cnfuit néceffairemenr qu'il fuut com–
mencer par définir les chofes,
&
regarder les définitions
comme des principes propres
iI
en faire decouvrir les
proprietés. D 'autres en petit nombre, tels que Loke
&
Bacon, entendem par des idécs limpies, les premierei
idées pacriculieres qui nous viennem par fenCation
&
par réllexion: ce Com les JUatériaux de nos
connoi{f.~n
ces que nous combinons felon les circoDnances , pour
en f,mner des iMes complexes, donr
I'""a/yfe
nous dé–
couvre Jes rapports. II ne
f.~ut
pas les confondre avec
les natiol1s abnraites , ni avec les principes généraux des
Philofophes; ce font au contraire ceHes
qUl
nous vien–
nent immédiatement des fens ,
&
a
la faveur defquel–
les nous nous élcvons enCuite par degrés
a
des idées
plus fimplcs ou plus compofées. Je dis
plUf compoféu,
paree que
l'analyf'
nc conllfte pas tolljpurs, commc on
fe l'imagine communement,
a
palTer du plus compofé
au plus fimple .
II me fcmble que fi on faififfoit bien le progre
S
des
vérités ,il feroit inurile de chercher des raifonne'mens
pour les démontrer,
&
que ce Ceroit alTe? de les énon–
ccr ; car elles fe fuivroient dans un tel ordre, 'lúe ce
que I'une ajouteroit
a
celle qui I'auroit if!1médiatement
précédée, fcroit trop fimple pour avoir befoin de preu–
ve : de la forte on arriveroit aux plus compliquées,
&
l'on s'en affureroit mieux que par toute autre voie. On
établiroi¡
m~me
une
Ii
grande fubordination entre toutes
les eonnoiffallees qu'on auroit acquifes , qu'on pourroit
a
fon gré aller des plus eompoCées aux plus fimples,
ou des plus limpIes, aux plus compofées ;
a
peine pour–
roit-on le, oublier , ou du I.noins , fi cela arrivoit , la
liaifon qui feroit entr'elIes faciliteroit les moyens de les
retrouver.
Mais pour mieux taire femir l'avantage de l'
a""lyfe
fur
la Cymhefe, interrogeol1S la Narure, 1& fuivons l'ordre
qu'elle indique elle-mcme dans l'expofitioa de la véri–
té . Si toutes nos connoilfanees viennent des fens, il ell
évident que c'eCl: aux idées fimples
a
préparer l'imelli–
gence des notions abnraites . ECl:-il raiConnable de com–
meneer par ¡'idée du poffible pour venir 11
celle de I'e–
xiCl:ence, ou par l'iMe du point pour palfer a ceIle du
folide? II eCl: évidenr que ce n'eCl: pas la la marche na–
tnrelle de l'efprit humain: fi les Philofophes ont de
la
peine a reconnoitre cette vérité , c'ell parce qu'ils font
dans le préjugé des idées innées, ou parce qu'ils
~e
lailfent prévenir pour un ufage que le tems paroit avolr
confacré .
L es Géométres
me
mes , qui devroient mieux coa–
noitre les avantages de
l'"nalyfe
que les aum;s Philo–
fophes, donnenr fouvem la préférence
a
la fyntheCe;
auffi quaad ils fortent de leurs calculs pour entrer dans
des recherches d'une nature dilféreore, on ne Icur ¡rouve
plus la mcme c1arté, la mcme prc!cilion, ni la mcme
étendue d'erprit .
Mais fi
l'analyfe
en la mérhode qu'on doit Cuivre
dans la recherche de la vérité, elle eCl: auffi .Ia mé–
thode dOn! on doit fe ferv ir pour expofer les décOll–
vertes qu'on a faites. N 'ell-il pas lingulier que les
Philofophes , qui fentent combien l'
tlnalyfe
eft utile pour
Eee2
~re
,
Cependant on
ne
rcgudoit pa, ce c;1lcul comme
tout~3.fait
com.
plet .
On a vu apré.5 en
Italie. en
France. en AUemílgne plu ..
fieun pjeecs différentes fuI" cene
matiere.
M . D Il1Iiel
BcrMU/li.
EH ..
1".
Clru'raut. Fonta;nt .
d'
.Alembtrt. M rwfrtd; . 7{.!·ccdt;. Z"nnott;.
ac
u'autres Géom¿trcs modernes fe (om parrieulieremcot anachés
a
perfcél;-ionner ee calcul avec des ml!thodes ég:llement
daires
8c:
e..
légamcs,
A ,'aide
de
CCJ
nouveaux fecour!.
Al. de BougainviUe
le
jcune
a composé un excellcnt traité
intitul~
'T1';t jti dn-
calt.l intlgr.t
,/0111'
ftrvir dt [Hite
a
/'dms/y{t
du
¡nfin;mtM'pttlrs
de M.
le
M.arlJ,!1S
d,e
l'
Hópital
publié
:l
l'aris en
17,4.
&.
17f6,
Cee ouvrage
rempll.t
I'ar..
tente, ou les Géométres étoient de puis long [emps, d'avolr . un
rraité
(nI" le
caleul
integral. qlli
renfermir.
Be .
exr!!q~lat
c1aJl"c..
, mene
tOUt
ce
qui
a
~té
f¡lit
(ur cette matiére Ju(qu lel . On. ne
pouvoit
y
parvenir qu'en recherchant avec beaueoup ,te
fOlO dlflé ..
rens morceaux épars d:ms un grand nombre d'duvt:'lge!!..
8t
(ou..
vent
meme
diffieiles
;ir.
enrendte
a
cau(e du
peu
de détatl dam le..
quel
h~!
aueeun (one de(eendu!! .
M ,
de BouSttinTJilft
vient de nous e ...
pargner cene peine; il nOlls prc(ente en un méme
corp~
•
&
(ous
un
meme
point dt:
v1Je rotn
le.! principes. ,
8c.
to~te~
le! m6tbocle! da
calcul
intésr'll;
il non, f:lit
(enrir I
'dpru.lx1
~rt
de ce.! méthode•
&:
il
nous le.! détaille avec nn ordre . une tnteUlgence.
Be
une clar...
té admir.ble .
(G)
.
\