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AME

Si ccue

m#crnniR.~e

ert .une. f.oís oadmife,

~n

peat

imaginer que

1:¡

fame, pour alnli dlre, matt"nelle de

¡'e(prit, Ml's nd de la rc,gularit¿, de I't"galilé, de

I~

li–

berté du cpurs d.;s efpri¡s dans ces petits caoaux o Si

la plllpart Com affaiift"s , comme pendant le (orumeil,

Jes cfprits qui cou"Jent dllns °ceux qui ,ellem fortuilc–

mem ouverts, révdUeut

~u

hafard des id.cies entr.!!

I~C::¡uelles il n'y

a

le plIJs Couvent alleune liaifOll,

&

que

1

p1m

ne laiOe pas d?áiferpbler, faute d:en avoir en ma–

me

t~ms

d'amres qui lui en f.ffellt voir

l?in~ompalibi­

jité:

Ii

au eomraire tous les peties tuyaux (om p uven s,

&

que les efpries s?y por¡e

m

én trap grandi! abon–

dance,

&

avee úne IrOp gr;mdc r3pjdilé , jJ fe

réycill~

a-Ia-fo¡s

UO!,

foule d'idé¡:s

tr~s-v i ves ,

que l'

amo

n'a pas

le tems de ' dirtinguer ni de eomparer;

&

e?efl-li la

frébélie o S'il

y

a Ceul¡!ment dans quelqucs petirs lUynux

une 'obllruélion lelle que les efpri¡s eelfeot d?y couler,

les idées gui y étoíem attachécs Com abColumem per–

eues pour l'

ame ,

clle n:en peut plus (air¡: aueun ulage

daos Ces opérations; dI! fOrJe qu'elle portera uo jllge–

tnem infenfé w!lles les fois q!le

c~s id~es

lui auroient

été neeeffaires pour en former un raifonnable;

nors

de–

H

taus fes jugcmens feram fains:

c'ell-I~

le délire mé-

laneholique .

.

M . Vieuifem a fai> voir cOmbieu fíl [uppo li¡ion s'ac–

corde avee t0\1r ce (¡ui

s'obferv~

dans certe maladie ;

puifqu'elle vienr d'une obflru¡:tion, elle efl produire por

un fang trap épais

&

tróp lem, aufli o'a-t-on point de

ñevre . Ceux qui habitent un pays ch;lUd,

&

dom le

fang efl MpouillJ! de. fes pareies les plus [ubrilcs par

une trop grande rraofpiraripn; !=eux qui ufem d'aliroens

trop grolllers ; ceux qui om été fral'pés de quclque

graode

&.

longue craime,

&c.

doiv¡:m etre plus fujers

au délire mélaueholiqllc . On pO\:¡rroi¡ pouffer le dérail

des fuppolitions

'6

loin qu'on voudroit,

&

trOUl'er •

chaque fuppofirion difl"érente, un effet diflere11l , d'oú

iI

réCulreroir qu'il n'y a gpere de tcte

ti

faine Oll il n'y

~ir

quelque pe¡it tuyau du

elntre ov"le

bien bouché .

Mais quana la [uppoíirioon de la

eau[~

de M . Vieuf–

feDs s'aceorderoit avce tpus les ca. qui [e pré[ement,

elle D'en feroit peut-etre pas dj\vanlage la eau[e réelle.

Les anciens attribuoie'nt lá pefanteur de I'air

¡¡

I'horreur

du vuide;

&

1'00

attribue aujourd'hui

IOUS

les phénome–

nes célefle¡

a

I'attraélion. Si les aoeiens fur ¡les expérien–

tes réirérées IIvoient

déeouv~rt

daos cette horreur quelque

loi eonflame, eomme on en a déeouvert une daos I'a!–

Iraélioo, auroient-ils pu fuppo[er que I'horreur du "uide

étoir vrairoem la caufe des phénomenes, quand

m~me

les

phénometles oe fe

f~roient

jamais écartés de cene loi ?

Les New toniens peuvent -ils fuppofer que I'amaélion

foir une cauCe réelle , quand !1léme iI ne [urviendroit

jamais aucun phénomene qpi ne iilivlr la loi inverfe du

<¡uarré °des diflanees ? Poinr du tout .

11

en e!1 de m /J–

me de l'hf porhe[e de M . VieuífellS. Le centre ovale

:i

beaú avoir des perits

O

tuyaux, dom les uns s'ounen¡

&

les autres fe bouchem : quand il pourroir rnfme s!af–

fllrer

a

la vue ( ce qui lui

O

efl impofli ble ) que le dé–

Jire mélaneholique augmcme ou diminue

d~l1S

le ra,,–

pOrt des petils fUysu'x buverts aux perils tuyaux bou·

chés , ron hyporhefe en aequerroit beaueoup plus de

c~r­

tirude,

&

,entreroir dans la claffe du flux

&

reflm¡ ,

&

de I'artraélion' contidérée relaliV"ement aux mouvemens

de la Lune; mais elle ne feroir pas eneore dérnonrrée .

Tour cela vicm de ce que I'on

n

'app.er~

oir

par' tour que

des efters 'lui fe eorrerpondent,

&

poinr du-tour ¡lans un

de ces effers o la raiCon de I'efte t correfpondanr ; prefque

touJours

b

liaifon manque,

&

nous ne la dc;couvrirQns

peut-etre jamais .

.

M.is

de

quel~e ,

maniere que l'on

con~oivc

ce qui

peoCe en noos , 1I efl conllant que les fonélions dn fon r

dépenctanU:s de l'organifaliQn,

&

de I'érar aéluel 'de no–

treocorps pelldam que tious vivoos. C ene dépendance

inutuel1e du corps

&

de ce qui

p~nre

dans I'homme

efl ce qu'un appeHe

l'¡mion dlt

eorps

aVe<

I'ame ;

uniorl

que la Caine .

p~il ofophi;

&

la rél'élation 110US appren.

nent

~rre

umqucmenr

1

effer de la volonté libre du C réa–

teur. Du moios n'avons-nous nullc idec immédiare de

déptndance, d'union , ni de rappon entre ces deux cho–

fes ,

cQr}s

~

pe,,¡Ic .

C~tte

uníon efl donc un fair que

nous ne pouvons révoquf r en doute, mais dom

le~

dé–

tails nous [om abfolurnent inconnul .

Ceh ,

la feu le

expérience

a

nous les apprenqre ,

&

a

M cidcr tOUles les

q ueflions qu''ln peut propofer tur ceHe maliere . 'U ne

des pl us curieMes cll eeHe que nous agitons ici :

I'"me

exerce-t-elle égaletnem fes fonéliolls dans toutes les par–

ties du corps auquel elle cll unie ? ou y en a-t-jJ quel–

qu'une

a

Jaquelle

ce .

privilégC; [oit particulierctnent

a

t-

AME

tachn S'iI

y

eD

a

une, queile dI:

ectte

partie~ C'e~

la glande pinéale, a dit Defearres;

c'.e~

le centre ova–

le, a dir V icuífens; c'crt le corps calleux , ont dit Lao:

cili

&

M. de la Peyronie. Defcarres u'avoit pour

I.ut

qu'uoe conjeélure, faos aurre fondemem que

quelqu~

¡;onvenanecs:

YieuO~os

a fait Un fyrteme, appuyé de¡

quclques ob[ervations anatomiques; M. de la P en 'p-

nie a pré[emé le ¡¡en avce des exp.ériences .

.

Defeartes vit la glande

piné~l!:

\lI}ique

&

comme

fU.7

[pendue au milieu des ventricules du cerveau par

~eux

filamens nerveux

&

flexibles, qui Jui p'ermertenr d'eu:e

mllc en lout [ens,

&

par ou elle

re~Qil

toufes

'Ie~

irn–

preflions que le cQurs des efprits ou d'un fluide quel–

cooqUt; qui coule <!ans les nerfs, y peut apl?orrer de

tour le refle du eprps; il "ir la glande pinéale ¡:n"iron–

née

d'artériol~s,

tam du lacis chorooJ'de que des p:¡rois

internes des

venrricul~s,

on elle ell renfermée,

&

dont

les

plu~

déliés tendent "ers cene glande;

&

[ur certe

liruation

av~nr~geufe,

il

eonjcéltira que la glande pioéa–

le érQir le íiége de l'

ame,

&

I'organe eommun de toU–

tes nos fen[arions. Mais on a d¡!"couvert que la glande

pinéale mallquoir dans

cert~iQl

[ujers, ou qu'elle y é–

toit emierement pblirérée, fans qu'il§ eua'ent perdu l'u–

[age de la raifon

&

des [¡:OSj on l'a rrouvé purrétiée

dans d'autres, donr le [qrt l1'avoir pas ¿rf! dift"ércnt :

elle élOir pourrie dans une femme de vingr-hllit ans ,

qui l!voit eon[ervé le Cens

&

la raifoo jurqu'" la fin;

&

yoili

1'"",.

délogée de l'endroir que Defeartes lui

avoir a!jigñé pour demeure .

011

n

des

elp~riences

de dellruélion d'aurres

p'art;e~

du cerveau, lelles que les

,,,itu

&

tejleJ,

fans que les

fonétions de

I'ame

ayeD(

ét~

d¡¡¡rpites .

JI

eo fam dire

autanr

d~s

eorpl

e(mn~lls ; e'~1l

M. Petir qui a ehaifé

I'ame

des eorps canaclés , malgré

I~ur

nruélure liagu–

liere . OU efl donc le

f enforiHm

eomm"".?

ou

ell

eer–

re partie, dont la

bleífur~

op la defiruélion emporte

ntea(fairement la ceífarioQ QU l'interruplioo des fon–

étions fpiriruclles, randis

qu~

les au¡res parlies peuven,

etre alrérées Ol!. dérruires, fans que

I~

[ujct ceffe de

raiConner ou de [emir?

M.

de la Peyronle fail paffec

eo re91le lOute$ les parties du cerveau, excepré

I~

eorp'

qlleox;

&

il leur donnc I'exclulioo par une foule de

maladies rres-marqut;es

&

tr<:s·dangereuCes qui lcs out

attaquées, fans

interrompt~ I~s

fonélions de

l'ame:

c'eC!:

dqoc, [elon lui, le cor¡>s cªllellx qui efl le lieu d11

ccrvea\¡ qu'habire

I'ame .

Oui,

c'~!1:

feloo

M .

de la Pey–

rQuie , le eQrps calleux qui eCl: ce fi ége de l'

ame,

qu'

entr~

les PhiloCophes les uns om [uppo Cé

err~

par-tour.

&

que les autres 001 eherché en ra[jl

d'endroit~

parti–

euliers;

&

voic; eOl]1ment M. de la Peyronie

prgeed~

dans [a démonílralio!l .

.

" Un payfan perqit", par un coup

re~ü

a

1:1

tete,

" une tres-grande

cuil1er~e

de la Cubllance du cerveau ;

" cependam il 'guérir, faos que

[a

raifon en mr alré–

" rél!: done

I'"me

ne ré¡¡de pus dj\1lS toure l' étendue

" de la fuurtanee du cerveau.

011

~

vu des Cujers ea

" qui la glal1de pinéale éroir oblitérée ou pourrie; d'au–

" tres qui n'en

~voient

aucune rrace, tQus cependant

" jouiifoient de la u ifon: donc

I'ame

n

'e.fI

Il~s

dans

" la g lande piuéale. On a les m<:mes preuvcs

PQur

les

"

.,atu,

les

teJ1u,

l'

infttndiblllllm,

les

corps ean'fells,

" le

<trve/et;

je veux dire que ces parties om éré 011

" dérruires, ou attaquées de maladies violentes, [ao$

" que

I~

raifQn

en

fouffrlt plus que de toure autre ma–

" ladie: done I'ame n'efl pas daus ces parties . Refle

" le eorps ealleux" o Ou peur voir dans le mémoire

de

M .

de la Peyronie, lOures les expérienees par le[–

queHes il prouve que eeue parti!: du cerveau

n'~

pu

e–

rre alrérée ou dérruite

1

faos <¡Ile l'altér3lion QU la perte

de la raifon ne s'en [oa fuívie; nous nous conteoterol'l$

de rappo¡ter ici celle qui oous a le plus fortemenr af–

feélé . Un jeune homme de [eile ans fur bleífo!: d'un

coup de pierre au-haur

&

au-devam du pariéral gauche:

I'os fut contus

&

ne parur poinr felé; il ne lurv int

poin d'aeeidenr jufqu'au vingr-cinquieme jour, que Is

malade

eommen~a

a

[enrie que I'a:il droir s'afto ibli¡Toit.

&

qu'il élOir pe[ant

&

douloureux , fur·tout lorf'lu'oa

le preífoir: au bour de trois jours , il perdir la vile de

cet a:il [eulement; il perdit enCuite I'ufage preCqu'cnrier

de rous res [ens,

& iI

lOmba dans un atloupilfemcm

&

uu affaiíIl:mem abColu de rQur le eorps : on tir des in–

cilions; on tit rrais trépans; on ouvrit la dure- mere'

011 tira d'un abees, quiodevoir avoir environ le volum;

d'un ceuf de poule, trQis onees

&

demie de illa¡iere

épaiífe, avec quelques ilocollS de la Cubflanee du eer–

veau. OD jugea par la direélion d'une f'lude applarie

&

arrondi~

par le bOllt

c~

forme dI!

cl1~mpig~on,

qu'

.

on