r
lIe r!compenfcs
,~n
ineoll)patible
Ii'l'te eette 1Me!
&
~ro.uve
direélemem le eoneraire, comme je l'ai déji
faít
VOlr. 1
La plus belle ?ccaJion de diCcuter quels étoient les yrais
rentimens des d,fférentes [eaes philofophiques [ur le
dq–
gme d'un état fmur, fe préfenta
amr~fois
dans E.ome,
lor[que Ct!'far pOl)r dilfuader le [énat de condamncr •
mort les partifans de Catilina,
avan~a
que la mon n'é–
toit point un mal, comme fe I'imaginoient éeux qui
pré!endoient l'infliger pour
ch~timem;
appuyanc [on fen–
~ment
par les principes connus d'Epicure [ur la morta–
IJtó
de l'
ome.
Caton
&
Cicéron, qui c!toiem d'avis qu'on
Ett. moul"Ír les confpirateurs, n'entreprirent cependal1t
pomt de combattre cet araument
p~
les principes
d'u~e
meilleure philofophie; i1s 'te comenterem d'alléguer
1'0-
Jlinion qui leur avoit c!té tranfmife par leurs ance\res
fur
la croyallce des peines
&
des récompenfes d'une
:mtre yie. Au lieu de pruuver que Céfar t!'toit un mé–
cham philofophe, ils fe cOlltenterem d'infinuer qu'il étoit
n~
n:auvais citoyen. C'étoit évader
1
'argumem;
&
riel).
JI
étOlt plus oppofé aux re les de la bonne Logique que
cette réponfe , puifque
e
toit cette autorité meme de
leurs mahres que Céfar combattoit par les principe,¡ de
la philofophie greque.
11
en: donc bien décidé que cous
les philo[ophes grecs n'admettoienc poine l'immortalité
de
I'"me
dan! le fens que (lOUS la croyons. Mais a')'ons–
nous des preuyes bien convaincantes de cette immorta–
lité? S' il s'agie d'une certieude parfaite, lIotre raifon ne
fauroie la dédder. La raifan nous apprend que
n'otr~
~me
a eu un commencement de fon exiflcnce; qu'une
ca?fe.
toute ·puilfant~ ~
fouvera;nement libre I'ayant une
fOls tlrée du néant, la tiem eo"jours fous fa dépendance,
&
la peut faire ce(Jer des qu'elle voudra, comme elle
)'a
fale commencer des qu'elle a voulu . Je ne puis
m'alf"rer que mon
am.
fubfifl~ra
apres la mort,
&
qu'e1-
)e fubiiflera toiljours ,
a
moins que je ne rache ce que le
Créateur a réfolu fur fa den:inée. C'efl uniquemene
fil
volomé qu'i! f¡m coufulter;
&
I'on r e peut connoltre
fa volonté s'i1 ne la révele . Les Ceules promelfes d'une
révélation peuvcnt donc donn'er une pleine
alf~rance
fur
ce Cujet;
&
nOl¡S n'en douterons pas ,
ti
nous vonlons
croire le fouverain doaeur des hommes. Comme
iI
en
le
feul qui ait pu leur 'promettre I'immortalité,
iI
déc1a–
re qu'i! en: le feul qui ait mis ce dogme dans une pleine
évidence,
&
quj )'ait conduie
¡,
la certítude. Quoique la
rc!vélation feul e puilfe nous convaincre pleinement de
cette
immor~alieé,
néaumoins on peut dire que la raiCQn
11
de tres-grands droirs fur cecee quel\ioll,
&
qu'elle four–
ni! en foule des r.iCons fi fortes,
&
qui deviennent d'un
ft
grand poids par leur a!femblage, que cela nous mene
i
une efpece de certitude . En ciret, notre
ame
doüe!'e
d'imelligence
&
de liberté, en: capable de conno¡ere I'or–
dre
&
de s'y [oumettre ; elle l'cll de cotÍno7tre b ieu
&
de l'aimer; elle en fufceptibl!! d'un bonheur infini par
ces deux voies : capable
~
,'ertu, avidc de félicité
&
de lumiere , ell e pelit faire
a
I'infini des prqgres
':1
tous
ces égarils;
&
coneribuer ainfi pendant 'l'éfernité
ii 1:1
gloire de Ion Créa!eur. yoila uf! gral)d préjugé pour
fa durée.
L~
Cage!!e de Dieu lui pennettroit·elle
d~
placer dans l'
apt.
tant de facultés, Cans leur p'ropofer un
but qui leur réponde; d'y mettre un fqnds de ri¿nelfes
'Ímmen[es, qulune éterni!t
felll~
fuffit
~
développer ; ri–
chelfes inmiles pourtam ,- s'i! lui refufe une durée éter–
nelle. Ajot1tez
a
cetee premiere preuve la différence
eC–
fentieJle qui fé trouve entre la yertu
&
le yice: la terre
el\
le Iieu de leur
n~i!fance
&
de leur .exercice; mais ce
n'efl paG le lieu de leur jufle ritributiqn. Un mclange
confuso des bieils
&
dei maux, óbf¿urcit ici-bás I'écono–
Piie de la
proyidenc~ p~r
rapporr aux aétions morales.
I1
fati[ donc qu'i/
y
alt pour les
ome!
humaines un tems
au-dela de cette yie, ou la fagelfe de D ieu [e manife–
~e
:l
cet égard, ou Ca providence Ce dc!veloppe
1
"ol). .
f~
,Unicc éclaee par le bonheur des bons,
&
par le ruppllce
~es
méchans,
&
011
il paroilfe a tout I'Univers que Dieu
ne s'intt'rclfe pas moins
a
la conduitc des
~tres
ifltélli–
~ens,
&
qu'il ne regoe pas moins [ur.
eUlf
qu.e Cur les
créatures infenfibles. Ra!femblez les ralfons pnCes de la
l1ature de l'
11m.
humaine, ele I'excellence
&
q\l
bUf de
fes facultés, confidérées dans le rappore qu'elles one avec
les attribms divins; prifes des' principes ' de vértu
&
de
religion qu'elle renferme, de fes defirs
&
de fa capacité
pOur un bonheur infini; joignez toutes ces raifol1s aYec
celles que nou! fouroit l'c!tae d'épreuve ou I'homme fe
trouve ici-bas, la certitud
e
&
tout a-la-fois les
obfcuri~
f~S
de la
~rovidence
, vous conclurez
q~~
le dogme de
1
llnmonalité de l'
am.
humaine efl fort au-dé!fus du pro–
b~ble.
Ces
pte~ve¡
bieD
médit~es, ~or{O~1lt
en uous une
AME
~on"l~ion, ~
laquel1e
iI
n'y a que les fenJes promelfes
de la révélation qui
puilf~nt
ajodeer quelque chofe.
Pour la quatrieme quen:ion, f.'\Voir quels fom les étres
.en qui réfide
I'am.
fpirituelle, vous conCulterez
l'articlc
AME I;>ES l?I!T¡;:S.
'
Une partie de cet artlclc a été tiréc d'un
Troi;' de
M.
Ja..cquelot, fur l'ái(lc)lcC de Dleu .
'
A
N
E,
en Ltltberie
o en: un peeit ¡nOl'Ceau de bois
placé droit pres du chevalet, enere les deux cables des
tnflrumem
a
archet. Le Con de ces ,¡I)(lrumens dépellQ
~n
partie de la polieion de
l'ame . (X)
• Aux quatre quellions précédentes [ur I'origine, la
na–
ture, la dellinée de
1'0/7",
&
fur les
~eres
en qui elle
réfide, les Phyliciens
&
les Anatomifles en ont ajouté
l¡ne cinquieme , qui fembloit plus etre de leur
relTor~
,que de la Métaphylique; c'en: de fixer le fiége de
I'"me
dans les erres qui en om. Ceu,", d'encre les Phyliciens
qui croyem pouvoir admettre la fpiritualieé de
I'"m. ,
&
lni accorder en meme tems de I'éecndue , qualité qu'ils
ne peuvent plus regarder COmme la diff¿rence fpécifique
de la matiere, ne lui fixent aucun fi ége particulier: ils
diCet)t qu'elle efl dans toutes
les
patries du _corps ;
&
comme i1s aio"tent qu
1
elll! exifle toute
enti~re
fous ch:l–
qu,e partie de fon étendue, la perte
d~
cert3lllS
'!l~mbr~
ne doit rien IIter ni
a
fes f:lcnltés ,
m
a
Con aa,vJCé,
DI
a
fes fonaions. Ce fentiment réfout des difficultés: mais
iI
en fait naltre d'autres, tant Cur cette maniere parricu.
lIere
&
incompréhenóble d'exifler des efprics, que fur la
din:inaion de la li.bflance fpiricuelle
&
de la fub(lance
'carporel
ie:
anm n'e(l-il guere
f~¡vi.
Les autres philofo–
ph,s
penfent qu'el:e n'efl poinr étendue,
&
que pourtant
il y
n
daJU le corps un lien p:miculier ou elle réfide,
&
d'ou elle exerce fon empire: Si ce
n'1co~t
un certain
fentimenc commun :\
COU\
lcs
~ommes,
qUl leur perfua–
de que Icur tete ou leuf cerveau efl le tiége de leurs
penfies , il
Y
~uroit
amant de fujet de croire \ille c'ell le
poumon ou le foie, ou tel autre vili:ere qu'on voudroit¡
car
Ii
leur méchanifme n'a
&
ne peut avoir aucun rap–
pore avec la f.,euleé de pen(er) comme on I':!!-
démontr~
ci-devant, celui du cerveau ll'y en a pas dayamage.
II
faudroit,
3
ce qu'i1 femble une partie ou Yin¡rem aboutir
fOUS les mouytmens des fenfations,
&
telle que
M. De–
fcartes avoit imagine!' l. glande pinéale,
Voy'z
G
L", N–
PE
PI
N E'A LE.
Mais
il
n'efl que erop vrai, comme
on le yerra dans la Cuite ue cee article, que c'écoit une
pure imaginarion de ce philofophe.
&
que nOll-Ce)ller¡tent
certe parrie, mais nul1e autre, n'efl capable des fonaioos
qu'il lui amibuoit . Ces traces qu'on Cuppofe ti volon–
¡iers,
&
dOn! les PhiJofophes om eant parlé qu'elles font
devenucs
familiere~
dan
s
le difconrs cqmmun, on qe Cait
p~s
¡rop bien
011
les mettre ;
&
I'on ne voit point de par–
tie dans le cerveau qui foir bicn propr!! ni
¡,
les recevoir
ni :\ les garder. Non-feulement nous ne connoi(Jons pas
Qotre
ame,
ni la manicre dont elle agie fur des orga–
nes maeériels; mnis dans ces organes memes nous ne
pOUYOllS apperccvoir aucune difpoótion qui déeermine
l'un pl(¡lóe
qu~
I'aucre
iI
':tre le
fié~e
de
l'am•.
. Cependant la difficlllré du Cujee n exclut pas les hypo–
,heCes; e!le doit
f~ll l ement
les faire traieer avec moini
~e
rigucur. }fous ne fin irions point
Ii
nous les voulions
rappotter toutes . Com lne-JI écoie difficile de donner la
préférence
ii
une
p~rtic
[ur ulle autre, il
n'y
en a preC–
qu'aucune ou I'on n'ai¡ placé
l'am•
.
On la met dans
les
vencricules du cervqu, dans le cceur, dans le Cang,
d¡IOS l'eflomac, dans les nerfs ,
&c.
mais de touces ces
hypothefes, cel1es de Defcartes, de Vieullens
&
de Lan '
dll, ou
~e
M . de la Peyronie, paroilfenc etre les [eu
les auxquellcs leurs auteur ayent éeé cOllduies par des
ph6nornencs, comme nous l'allons faire voir . M.
V ieu(~
rem le
ti
Is
a
fuppofé dans un ouvrage, ou II Ce pro–
pofe d'expliquer le délirc mélancholique, que le centre;
ovale
~eoít
lo
liége d,:s fonéliolls de I'efprit .
S~lon
les
découverres ou le fyfl cme de M. VieutTcns le pere , le
Genere ovale en \ln
tiffi.
de petits yailfeaux tres·déJiés ,
qui commllniquenr tom les llns avec
le~
autres par une
infinité d'autres pelits
vaiircall~
encore infinimene plus dé–
¡íés, que produiCcnt cous les
poil1¡~
de lcm ihrface excé–
rieure . C'efl dans les premicrs <le ces petits
vai~eaux
gue le r.,llg arcériel
C~
fubeilifc al! p.oine de devenir e–
fprie animal,
& iI
coule dans les rec.mds Cous la for–
me d'eCprit. Au·dedans de ce nombre prodigieux de
tu–
yaux
prefqu'~bfolllmenc
ilTlperceptibles
1
Ce fone lOUS Ics
J'Ílouvemens auxquels répondenc les
id~es;
&
les impref–
fions que ces 'mouvemens
y
Iailfenr,
10m
les traces
ql!i
rappellent les iMes qu'on a dé]:l eues.
11
faut fnvOlr
que le cenere ovale fe erouve placé
ii
l'origine des nerfs;
ce qui faYorife beaucoup la fonaion qu'on lui donne
i:i .
f/oy.~
G
~
N T RI\
O v
h
LE .
Si