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,1

D

Jj,

S E D 1 T E U R S .

xvij

{h~n\es

différens de la .connoiífance Immaine, que de Mappemondes de diffcren–

tes projeéHons;

&

chacun de

ces

fy{l:c~mes'

pourra meme avoir,

a.

1'exclufion des

autr~s,

quelque avantage particulier.. Il n'efi: guere de. Sav;lDs gUl ne p}accllt vo–

lontiers au centre de toures les SClences celle dont lis s occupent, ,l-pell-pres

comme les premiers hommes fe playoient. au centre du monde, perfuaclés que

1'Univers étbit fait pour eux. La prétentIon de plufil:urs de ces Savans em' Jfa–

gée d"m reil philofophique , trouveroit peut etre, tneme hors de I'amour pro-

pre, d'aífez bonnes raifons pour fe juilifier .

." .

Quoi qu'jl en foit, celui de tous les arbres

encycl~pédJques

q\ll 0tr:nrolt

le

plus

arand nombre de liaifons

&

de rapports entre les SClences , ménterOl t fans donte

d'etre préféré. Mais peut-on fe flater de .le. faifir

?

.La Nat;1l'e.,

non~ l~~

fauriolls

trop le ré éter, n'efi: compofée que d'indlVldus qm font

1

obJet

p1'll~11tlf

de nos

fenfations & de nos perceptions aireétes, Nous rcmarquons

a

la vénté dans ces

individus, des propriétés communes par

lefquel~es

non les comparons. ,

&

des

propriétés diífemblables par lefquelles HOUS les dlfcernolls;

&

ces propnété,s dé–

lignées par des noms abHraits, nous ont conduit

a

former différentes c1afies

Ol!

ces objets ont été · placés : Mais fouvent tel objet qui par llDe ou plufieurs de fes

pr?priétés

á

été

'pla~é

dans une

c~aífe, tien~

a

une autre c1aífe par

d'au~res

yro–

pnétés , & aurOlt pu tout auffi bien

y

avOll' fa place, Il rdl:e donc necef1.ure–

ment de l'arbitraire dans la divifion génél'ale.

L'arrangement

le

plus natnrcl fe–

roit celui ou les objets fe fucc éderoient par les 1111ances infenfibles qui fervcnt

tout-a-la-fois

a

les feparer

&

a

les unir, Mais le petit nombre d'e tres qui nous

font connus ne nous permet pas de marquer ces Imances . L 'Univers n'eH qu'tm

vaae Océan, fur la furface duquel nous appel'cevons quclques Hes plus ou moins

grandes, dont la liaifon avec le continent nous eH: cachée .

,

On pourroit former 1'arbre de nos connoiffances en les divifant foit en na

tu–

relles & en révélées, foit en utiles & agréables , foit en fpéculatives & pratiques

foir en évidentes, certaines, probables

&

fen

fi

bIes , foit en connoiff.1nces des cho–

fes & connoiífanees des fignes, & ainft

a

l'infini. Nous avons choifi Wle div¡!lon

qui nous a paru fatisfaire tout a la fois le plus qu'il eH poffible

a

1'ordl'e ency–

clopédique de nos eonnoiífances &

a

lew' ordre généalogique. Nous devons cet–

te divi!lon

a

un Auteur célebre dont nous parlerons dans la fuite de cette Pré–

faee: nous avons pourtant cru

y

~evoir

faire quelques changemens , dout nous

rendrons compte; mais nous fommes trop convaincus de 1'arbitraire gui

rcg~era

toújours dans une pareille divifion, pour croire que notre fyfl:cme foit l'unique

ou le meilleur; il nous fuffira que. notre travail ne foit pas entierement defap–

prouvé par les bons efprits. Nous ne voulons

poi~

reffembler

a

cene fouJe , de

Naturaliites qu'un Philofophe moderne a eu tant de l'aifon de

l~enfLl rer;

& qui

occupés f:ms cefIe

a

divifel' les produétions de la Nature en gcnre

&

el efpeces ,

ont confumé dans ce travail Wl tems qu'ils auroient beaucoup mieux employé

il

l'étude de ces produétions meme . Que diroit-on ¿'nu Architeéte qui ayanr it

élever un édifice irnmenfe, paíferoit toure fa vie

a

en tracer le plan; ou d'un

Curieux qui fe opropofant de parcourir un vaHe palais, employeroit tout fon tons

a

en obferver 1'entrée?

Les objets dont notre. ame s'occupe, fom on fpi ritl1els on matériels , & notre

ame s'occupe de ces obJets ou par des idées direéles ou par des idées réfléch·ies,

Le fyHeme des connoiílances direétes ne pem confiiler que dans

la

colleétion pu–

l'ement paffive

&

comme machinale de ces memes connoifEll1ces ; c'eH: ce qu'on

appelle mémoire. La réflexion

ea

de deux fortes, nous 1'avons déjit obfervé; ou

elle raifonne {ur tes objets des idées dil'eétes, ou elle les imite. Ainfi la mémoi-'

re, la raifon proprement dite,

&

l'imagination, font les troi s manieres différen–

~e~ ~.ont ~otr,e

ame opere fur les o?jets de

f~s

penfées . Nous ne prenons point

ICI

llmagmatlOn pour la faculté qu on a de fe repréfenter les objets ; paree que

cette faculté n'ea autre chofe que la mémoire mcme des objets fenfiljles , mé–

moire qui feroit dans un continuel exercice, fi elle n'. oit foulagée par 1"nven–

tion des figIles. Nous prenons l'imagination dans un fens plus noble

&

plus pré-

cis, pour le talent de créer en imitant.

.

Ces trois fa.culté.s forment d'abord les

t~'ois

divifions. générales de

n~tre

fyfce–

me,

&

les trOlS .0?Jets

géné~aux d~s con~OIífances h~lmall1eS

; l:Hiaoire qui fe rap–

porte a la mémolre; la Ph¡Jofophle, qw efi: le frwt de la ralfon ;

&

lcs Beaux–

arts, que l'imagination fait naltre . Si nous plas

;ons.la

raifon avant 1'imagination, .

cet orare nous paroit bien fondé,

&

conforme au progres na'turel des opératio\1S

de l'efprit: l'imagination ea une faculté créatrice;

&

l'efprit , aV"ant de fonger

a

Tome 1,

.

e

.

créer