ALe
Suid~s
prltend que
Ii
00
ne trouve point de monu–
menr plus ancien de
l'Alehim;',
c'cll que l'empereur
D iocJétien ñt bnller tous les livres des anciens Egy–
ptiens
&
que c'étoienr ces livees qui conrenoieot les
myaer~s
de
l'Alehimi•.
Kirker alf1lre que la Théorie de la piene philofopha–
le ca expliquée au long dans la table d' Hermes,
&
que les anciens Egyptiens n'ignoroiem point cet art.
On ("lit que I'empereur Caligljla
tit
des elfais pour
tirer de I'or de I'otpimellt . Ce fait en rapporté p3r PIi–
ne,
Rift. nato chapo jv. liv.sXXXI[[.
Ceue opération
n'a p1l fe faire fans des connoiifances de Chimie , fup<!–
rieures :\ celles qui fuffifem dans la plllpart des am,
&
des expéríences pour lef<;jueHes on employe le feu.
Au reltó le monde en fí ancien,
&
il s'y en falt tam
de révolutions, q'1'i1 ne relle point de monumens cer–
tains de I'état o¡l. étoient les Sciences dans les tems qui
ont précédé les vingt derniers /iedes : je n'en rapporte–
rai qU'Ull exemple. La Mu/ique a été portée dans un
certain tems che. les Grecs
a
un ham point de perfer
étion; eHe étoit fi fort au-deifus de la n6tre,
a
en ju–
ger par fes effets, que nous avons peine 11 le compren–
are;
&
on ne manqueroit pas de le révoquer en doute,
fi
cela n'étolt bien prouvé par I'anemion fingu1!ere qn'
on fait que le gouvernemcnt des Grecs y donnoit,
&
par le témoignage de plufíeurs auteurs contemporains
&
dignes de foi .
VOlez An ad fanitatem "'Iifiee,
dit M.
Malouin.
A P ara, ehez (?!.til/a1l, rl/e Galande.
11
fe peut auífi que la Chlmie ait de
m~me
été por–
tée
¡¡
un fi haut point de perfeétion, qu'elle ait pu fai–
re des chofes que nous ne pouvons f."lire aujourd'hui,
&
que nous ne comprenons pas comment 11 feroit pof–
tibie que I'on exécut3t . C'en la Chimie
~inli
perfeétion–
née, qll'on 3 nommée
A/ehimi• .
Cene fcieoce, com–
m e toutes les autres, a péri dans
cert~ins
tems,
&
il
n'en ell rené que le nom . Dans la fuite, ceux qui om
eu du godt pour l'
Alehimie ,
fe font tout-d'·uo-coup mis
a
faite les opérations dans lefquelles la renommée ap–
prend que
l'Alehi",ie
réuífiifoit; ils ont ainfi chcrché
I'incoonu fans palfer par le connu: i1s n'ont point com–
mencé par la C himie, fans laquelle on ne peut devenir
alchlmille que par hafard.
Ce qui s'oppofe encare fort au progres de cette fcien–
ce, e'en que le Chimilles , c'en-a ·dire cellX qui tra–
vaillent par principes, croyeot que
I'A/ehi",ie
en une
fcieoee imaginaire
¡¡
laquelle ils oe doivent pas s'appli–
quer;
&
les Alehimines au contraire croyent que la
Chimie n'eíl: pas la route qu'i1s doivent tenir .
La vie d'un homme, UD fiec1e meme, n'en pas fuf-
, fifant pour perfeélionner la Chimie;
00
peut dire que
le tems ou a vécu Beker, ea celui ou a commencé
norre Chimie . Elle s'ell enfuite I'erfeélionnée du tems
de Stahl,
&
on y a encore bien ·
ajo~té
depuis; cepen–
dant elle en vraiOemblablement fort éloignée du terme
OP. elle a été autrefois.
L es prilldpaux auteurs
d'Alehimie
font Geber, le Moi–
ne, Bacon, R ipley, Lulle, Jean le Hollandois,
&
lfaac
le H ollandois, Balile Valemin, Paracelfe, Van Zuch–
ten. Sendigovius,
&e.
(M)
A L C H 1M 1S TE, f. m. celui qui travailJe
a
l'AI–
chimie.
V o)'eo:.
A L
eH 1M
J
E.
Quelques andens auteurs
grecs fe fom fervis du mot
Xp""''''''''~''
qui ligni6e
¡ai–
r",r d'or,
pour dire
Alehimifl.;
&
de
xp."""''''';
,
r
art
de ¡aire de I'or,
eo parlant de
l'Aiehimi•.
On lit dans
d'autres Iivees grecs, ".,,,..
.1,.
fiaor,
fai feur,
Alchimifte,
qui jigllitie auífi
auteur de v.n, poe·te.
En elfet, la Chi–
mie
&
la poéfie Ont quelque conformité entr'elles.
M. Diderot dit,
page
8. du
Pro[pealtJ
de ce Diélion–
naire:
la
e
himie eft imitatriu
&
ri7Jale d. la "at1lre;
fon objet .ft prehu'
ar1Ji
étend1l '1"e edl'; de la nature
mim.: eettc partie de /a Phyfi'lu e eft entre
lu
autres
&e '1'" la P ot{fi••ft mwe les al"res genr<s de Littéra–
tltre; O" elle décompoJe lu étrCI,
01<
ell.
/<1
re7Jivifie,
01'
el/e les tra;qsforme,
&c.
On doir dillinguer les
Alehimifla
en
vraÍ!,
&
eo
fallx
OU
¡OtU.
L es
Alehimiftes vrais
follt ceux qui, apres .
avoir travaillé 11 la Chimic ordinaire en phyficiens, pouf–
f~m
plus loin leurs recherches, en travail lant par prin–
clpes
&
méthodiquement a des combinaifons eurieufes
&
utiles, par leCquelles on imite les ollvrages de la na–
ture; ou 'lui les rendenr plus propres
a
I'uragc des hom–
m~s ,
foit en leur donnant une perfeétion particuJiere,
[OIr en y aJourant des agrémens qui, quoiqu'artificiels,
fom dlns
~errains
cas plus beau%que eeux (¡ui viennent
de la íimple narure
d~l1uée
de tout art, pourvll que ces
agq:mens arrificiels Coient fondés fur
l~
nature meme,
&
l'imitem dans fon
be~u .
'lome l.
ALe
209
.
C~ux
tu
I:ontraire qui, Caos favofr bien la Chimie or–
droalte, ou qui
m~me
Cans en al'oir de teinrure, fe jet–
[~m
dans l' Alchimie fans méthode
&
faus principes , oe
[¡fant que des livres énigmatiques qu'ils ellimellt d'au–
tant
~Ius
qu'ils. les comprennen,t moins , fout de
fa1fx
A/eh,mift'!!
'lUl perdent
le~r
tems .
&
leur bien, paree
que travaillant fans connOlifance, lis ne trouvellt poil1t
ce
qu'ils cherchem,
&
fon¡ plus de dépenfes que s'ils
étoient inllruits, paree qu'i1s employem fouvent des cho–
fes inutiles,
&
qu'ils ne Cavem pas fauver cerraines ma–
tieres qu'on peut retirer des opérations manquécs.
D'ailleurs i1s om pour les charlataos autant de godt
que pour les livres énigmatiques: il ne Ce foucien t pas
d'un bon Iivre 'lui parle dairement, mais ne Aate point
leur cupidité, aomme font les livres énigmatiques aux–
quels on ne comprend rien,
&
auxquels les gens ell–
t~tés
du fabuleux, ou d\l moins du myllérieux, don–
nent le fens qu'ils veulent y trouyer ,
&
qui en plus
fuivam leur imagination; auífi ces
¡aflx Alehimiftes
s'en–
nuyeront aux aiCcouts d'un hOlllme iallruit de cette
fcienee, qui la Mvoile,
&
qui réduit fes opérations
a
leur julle valeur: ils écouteront plus volontiers des
hommes
a
feerets auífi ignorans qu'eux, mais qui fonl
profeífion d'exciter leur curiofité .
11
fuut dans toute chofe,
&
fur-tout dans eelles de
cette nature, éviter les extrémités: on doit éviter éga–
lement d'etre fuperaitiel1x, on incrédule. Dire que l'Al–
chimie n'en qu'une fcience de viuonnaires,
&
'que tous
les
Alehimijles
fom des fans ou des imponeurs , c'ell
porter un jugement injune d' ulle Cdence réelle
~
laquel–
le des gens (en(és
&
de probité pcuvent s'appliquer:
mais al1ífi
iI
faut fe garamir d'une cfpeee de ¡illlariCme
dom font particulierement fuCcep¡ibles ceux qui s'y 11-
vrent fans dlfcerne{nent, fans eonCeil
&
Cans cOl1noi[–
fances préliminaires; en un mut fans príncipes. Or les
principes des fciences Cont des
choCes
connues; on y
·doit paifer du connu :. l'inconnu: fi en "Alchimie, com–
me dans les autres fcienees, on paife du e0nnu:i I'in–
eonnu, on pourra en tirer autant
&
plus d'utilité que
de certaines autres fciences ordinaires.
(M)
*
AL CID O N ; c'en le nom que les Fleurifies
dúnnem
a
une autre efpece d'ceillets piquétes.
Voye;¡;.
OE
I
LLE
T.
.
*
AL C 1S, nom fous Jequel Minerve étoit adoréo
che. les Macédouiens.
*
ALCMAER,
(G/og. )
ville des Provinces-U–
nies dans le Kenn.emerland, partie de la Hollande fe–
ptentrionale .
Long.
u .
ro.
lat.
p.. :>.8. .
A L
e
M A N [E N, adj. (
B e/les-Lettr.)
dans la
poélie latine, e'en une forte de vers compoCé de deux
daélyles
&
de deux trochées, comme celui-ci:
f/irgin¡
I
bus pue
I
rif'll/t
I
eant•.
Horat.
Ce nom vient d' Alcman, ancicn poete grec, ellimé
pour
Ces
poéfies 1yriques
&
galantes, dans lefquelles
il
employoir fréquemment cette
mefur~
de
v.rs.
(G)
ALCOHOL,
Voyez
ALKOOL.
A LCORAN
01l
A L-CO R AN, f. m.
(TUol.)
e'en le tivre de la loi mahométane, ou le IIvre des ré–
vélations prétendues
&
de la doétrine du faux prophete
Mahomet.
f/oyez
M
A H
o
M
E'
T I S M
E .
Le mot
aleoran
en Arabe,
&
fignitie
a
la lettre
I¡':'
vre
ou
t ol/eaion,
&
la premiere de ces deux interpré–
tations en la meilleure; Mahomet ayant voulu qu'on
appellat fon aleoran
le liv,< par exeel/enee,
a
l'imit~lÍon des luifs
&
des Chrériens, qui oommen¡ l'ancien
&
le nouveau Tellament
I'Ecriture ,
,In,n,
la I,vre! ,
.."
fjjC",~.
f70yez
L
t
V R E
&
B
J
B LE.
.
Les MuCulmans appellem auífi
I'aleoran ,
'.p'~'.
,
al–
(orkan,
du verbe
p,.,
pharaka,
diviCer ou diíl:inguer,
foit parce que ce tivre
m~rque
la diflinélion emre ce
qui ett vrai ou faux, licite ou illicite; foit parce qn'i!
contient des divifions ou chapirres, ce 'lui
C;(l
encore
une imitation des Hébreux, qui donnent
a
dilférens
Ii.
vres le meme nom de
Cp"ID,
perakim,
c'ell-a-dire
titres
ou
chapitru,
comme
n"pN"'P"o,
chflp)tres
d~s
P era;
"0-'"'11" ',
ehapitres dI<
R.
Eliezer.
Entin ils
nomm~n~
encore leur alcoran
aheehr,
avertiifement ou fouvenlr,
ponr marquer que c'ell un moyen d'entretenir les
efprit~
des Croyans dans la cOlll;lOi/TilOee de la loi,
&
de
le~
y rappeHer. Dans toures les faulfes religions , le mCI\–
fonge a affeélé de fe donner les traits de la vérité.
.e'opinion commune parmi nous fu.r I'origine de
l'al–
eoran,
en ql¡e Mahomet le
compo.faa.vee le
.r~<;ours
de Batyras, hér¿tique Jacobite : de SerglUs, 1110me Nc:–
fiorien,
&
de quelques Juifs.
M.
d'Herbelot, dans fa
Mm
~