AIR
tion de ce I'robleme , On peut néanmoins c:onelurre,
felon
M,
Mulfcheobroek, de quelques expériences
aíJh
aromereo, que
I'a;r
qui
eH
proche
d~
norre globe, peur
fe
dilarer jufqu'a occuper un eCpace
4000
fois plus graud
que celui qu'il occupoir,
MtI.oeh,
M, Boyle, dans plufieurs expériences, I'a dilaté une pre–
Jniere fois juCqu'a lui faire occuper un volume neuf fois
plus confidérable qu'aUl'aravant; enfuire illuia fair occu–
per un efpace 31 feis plus grand; apres cela I'a dilaré
60
fois davamage; puis 11'0 fois; enfin il préreod I'avoir
dilaré
8000
fois davamage , enCuire
1=
fois,
&
en
dcrnier ticu 13679 fois,
&
cela par fa feule vertu expan–
!iye,
&
fans :tVoir recours au feu,
V.ye;;
R
A
R
E'F A–
eT ION.
C'en fur ce priocipe que fe regle la conClruaioo
&
I'ufage du manomerre.
Voye>:.
M A N
O M
ET RE.
lJ
condur de· la que
I'",r
que nous refpirons pres de
b
furface de la terre, eft condensé par
la
compreffioo
de la colonue fupérieure en un efpace au moios 13679
fois plus pedt que eelui qu'il occuperoir dans le vuide.
Mais
Ii
ce meme
air
eCl coodenfé par art, I'efpace qu'
iI
occupera 10rCqu'ille fera aurant qu'il peut 1'¿lre, fera
a
eelui qu'iI occupoir dans ce premier érar de coodeo–
Carion, comme
ffoooo
eCl al.
Voya.
D I LA T A T ION.
L'on voir par ces ditférepres eIpériences, qu'Ariflore
fe trompe 10rfqu'i1 prétend que
I'air
rendu dix fois plus
rar~
qu'auparavaor, change de nature,
&
deviem feu.
M. Amomons
&
d'autres, comme nous I'avons déjl
obfervé, font dépendre la raréfaaion de
I'a;r
du feu qu'
il comicnr: ainfi eo augmenranr le degré de chaleur, I.a
raréfaaioo Cera portée bien plus loin qu'elle ne pourro't
I'elre par une dilatarion fponrnoée.
I/o)'<~
C
H
A L
E
U R.
De ce principe fe d¿duir la conClruaion
&
l'uf.1ge du
thermomerre .
I/oyez
T
H
E
R M
o
M E
T RE.
M.
Amonrons ell le premier qui ail découverr que plus
l'
asr
ell deofe, plus avee un mcme degré de chaleur il
fe dilatera.
I/oyez
D
E N S
I TE'.
'
En co¡¡féquence de cene découverte, cer habile aea–
démicien a fsir un difcours pour prouver que" le ref–
" fort
&
le poids de
I'aír
joims
a
un degré de chaleur
" moderé, peuven! Cu/Jire pour produire mc!me des rrem–
" blemens de terre,
&
d'autres commorions tres-vio–
" leores dans la Narure " .
Suivanr les expériences de cet aureur,
&
celles de
M.
de la Hire, une coloone
d'air
fur la furface de la terre,
de la haureur de 36 tOifes, eCl égale au poids de trois
ligncs de mercure;
&
des quantités égales d'
a;r
occu–
penr des eCpaces proporrionnels au! pOlds qui les com–
priment. Ainfi le poids de
I'a;r
qui rempliroit tOur
I'~f
pace oceupé par le globe terreflre, feroit égal
a
celui
d'un cylindre de mercure, doot la baCe égaleroit la fur–
fuce de la terre,
&
qui auroit en hauteur 3mam de fois
trois lignes que tOute I'atmofphere conrienr d'orbes égaux
en pOlds
a
cclui que nous aVODS fuppo lé haur de 36 roi–
fes . Done en prenanr le plus deore de tous les rorps,
J'or, par exemple, dont la graviré efl environ 1463°
fois pl,us grande que celle de l'
a;r
que nous refpirons;
iI
el!
aifé de rrouver par le caleu I que cet
asr
feroit
réduir
:l
la meme delltité que I'or, s'i1 éroit pre(fé par
une colonne de mereure qui eur 14630 fois l8 pouces
de haur, c'eft-ii-dire 409640 pouees; puifque les denfités
de l'
..
;r
en ce cas ftroieO! en raifo,. direae des poids
par lefquels elles feroieor prelTées. D onc 409640 pouce,
exprimenr la hameur
a
laquelle le baromerre devroir
~tre
dans un endroit oú
I'aír
feroir aum peCam que I'or,
&
~ ~
tignes I'épaifieur
i
laquelle feroir r¿duite dans
4° 9040
ce
m~me
endroit norre colonne d'
air
de 36 toifes.
Or nous layons que 409640 pouces ou 431'28 toiCes
ue
fom que la 74
e
partic du demi-diametre de la rerre .
Done
fi
au Iieu de notre globe terrrllre, on fuppofe un
globe de meme rayon, don! la partie elttérieure foit de
mercure
a
la halltcur de
43n8',
&
I'intérieure pleine
d'air,
tout le reCle de la fphere donr le diamwe {era de 64í
I
n~t.
fera rempli d'uo
a;r
denfe plus lourd par degré que les
corps
es
plus pefans que oous ayons. Conféquemment,
comme
i\
eCl prouvé que plus l'
,.;r
eft comprimé, plus
le méme degré de feu augmenre la force de fon re(forr
&
le rcnd capable d'un efier d'auranr plus grand;
&
que, par exemple, la
c~aleur
de I'eau bouillanre aug–
mente le relforr de norre
a;r
au-dell de fa force ordi–
naire d'une quaorité égale au tiers du poids avce lequel
il efl compnmé; nous en pouvons illférer qu'un deli':é
do chaleur qui dans norre orbe ne produiroir qu'un ettet
m oderé, en produiroit un heaucoup plus violent dans
uo orbe inférieur;
&
que comme il peut y avoir dans
la
Nature bien des degtés de chaleur au-dela de celle
Tom.l.
AIR
195
de I'eau bouillante,
il
peut y en avoir dont la violanee
[econdée du poids de
I'a;r
iorérieur foir capable de mer–
tre en pieces rout le globe rerre!tre .
Mlm.
de
I'Ae. R.
du Se. an".
1
iO~
.
Voye;;
T
R E M 8 L E M E N T
de terr•.
La force élafhque de l'
a;r
eCl encore une aurre four–
ce trcs-féconde des elfers de ce f1uide . C'eCl en vertu
de cene proprit'té
~u'iI
s'inlinue dans
I,e~
pores des corps,
y portam avee IUI cerre faeulré prod'gleufe qu'il a de fe
dilater, qui opere
fi
facilement; conréquemmem il ne
fauroit manquer de cauCer des oCci\larions perpétuelles
d:ms les particules du corps auxquelles
iI
fe mele .
En
elfer le degré dé chaleur, la gravité
&
la denfiré de l'
a;r;
&
conféquemmem fon élafliciré
&
fon expanlion ne
reflant jamais les memes pendant deux mioutes de fui–
re,
iI
fam nécelfairement qu'il fe falfe dans tous les
corps une vibrarion, ou une dilaration
&
comraaioll
perpéruelles.
V.
V
lB
R ATI o N,
O s
CI L L AT ION,
&e.
00
obferve ce mouvemem alrernatif dans une infini–
té de corps dilférens,
&
fingulierement dans les plantes
dom les trachées des vailfeaux a
aír
font l'otEce de
poumons: cae l'
air
qui y eCl contenu fe dilatam
&
[e
re(fermor alrernadvement
a
mefure que
b
chaleur aug–
menre ou diminue, contraae
&
relache tour-a-tour les
vai(feaux,
&
procure ain'fi la circulation des f1uides.
Voyez
VE'GE'TAL, CIRCULATION,
&<.
Auffi la végétation
&
la germination ne fe feroient–
elles poinr daos le vuide .
1I
efl bien vrai qu'on a vii
des féves s'y gonfler un peu;
&
quelques-uos 001 cn1
qU'elles y végétoienr; mais cerre prérendue végétation
n'éroit que I'cffet de la dilatarion de
I'a;r
qu'elles con–
tenoienr .
Voye;;
V E'G E'T ATI o N,
&e.
C'efl par la meme raifoo que
I'a;r
contenu en bulles
dans la glace, la rompt par fon aaion conrinuelle; ee
qui .fair que fouvcm les vai(feaux ealfenr quand la
Ii–
queur qu'ils conriennent eCl gelée, Quelquefois des
bloc~
de marbre rour enriers fe ca(fem en byver,
a
caufe de
quelque petite bulle
d'a;r
qui
y
efl enfermée,
&
qui
~
acquis un accroilfemenr d'élaCl,cité.
C'eCl le
m~me
principe qui produir la putréfaaion
&
la fermemarion: car rien ne fermemera ni ne pourrira
dans le vuide, quelque difpofition qu'i1 ait
a.
l'un ou
a
I'aurre.
l/oy.2:.
PUTRE'FACTION
&
FLRMEN–
TATION.
L'
a;r
eCl le principal inflrumenr de la oature dan'
toures fes opérations fur la furface de la terre
&
dans
fon intérieur. Aneun v':géral ni animal terreflre ou
a–
'luatique oe peur erre produit, vivre ou croirre fans
air.
Les !rufs ne fauroient éc\orre dans le vuide.
L'a;"
en–
tre daos la eompofition de rous les fluides, comme le
prouvenr les grandes quanrités
d'a;r
qui en fortenr . Le
ch~ne
en fournit un tiers de Con poids; les pais aurant;
le blé de Turquie, un quarr,
&e.
l/oye;¡;
la Stati'fll'
des
vlgltatlx
de
M .
Hales.
L'a;r
produir en partieul ier divers elfers fur le corps
humain, fuivam qu'i1 efl chargé d'exhalaiCons,
&
qu'i1 ,
efl chaud, froid ou humide . En elfer, C!omme I'ufage
de
I'a;r
eI! inévirable, i1 'eCl eertain qu'i1 agit achaque
inftanr fur la difpofition de nos corps. C'efl ee qui
a
¿té recounu par Hippocrate,
&
par Sydenham I'Hippo–
crate moderne, qui nous a lailfé des épidémies écrires
fur le modele de celle du prince de la Medecine, coo–
tenanr une hifloire des maladies aigues, eDtaOl
qu'elle~
dépendenr de la temp':rature de
I'a;r.
Quelques favans
medecins d' lralie
&
d'
A
lIemagne 001 marché fur les
rraces de Sydenham;
&
une fociéré de medecins d'E–
dimbourg fuir aauellemem le méme plan. Le célebre
M.
Clifton n(Jus a donné I'hifloire des maladies épi–
démiques, avec un journal de la rempérature de
I'o;r
par rapport l la ville d'Yorck, depuis 1711' jufqu'en
17lí. A ces ouvrages il faUl joindre l'efTai fur les ef–
fets de
I'a;r,
par M. Jean Arburhnor
dot~eur
en Me–
decine,
&
rraduir de l' Anglois par
M.
Boyer.
Par;s,
1740.
i"-12..
M. Formey.
V,.;r
rempli d'exhalaifons animales, particulierement
de ce\les qui fom corrompues, a fou veOl caufé des fie–
vres pefl,lemielles. Les exhalaifons du corps humain
fom fujenes
a
la corruprion. L'eau ou 1'0\1 s'efl baigné
acquierr par le Céjour une odeur oadavéreufe .
Il
en dé–
montré que moins de
3000
hommes placés dans I'é–
teodue d'un arpent de terre, y formeroiem de leur pro–
pre rranfpiration daos 34 jours une armofphere d'envi–
ron
71
pié. de hauteur, laquellc' n'ótam poim diffipée
par les venrs, deviendroir peClilentielle en un moment.
D'ou l'on peut inférer que la premiere attenrion en bl–
tilfanr des villes efl qu'elles (oienr bieo ouvertes, le,s
maifons point
tr~p
hautes,
&
les rues
bi~n
Jarges .
De,
Kk
~
Gon-
/..--
I