Table of Contents Table of Contents
Previous Page  268 / 864 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 268 / 864 Next Page
Page Background

AlR

190;

,,~ravaot

apres une groífe pluie melée d'éelair$,

&

de

toonerre? En effer, lorfqu'il fait des éelairs, les exha–

lai[ons fe mertelu ea feu,

&

tombeat [ur la terre en

form" de pluie avec les vapeurs ; mais apres la pluie on

DC remarque pas qu'il foit arriv': aucun change1Th:nt a

I'air,

Ii

ce n'el1 qu'il fe trouve purifié: 1I doit done

erre diftercm des exhalaifons rerre(lres. MulTcl¡.

Effai

de PhyJ

Qual1t

a

la

natur~

&

la fub(lance de l'

air,

Dbus n'en

ravons que bien peu de cho[e ; ce que les auteurs en ont

dit jufi:¡u'a-préCcnt n'étam que de pures conjeaures.

11

. n'y a pas moyen d'examiner

I'air

[eul

&

épuré de tou–

tes les

m~tiercs

<iui y font me lécs;

&

par ,conCéquent

on

ne pem pas dire quelle e(l [a nature particu liere,

abftraél:ioll faite de toutes les muieres hétérogenes paro

mi lefquelles íl ell cOllfondu.

Le d:Jaeur H ook veut que ce ne [oit rien aurre cho–

fe que I'¿ther meme, ou cette m¡niere fluide

&

aél:ive

répandue daus tout I'c[pace des régions céldees ; ce qui

répond au

me..tium ¡"útile,

ou milieu fubtil pe Newton.

Poy!Z

E

T HE R, MIL I E U .

Confidéré comme tel \ @n en fait une fub(lance

frú

generÍI,

qlli ne dérive d'aucune autre, qui ne peut etre

engendrée , qui e(l incorruptible, immuable, pr¿[eme en

tous lieux, dat)s tous les corps,

&c.

D'autres s'atta–

chent it lOIl élaaicité, qu'ils regardem comme [on ca,

raaere elTemiel

&

diílinél:if; ils'

CuppOI~nt

qu'iI peut e–

tre produit

&

engendré,

&

que ce n'cn autre chofe

que la matiere des autres corps, devenue, par les chan–

gemens qui s'y [om faits

l

[ufceptible d'une é larEcité

permanente . M. Boy le nous rapporte plufieurs expérien–

ces qu'il a lui-meme faites fur la produél:ion de

I'air.

Ce philo[ophe appelle

produire de

l'

air,

tirer une quan–

tité

d'air

fenlible

d~

corps ou

il

ne paroilToit

p~s

y en

avoir du tout, du moins ou iI paroiffoit

y

en avoir

m oins que ce qúi en a eté tiré.

11

oblerve que parmi

les différenees méthodes propre, a cet effct, les meib

Jeures [ON la fermeneation, la corrofioll, la dilTolueion,

la décompo/itioll, I'ebullition de I'eau

&

des autres flui–

des,

&

I'aél:ion réciproque des corps, [ur-tout des corps

falins , les uos [ur les autres.

Hijt.

de I'air.

II ajouee

que les difierel)s cQrps Colides

&

minéraux,

dan~

les

parties defquels ón ne

foup~onneroit

pas la moilldre é,

];¡(licité, éeant plongés dans des men(lrues corrofifs,

<¡ui ne foienc paine éla(!iques non plus, on aura cepen,

danc , au mo;ycn de I'atrénuation des parties, caufée par

Jeur froiilement, une quantité confidérable d'

ai..

éla(li-

que.

Yoyez, ihid.

.

NewtOn e(l du

m~me

[entiment. Selon ce philofQ'

phe,

les partiéules d'une Cub(lauce denCe, eompaél:e

&

fi xe , adhérentes les unes aux autres par une puilTame

force attr.aaive; ne peuvent eere ft!parées que par une

dlaleur violente¡

&

peuH~tre

jamais fans fermentation;

&

ces corps raréfiés

a

la fin plr la chaleur ou la fer,

mentatÍ,on, [e transformem en un

air

vraiment éla(li–

que.

Yoyez

1'0

P T I

Q

u

E

d. Ne'wton.

Sur ce principe

il aj011ee que la poudr1:

~

canon produit de l'a;,. par ron

explofion.

[bid.

Voilit done non-[eulement des matériaux pOllr produi–

re de l'

a;r,

mais auffi la méehode d'y procéder; en con–

féquence de quoi 011 divife

I'air

en

riel

ou

permanent¡

&

en

apparent

ou

paffager.

Car pour [e convaincre

que tOut ce qui parolt

'tIir

ne I'e(l pas pour cela¡,

il

ne

f'<lut que I'exemple de l'éolipyle, ou I'eau étant Cuffifam–

J}1elltrarétiée par le feu, [on avec un fifteme11t aigu,

fous la forme d'unc matiere parfaitemem [emblable

a

J!air;

mais biembt apres perd cette relTetnblance, [ur–

t,Our au [r.oid,

&

redevient eau par' la conden[ation, tel–

le

qu'elle étoit originairement . On peut oblerver la

meme chofe dans l'eCprie-de-vin,

&

aueres e[prirs fub–

tils

&

fugicifs qu'on 0btiene par

la

diltillation; au lieu

que

I',.jl"

réel ne le peut réduire ni par la compreffion

ni par

la

condenlation ou amre voie, en aucune

autr~

(ub(lance que de

l'air. 170yez

E

Q

L 1 P Y LE.

011

peut dOllc fa i)'e prendre

a

I'eau pour quelque tems

Fapparence de l'

ai,.;

¡nais elle reprend bient6e la lien–

ne .

11

en e(l de meme deS autres fl uides: la plus gran–

de filbeil ifatÍoll qu'on y puilfe produire, e(l de les rédui–

r~

en vapeurs, lelquelles confillem en un fluide extre–

m emeOl faréfré,

&

agité d?¡lIl InOlIVement fon vif: car

pou'r qo'une fit/

¡tian.ee

foie

p~opre

a.

de~enir

un

a;r

per–

manen¡ il faut, dJt·un, ql) elle fOte d une nature tixe

'2l1treme~t

elle pe faurqit [ubir la tral1fmutlltion qu'il

fau~

droie qu'il

~'y

(Jt; ma!s elle s?el1vole

&

fe 'diffipe trop

v¡'te. Ainfi la difterence emre

I'air

palTager

&

I'air

per–

Illanent, répond

ii

eelle qui e(l enrre les

~apeurs

&

les

exhalaifons

I

'lui cop/j{le

ell

ce gue ce!Ies-cl [ont feches,

AIR

&

celles-U hritnicÍes,

&c. Vovez

VAP!UlI.

&

l!x.

HALAISON.

'

d

L~

,pltipart des philofophes font confi(ler l'éla(liciré

e I

atr

dans la figure de les particulcs. Quelques-uns

veulem que ce foi,e de petirS 1I0ccons Cemblables

ii

des

touffes

de

laine; d'autres les imagineot tournées en rond

eomme des cerccaux,

Oll

roulées en [pirale comme des

tils d'archal , des copeaux de bois, ou le relTort d'une

mootre,

&

fai[ant effort pour [e rétabl if en vertu de

!eur cnmenure; de [orte. que pour produir6 de l'

air,

ti

faut, Celon eux, produtre des particules difpofées de

ae~te

maniere;

&

q.u'il n'y a

d~

corps propres

it

en pro–

dutre; que ceux qut Cont fufcepttbles de cette difpofieion '

or c'e(l de quoi, ajontent-ils, les fluides ne

[OtH

pas

IU~

fceptibles,

a

caule du poli, de la rondeur,

&

de la lu–

bricieé de leurs parties.

. Mais N.ewton

(Opt. pago

371.)

propofe un fyllemc

dtfférent; JI ne trouve pas cette comexcure des parties

fuffi fante pour rendre railon de I'éla(licité furprenante

<ju'on obCerve dans

I'air,

qui peur'etre raréfié au poine

d'oc.eup~~

un elpa:c un million de fois plus grand que

,elUt qu tI OCCUPOtt avant [a raréfaaion: or comme

il

prétend que tous les corps ont un pouvoir attraél:if

&

répulfif,

&

que ces deux qualités [om d'autant plus for–

tes dans les corps, qu'ils [Ont plus denfes, plus Colides,

&

plus compaas,

il

en cone/ut que quand par la cha,

l.eur, ou par I'effet de quelqu'amre agent, la force at–

traaive eH [utmontée,

&

les panicules du corps écar–

tées au point de n'éere plus dans la fphere d'attraaion,

la force répulfive

com/1len~ant

a

agir \ les faie éloigner

les unes des amres avec d'aueam plus de force, qu'el–

les étoient plus érroitement adhérentes entr'elles,

&

ainfi

il s'en forme un

air

permanent. C'e(l pourquoi, dit le

meme auceur, comme les panicules d'a;r permanent

[Ont plus groffieres,

&

formées de corps plus den[es

que celles de

l'air

palTager ou des vapeurs, le vériea–

ble

air

e(l plus pefant que les vapeurs,

&

I'aemofphere

humide plus legere que l'aemoCphere [eche.

170yez

A

T.

TRACTION, RE'P ULsloN,f¡je.

Mais, apres tout,

iI

Y

a encore lieu de douter

fi

la matiere ainfi extraite des eorps [olides a toutes le5

propriétés de l'

a;r;

fi cet

air

n'e(l pas pailager, ou

a

l'

air

permanent qu'on tire des ' corps n'y ex¡aoit pa,

déjL M. Boyle prouve par une expériencc faite dans

la machine pneumatique avee une meche allumée, que

cette fumée Cubtíle que le feu éleve meme des corps

[ecs, n'a pas autllnt de relTort que

I'air,

pui[qu'elle ne

fauroit empl'cher I'expanfion d' un peu d'

air

enfermé

dans une veffie qu'elle environne.

Phyfic.

méch.

exper.

N

éanmoins dans quelques expérienees po(lérieures, en

diífolvant du fer dans I'huile de vitriol

&

de l'eau, ou

dans de I'eau ·forte, il

a

formé une grolTe bulle d'

air

qui avoit un vérieable reilort,

&

qui en con[équence

de ron relTort, empechoit que la liqueur

voi~ne

ne Prlt

fa place; lorfqu'on y appliqua la main toure chaude,

elle fe dilaea aifément comme tout autre

air,

&

[e

fé–

para dans la liqueur méme en plufieurs bulles, dont

quelques-unes s'éleverent hors de la liqueur en plein

air. [bid.

, Le meme

phy~cien

nous alTure avoir tiré une

Cub–

/lance vraimem éla!lique de plufieurs autres corps; com–

me du pain, du rai/in, de la bierre, des pommes, des

pois, du breuf,

&c.

&

de quelques corps, en"les

bnl–

lam dans le vuide,

&

¡in¡¡ulierement du papier, de la

come de cerf: mais cependant cette [ub(lance,

a

I'exa–

miner de pres, étoit fi éloignée de la nature d'un

air

pur,

que les animaux qu'on

y

enfcrmoit, non-[eulemem nc

pouvoient reípirer qu'avec peine, mais meme y mou–

roient plus vlte que dans un vuide, ou il n'y auroit

point eu

d'air

du tour.

Phyfic.

mé-chan.

exper.

Nous pouvons ajonter ici une obfervarion de l'aca–

démie royale des Seiences \ qui e(l que l'éla{licité en

fi

éloignée d'etre la qualité con(litueive de

fair,

qu'au

contraire s'il [e joint al'

air

quelqués maeieres hétéro–

genes, il deviem plus éla(lique qu'il ne I'étoit dans route

[a

pureté.

Ain~

M . de Fometielle alfilre, en eonfé–

quence de quelques expériences faiees

Paris par

M.

de

la Hire,

&

it Boulo.gne par M. Stancari, que

I'a;r

ren–

du humide par le melange des vapeurs, ea beaucoup

plus élaílíque

&

plus capable d'expanfion que quand il

e(l pur;

&

M .' de la Hire le juge huie fois plus éla–

(ljque que

I'a;r Cec . Hift. de /'acad. an. 1708.

Mais il e(l bOll d'obferyer auffi que M ,

J

urin expli–

que ces expériences d!une aucre maniere,

&

prétend que

la con[équenee qu'on en tire, n'en e(l. pas une [uite né–

ceffaire.

/lppend. ad Yaren. Geogr.

Tout

ce

que nous venons

de

dire, s'entend de

Pair

COll-

\

./