194-
AIR
i'eau s'étoi, élevle d'ulI pIé dans
le
ruyau,
&
qu'elle
venoi, Ju(qu'á la hamenr de 16 pouce . II conelnl de·
Ji;
que la force éla!lique de l'
air
avoil élé afloiblie
peddam quelque tems; car fi elle flit re!lée la
m~me
<¡u'elle étOil auparavant, tOut
I'air
n'eul pas manqué
de s'échapper du vaCe apres
~u'il
CUI été ouvert: d'otl
il
s'enCuil, (elon M. Hawksbée , que cel
air
~Iant
re–
Ilé dans le vaCe, il s'y étoit enfuile raréfié ,
&
avoil
fail monter J'eau dalls le lUyau. Cependam on pourroit
foupyonner qu'il feroit pem-elre entré une plus ¡¡rande
quamité-
d'air
dans I'eau, parcegue
I'air
qui repofoll def–
fus, fe trouvoil trois ou qualre fois plus comprimé.
&
que
I'air
n'auroit élé en élat de fe dégager de I'eau qu'
apres un cerláin tems; enforte que -celui qui avoit pa
s'échapper libremem, feroir en effet foni du vaCe, ran–
~is
que celui qui avoit péllétré I'eau en trOP grande quan–
tlIé, auroit eu beCoin de rems pour en fonir. M. Mulf·
chenbrock ayam ver(é du mercure dans un [uyau de
8 pié
ole
long, dont un ' des bouts élOit recourbé,
&
ayam de cette maniere comprimé
I'air
dans le bOUI re–
courbé, fcella enfuile l'autre bout hermériquemenr,
&
marqua le de¡¡ré de chaleur que
l'air
avoil alors. De–
puis ce tems
II
dir avoir lOujours obCervé que le mer–
cure fe renoir a la meme haureur dans le tuyau, lorl–
que
l'air
avoir le meme degré de chalem qu'au com–
mencemem de I'expérience . Au contrair, lorfque
I'air
devenoll plus chaud, le mercure momoit dans le tuyau ;
d'ou .il
~aro¡t!oir '
s'ellfuivre que la compreffioll de
.I'air
ne lUI fa" pOlDr perdre fon élafliciré. On ne fauro" ce–
pendam nier que
l'oir
ne puiífe perdre de fa force é–
lal1ique, puifque M . Hales a prouvé que la chofe éroir
poffible , en melrant le feu
iI
du foufre dans un verre
plein d'
air:
&
peur-erre y a-r-il un plus grand nom–
bre d'exhalaifons qui
prod~ifent
le meme effer.
Mllffch.
11
eH viJible que le poids ou la prefIjon de l'
air
ne
dépend pas de fon élaniciré,
&
qu'il ne feroil ni plus
ni moins pefanr, quand il ne feroil pas éla!lique. Mais
de ce qU'11 efl élaflique, il s'cnfuit qu'il doir erre fu
fceprible d'une preffion qui le réduife :\ un rel efpace,
que fon élalliciré qui réagir contre le poids qui le com–
prime, foir égale
a
ce poids.
En eltet, la loi de l'élaflíciré efl qu'elle augmente
a
proponion de la denfiré de
l'air,
&
que fa denfiré
augmeme
a
proportion des forces qui le comprimem.
Or il faur qu'il y air une égaliré emre l'aaion
&
la
réaaion;
~'efl-il-dire
qne la graviré de
l'air
qui opere
fa compreffion,
&
I'élalbciré de
I'air
qui le fair rendre
a
fa dilarário.n , foíenr égales .
f70yez
D E NS
1
TE', RE'A–
CTION,&C.
Auffi l'élaflicité augmentant ou dimínuant générale–
mem
ii
proponion que la denfité de
l'air
augmente ou
diminue;
c'~fl-a-dire,
a proportion que l'efpace entre fes
pa~llcules ~I¡ninue
ou augmenr(', i1 n'importe que
l'air
fOI.r
compr~mé
&
retenu dans un cermin efpace p" le
pOlds de 1atmofphere, ou par quelque aurre caufe ' il
fuffir q'u'il rende
a
le dilater avec une aaion égale
a
c~lIe
de la caufe qui le comprime. C'efl pourquoi
II
l'air
voi–
fin de Ja rerre efl enfermé dans un vailfeau, de manie–
re qu'il n'ail plus du rour de commllnication avec
l'air
enérieur, la prefijon de cet
«ir
enfermé ne lailfera pas
d'erre,
égal~
au P9ids de
I'~pnofphere.
Auffi voyons-nous
que 1
a,r
d une chalnbre bIen fermée Courient le mercure
dans le baromen;e, par fa force élaflique,
a
la
meme
bauleur que feroit le poids de toute l'almofphcre .
I/oyez
forticle
ELAsTlcITE' . '
Suivam ce priqcipe, on peur par de certaines mérho–
des condenCer
I'air . I/oyez
C o N
D
E NS AT ION.
e 'efl fur ce meme principe qu'eJl fondée la flruaurc;
~e l'ar~uebufe-:l-vem.
I/oyez
A
R
QUE
B
US E-A'-V
E
NT .
!--'atr'"
peur
~onc
etre condenfé: mais jUfqll'. quel
pOlllr le
p~ur-II ~tre,
ou. aquel volume ell-il poffibic
de . le rédUlre en le compnmam? N ous n'en conlloiífons
pOllll
encor~ ~es
b,?rnes · .. M . Boyle a trouvé le moyen
d~
rendre I
a/r
rrel1.;
fo~s
plus
den~e ~n
le comprimanr :
d amres prérendent 1aVOlr vu rédUlr a un volume foi–
xante fois plus petir. M. Hales l'a rendu trente-huir fois
~lus denf~
a
l'aid~
d'une prelfe, mais en faif3m geler de
1 eau daos une grenade ou bouler de fer, il a Iéduir l'
«ir
en ';In volume
1838
fois plu perir , de forte qu'il doir
aVOlr
~ré
plus de deux fOls plus peram que l'eau' ainfi
comme l'eau ne peut etre comprimée, il s'enfui; de-la
que les panies aeriennes doivem erre d'une narure bien
dlfféreme de celles de l'eau: car autremenr on n'auroit
pu réduire
l'air
qu'. un volume 800 fois plus perir' il
auroir 'alors été préciCémem auili denfe que l'eau
&
il
auroir rélillé a toutes fones de preflions a"ec une' force
c!gale
a
celle que 1'0n {emarque dans l'eau .
M"ffch.
AIR
M. Hat1ey aífure dans les
'Tra11{allioHI philofophit¡ulS,
I!n conféquence d'expériences faites a L andre ,
&
d'au–
tres faires
¿¡
Florence dans l'académie
de l G/m'1fto,
qu'on
peur en toute tUreré décider gu'il n'y a pas de force ca–
pable de rédui,e
l'air
a
un efpace 800 fois plu perir que
celui qu'il occupe narurellemem fur la Curface de norre
rerre . Er M. Amonlons combalram le femiment du M.
Halley , fouriem
da1fs lu M lmoiru de I'a,adlmie ro–
yale des Sci""u,
qu'on ne peur poinr affigner de bor–
'nes précifes
~
la condenCarion de
l'air;
que plus on le
chargera, plus on le condenCera; qu'il n'el1 élallique qu'
en "ertu du feu qu'il comient;
&
que comme il e!l im–
poffible d'en tirer rout le feu qui y-efl, il el1 égalemenr
impoffibk de le condenfer a un poim au-dela duquel on
ne puilfe plus aller.
L 'expérience que
nou~
venons de rapponer de M. Ha–
les, prouve du moíns que
l'air
peur erre plus condenst<
que ne l'a ptérendu M .
H~lley .
C'ell
a
l'élaflicilé de
l'air
qu'on doir amibuer les ef!ers de la fontaine de Hc;–
ron,
&
de ces perirs
plong~ons
de yerre, qui éram en–
fermés dans un vaCe pleín d'eau, defcendent au fond,
remoUlent enfuire,
&
fe liennent
fuCp~ndus
au milieu de
l'eau, fe lOurnent
&
-fe meuvent comme pn
le
vcur,
C'ell encore
a
cerre élaflicité
qu~
,'on doit l'a€lion des
pompes
a
feu.
V.
F o NTAl NE
&
r
o
M
PE,
L
'oir,
en verru de fa force élaflique, fe dilate
a
un
poim qui efi furprenant; le feu a la propriété de le ra–
réfier conlidérablemenr .
L'air
produir par celte dilara–
tion le meme effet que fi fa force élallique augmen–
toir; d'otl
il
arrive qu'il fair etfort pour s'érendre de rous
córés . I1 fe condenfe au contraire par
l~
froid; de forre
gu'on diroir alors qu'il a perdu une panie de fa force
élafiique . On éprouve la force de
l'air
échauffé, 10rf–
qu'on I'enferme dans une phiole mince, fcellée
herm~tiquemem,
&
qu'on mer enfuire fur le feu;
l'air
fe
r~rétie avec rant de force, qu'il mer la phiole en pieces
avec un bruir conlidér3ble . Si on riel:r fur le feu une
veffie a demi fouffiée, bien Ji"e
&.
bien fermée, non-fe\1-
lemcnr elle fe gonllera par la raréfaaion de l'
air
inré–
rieur, mais meme elle crevera. M . Amomons a rrouvé
que
I'air
rendu aum chaud que l'eau bouillanre acqué–
roit une force qui ell au poids de I'armofphere, comme
10
a
33,
ou meme comme
10
a
3f,
&
que la chofe
réuffilfoit également, ,foit qu'on employílt pour celte ex–
périence une plus grand ou une plus peme quanriré
d'air.
M. Havvksbée a obfervé en
Angl~rerre,
qu'une por–
tian
d'oir
enfermée dans un ruyau efe Verre 10rfqu'iI com–
men~oir
a geler, formoir un volume quí étoir
a
celui
de la meme quantiré d'
air
dans la plus granqe chaleur
de l'éré comme 6 a 7.
,
L orfque
l'air
fe rrouve en liberté
&
délivré de la Cau–
fe qui le com¡>rimoit,
il
prend 10uJours une figure fphé–
rique dans les imerflices des fluides 011 il fe lo¡¡e,
&
dans
lefquels il viem
a
fe dilater . Cela fe voir lorlqu'on mer
des lIuides fous un récipíenr donr on pompe
l'oir:
car
on voir d'abord parohre una quanriré prodigiellCe de bul–
les d'
air
d'une perirclfe exrraordinaire,
&
femblables
a
des grains de fable fort menus, lefquelles fe difperfenr
dans toute la malfe du tluide
&
s'élevenr en-haur . Lorf·
qu'on rire du récipient une plus grand quantité
d'air,
ces bulles fe dilarent davantage,
&
leur volume aug–
mente
a
mefure qu'elles s'élevenr, jufqu'a ce qu'elles
fonem de la liqueur,
&
c¡u'elles s'étendent libremenr
dans le récipient .
Mais ce qu'jl y a fur-tout de remarquaple, c'ell que
dans rour le trajer que fom alors ces bulles
d'air,
elles
paroilIenr [Qujours fous la forme de perires fpheres_
L orfqu'pn mer dans la liqueur une plaque de metal,
&
c¡u'on commellce a pomper, on voir la furface de
cerre plaque couverte de perites bulles; ces bulles De fonc
aurre chofe que
I'oir
quí éroit adhérenr a la furface de
la plaque,
&
qui s'en dérache peu-a-peu .
I/oyez
A
D
HE'–
R
E Ne E
&
C OH E'S ION ,
On n'-a rien négligé pour decouvrir jufqu'. quel point
l'
air
peUl fe .dilarer 10rfqu'í1 efl entieremelll libre,
&
qu'
il ne fe rrouve comprimé par aucune force eXlérieure.
Celte recherche efl fUJelre
:1
de grandes ditliculrés, parce
que notre armofphere efi comporée de divers fluides éla–
lliques, qui n'oor pas IOUS la meme force; par confé–
quent,
ti
l'on demandoil combien l'
air
pur
&
falls aucun
m elange peur. fe
dilar.er,
il
faudroir
pou~
répoqdre a ceIte
gueflion, aVOlf premleremenr un
a/r
bl~n
pur; or c'ell
ce qui ne paroh pas facile .
11
faut enfuite favoir dans
quel
vaC~
&
comm.ent
~lD
placera ccr
oir,
pour
fai.reenforre que fes parnes fOlent féparées,
&
qu'elles n'aglf–
fem pas les unes fur les aurres . Auffi plufieurs phyfi–
ciells habiles defefperent-ils de pouvoir arri,ver a la folu-
cion