AIG
l'á
~reeot
d'uoe infinité de trous ,
&:
que I'étoffe ét3t'lt
tcn<Íuc
&
tirée, ces petits trous font
encor~
aggrandis
par cetre aéHon; aum I'ouvrage regardé au Jour au for–
tir de delTus I'enfuple, en paroit-i1 criblé. 00
con~oit
encare qne ce doit
~tre
un ioconvéniem confidérable
pour des fabriqllans qui fe piquent de meme dans leurs
ouvrages la derniere pufe&ioo. On a beaucoup cherché
lo moycn d'y remédier ,
&
1'00 defeCpéroit preCque de
le
découvrir, 10rCqu'on invema
l'e"eacage.
1I n'y a
poiot d'embarras pour les étoffes qui peuvent etre rou–
Ues
fortement [ur
elles-m~mes
Cans [e gater. Mais
iI
n'en ell
p3S
ainfi des velours: fi on les ronloi! forre–
ment , des le commencement du fecond tour l'envers
fe trouveroit appliqué
&
ferré Cur le poi!, qui en Ceroit
éarofé . Voila ce qui a fai t imaginer les
aigltillel.
Elles
nennent I'ouvra¡;e également tendu dans tome [a lar–
g~ur;
mais elles le piquem,
&
ne fatisfom 'lU"a la moi–
tié de ce qu'on fouhait.e . D e quoi s'agilfoit-il don
<{oRnd on
cher~hoit
I'entacage? de trouver une machine
qui Ce
pla~i\t
&
Ce
dépla~ltt
en peu de tems ,
&
quí tint
I'ouvrage tendu également dans fa longueur
&
fa lar–
geur, fans le piquer en-delTous
&
fans le froiíler en-deC–
ius.
11
n'y a que
la
Ceconde partie éle ce Rrobleme qui
foit réfolue par I'emacage, car
iI
faut trop éle tems pour
...ta'l1ur
&
de¡"nea'ltter.
c'ea
par cette raiCon princi–
~Iemen"
qu'on
ne
s'en Cert point dans les ouvrages ou
la falTure, c'ea-a-dire la plus grande quantité d'éroffe
que I'ou,'rier. puiffe fabriquer Cans tourner l'enCuple
&
[.1\1S enroule., efl tres' petite;
c'ca
le cas des velours
cifelés
&
des perits velours. La tire f.1tigueroir trop la
cha1ne ,
Ii
1:.1 falfure éroit longue dalls les velours cir,:,–
les ; d'ailleurs (commc ce
~enre
dlétoffe cl1 treS fourlll,
les piqu(lres des
aíguilln
11
y fOllt pas grand dommage.
Dans les petirs velours la chu¡lle ,ea· trop fine, pour que
la
f3lTur~
puilre etre longue. II faut dOl)c dans ces deux
-fortes de velours, toumer fréquemmem ,
l~
par cOllfé–
quenr s'en tenir aux
aiglli/l",
quoiqu'elles doivent ren–
dre le travail des petitS velours fort dél icat. L'elltacage
n'a done chalré les poimes que de I'enfuple des velours
¡lnis, doO! I'buvrier ne fabriq'uam qu'environ aeux faC–
fures par jour, ne deCantaque qu'une fois ou deux _Re–
Ile donc un beaa prnbleme
11
proporer
~ux
Méchani–
.ieos,
&
fur-tout :l l'habile académlcien M . de Vaucan–
fon, a qui ces objets fOD! fi connus,
&
qui s'ea déja
ímmortalifé par tant de machines délicates . Ce proble–
me confifle a trouver une machine appliquable
a
tout
genre d'étoffe en général, qui ne la pIque point endeC- '
fous, qui ne la froilTe 'point en-de!fus ,
&
qui Coit telle
.encore que I'ouvrier puilTe changer Couvem de faIJure
fans perdre beaucoup de tems . Ceux qui chercheront
cette machine, trouveront plus de diffieulté
a
la trou–
ver , qu'elle n'en préfel1te d'abord _ .
Al
G U I L L E
S
a
Brodeur
_
Les Brodeurs ont trois
fortes
d'aiguiller
au moins; les
a;K.uilles
a
palTer, les
tfiglliller
a
[oie,
&
les
aiguilles
a
trifure . L'
aigllille
11
palTer I'or
&
I'argent differe de
I'aigttílle
a
coudre en
ce qu'elle
á
le trou obloug, au lieu que celle :\ Tail–
leur ou
a
coudre I'a quarré. Comme il faut effiler I'or
pour enfiler cene
aíg"ille,
&
que quaod I'or
ea
effi lé
il
ne reae plus qu'une foie plate,
iI
éroit nécelraire
que
I'ail!;uille
a
paíler eut l'cei! oblong .
L'aigttille
a
foie ea ' plus menue que l'
ait,uiUe
a
palTer,
&
fon ceil
en aum tres-oblong.
L'aigmlle
a
friCure s'entilant d'une
foie extremement fine, en encore plus petite que
l'..
í
guille
a
Coie,
&
a I'ceil encore plus oblong : Con ceil
en une petite feme imperceptible .
L'aígllille
a
enlever
s'enfile de fi eelle ou de fil ,
&
a le cul road comme
celle
du
Tailleur. Outre les noms que nous venol1s
de donner a ces
aiguiller;
celle
11
enlever s'appelle en–
core
aiguille
a
líj..re;
&
celle
11
frifure,
aiguille
a
"ouillon.
.
Les
¡¡;guiller
a
faire
t.
poínt
Cont comme les
aiguil–
les
a
paJler!
mai~ exuem~ment
menues _
Les
aigUllles
a
eapiJ!erte
font grolTes , fortes,
&
ont
I' <:eil eXlrememem large
&.
long, fnr-tour quand elles
font
a
tapilTerie en laine_
Al
G U I L L E
S
de mltier
a
·bas
ou
de B onneeier.
Ces
I/igttilles
[OD! piates par un bout, aigues
&
recourbées
par I'aulre. La partie recourbée
&
aigue trouvc, quand
on la prelTe ', une petite chalTe pratiquée dans le corps
de
I'ai~uille
ou elle peut fe cacher _
Voya:. Planches
,{'
Aigll,lIer-Botttonnier
,
fig.
7.
1
ea
la queue de
l'ai–
t ttílle,
¡
fa tele,
3
fOil bec, 4.
5'
Ca chalre . Voici la
maniere dont on fabrique cette
aigttille.
On a du 61
d'ader fOtt élartique
&
fort doux: cornme le fil d'acier
nous vient des tritileries en paqucts roulés,
il
s'agit d'a–
bord de le redreíler:. pour cet elfet, on le fai! paIJer
a
A IG
175
pluli:nrs .repri[es entre des clous d'épingles plamés per–
peudlculalrement
&
a
la dinance conv-ellable [ur une
planche ou 011 les voir par rangées .
L a #g_
l .
P lanche
de I'Aígttiller-Bonnetier
ea
I'engin . La p\allche eil
pe~cée
de deux
U Ol1S , 1,
~,
¡¡
Ces extremités , pour pou–
vOlr etre 6xée par des VIS. 34,
34, 34 ,
rom les c10us
d'épingles fichés fur In planche _
,6,
ell le til d'acier
palTé entre
ces
clous d'épingles . Qualld le fil d'acicr eíl:
r¿drelfé, on le coupe par morceaux de la longueur que
doit avoir
I'aíguille.
On prend chaeun de ces morceaux ,
&
on les aiguiCe en poillte avec une lime rude; ce quí
s'appelle
Ibau,her.
011 n'a que faire de dir« que certe
pointe formera le bee
de ,l'aigTúlle.
011 prelld
l'ai~uiJl6
I"a"ch!e ;
on a une eCpece de gaufrier chaud; on IOlere
dans ce gaufrier le bec de
I'a,gtúlle :
ceUe manceuvre,
qu'on appelle
donner le recrtit,
délrempe
l'aigH,lIe
&
la
rend muil1s calTante. Quand el le
ea
recuite, elle perce
:\ I'étllu. L'étau dom on Ce Cert pour percer
I'aig;úlle
ea une machine
t~es-ingénieuCe:
Ca queue
/1,
en IOrme
de pyramide,
fig.
3.
s'enfonce comme cel le d'un ras
d'Orfevre dans un billot de bois: fon corps
B
a un re–
bord
a, a, a,
qui empeche I'étau d'enfoncer dans le
billot. Ses deux machoires lailfent eDlr'elles une ouver–
ture quarrée
F,
dans laquelle on place une piece quarrée
G.
011 doit remarquer
a
cene piece quarrée
G,
qui
s'appelle
bílle,
une rainure
1, 2,
afie-z. protonde_ C'efl
dans cene rainure qu'efl
re~ue
I'aig"ille
dont on veut
faire la chalTe ou qu'on vcur percer. Imagincz la bille
G
placée dans le quarré
F,
fa raillure tournée vers I'ou–
Verture
n.
Tourne-z. la vis
E;
I'exrrémiré de cene vis
appuiera Cur Ca bille, la prelTer. latéralcrncllt,
&
I'em–
pechera de fortir par le e/Iré qu'elle ell cntrée. La bille
ne pourra pas non plus fortir par le cÓré du quarré
F
oppofé
a
fon entrée, parce qu'on I'a fait un
~eu
plus
étroit, en [orte que cette bille
G
entre en
fa~on
de coin
dans ce quarré
F_
On a pratiqué I'ouverturt
n
a
la -ma–
choire courbe de I'étau, perpendiculairemcllt au-delTus de
la rainure
I ,
~,
de la.. bi'lle
G,
&
par conféqúent de
I'ai–
guille
qu'il fauI
y
fuppofer placét _- Touroe-z. la pie–
ce " afin que
I'aiguille
qui s'inrere dans la rainure par
le cóté oppofé de la bille, ne s'y inlere que d'une cer–
taine quanriré , dérerminée,
&
'lue toutes les
aigu'¡lu
[oiem percées
a
la
m~me
díaance du bec _ Alfemblez
maimenant avec le corps de I'étau la piece
H ,
al1 mo–
yen de trois vis
1, 2,
3,
qui 6xent cette piece Cur le5
deux mkhoires. Vous voye-z. dans le plan fupérieur de
certe piece
H
une ouverture
m;
que cette ouverture cor–
refponde encore perpendiculairement
a
I'onverture
n
&
a
la rainure
1, 2 ,
de la bille
G :
cela fuppuCé,
iI
ea
évident qu'un poin<¡:on
k 1,
qui paílerC!>it ju!le par I'ou–
verture
m,
par I'ouverture
n,
rencontreroit la raitlure
1, 2,
de la bille
G,
&
par
conCéquent
l'aiguílle
qui y
ea
logée . lSoit I'extrémlté tranehante de ce
poill~on,
correfp0ndante a la rainure
&
au milieu de l'
aigrúJle
;
frappe-z. un coup ' de marteau Cur la tete
k
de ce poin–
~on,
il el1 évident' que
fill1
extrémité 4 tranchanre ou–
vrira ou plurÓt s'imprimera dans
I'aiguille.
C'en cette
empreinte qu'on appelJe
,haffe;
&
l'
aigllille
au Cortie
de cet inarument ou
éeau ,
elt
dite
aíguílle percée,
quoi–
que dans le vrai elle ne foit que creufée,
&
non ou-
verte dloutre en ourre.
.
Cet étau
ea
tres-bon: mais
il
y en a un plus fim–
pIe de I'invention du lieur Baral, le premier faifeur 'de
métier de. bas qu'i1 y ait
a
'París ,
&
qu'iI
y
aura peut–
etre Jamals.
Voyez Planche
VIII_
du méeier
a
bal.
fig .
l .
A BCD
ea un étau fixé [ur un éwbli:
E
ea
I'extrér:nit~ d~
pOlI1<¡:on .
1,2,3,4,.5",6,
fit.
2.
efl
fa partle mféneure.
K,
fig-
j.
ellla bllle a laquelle on
voit plufieurs rainures, afin qu'elle puilre fervi!
a
per–
cer plufieurs Cortes
d'aiguilles. Fig.4.
L.
ea une plao.
que qui s'ajufle par le moyen des vis
m n
dans I'en–
droit de 11\ partie inférieure de I'¿tau chifré
5'
6 4 7 .
Imaginez done la partie inférieure
1,2,
3,';',
fig~
2_
couverte de fa fupérieure, comme on voit en
A BCD
fig
I.
Imaginez la. bille
K,
fig
3.
placée dans le quarré
8,
3,
6, 4· lmagme-z. la plaque
L
figure
4- tixée en
5'
&
7,
fig·
2.
par les vis
m
n .
Imagine1. la grande vis
a
écrou
a
oreille,
fig-5'-
palTée dans I'ouverture
S
de la
plaque,
fig.
4.
&
dans le trou 6. du delTous de I'érau
fil.·
2.
I'écrou d.e. la grande vis
fig .
5'-
Ce IrOl,,:era ap–
p1tqué fm le rnllteu de la plaque qui tixera la bdle
d~ns
le quarré 8.
3.
6_4.
fig-J. . l'aig"ill.
:l
percer
fig·6,
s'm–
férera en
G. fig-
1.
dans la rainure de la bille,
&
ne
pourra s'avancer dans celte rainure qu'autam que le lui
permettra l'extrémité de la grande vis qui efi pereée
I
d'un petit trou dans leqnel I'extrémité de
I'a;glli/le
ea
re~lle
_ Le .poin<¡:on,
fig-
7. entrant exaélement par I'ou-
ver-