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",

/

1$<$

AGR

pité

a

ceuX qui s'en chargeroient, Une loi de Valenti–

nien, de Théadofe

&

d'

1\

rcade, met I!! premier occu–

pant en p(1ITeflion des lerres ab:!ndollnées

j

c'l!:

Il!s h¡i ac–

cordé fans retOar •

ti

dans refpace de pel1x !1\1S perfon–

ne ne les reclal1)e: ¡nais les ordonn311ces de noS rois ne

font lías moil)s favorables

l!

I'agrifult,!r;

que

¡~s

¡ois

R omaines .

"

- B enri

lL~ . C.harle~

IX.

~enrf

IV.

le fon¡ plds

a

f~vorifer par des reglernells les habitans ¡le la campagne.

lIs orlt tous fait défenfeS de ¡a¡¡ir les meubles, Jes har–

nois, léS ¡nftrurnens

&

les

befti~ux

du LaDoureur. Louis

XIl~ , ~

L ouis

XIV,

¡es ont conprmés .

~ct

article

n'auroit point de fin.

Jj

nous pous jltopofions .de rap–

porter toutes les ordonnances relati

ve

¡')a cor¡f¡:rvation

de! grail)s depuis lá fell)aille jUCqll' ¡¡ Ja récolte . Mais

ne

ront-ell~s

pas toutes bien

jllft~S?

Eft-i.l quelqu'ull

qui vouhit fe donner .les fa.tigue.s

&

faire

~ol1tes

les dé–

penCes

n~cecraires

a

l'agr;tllltl/,..,

&

difperfer fur la ter–

re le grain qui charge fon granier, .s'il n'attendoit la

récompenCe d'une

h~ureuCe

moilfon?

L a loi de

Pi~u donu~ I'ex~mple ,

Elle .dit: " Si

" I'hommé raie

d~gat

dáns un champ ou ¡lans une

" vigl)e

!!n

y

I¡lilfan~ ~lIer

fa béte,

iI

, ép~rer~

ce dom–

" mage aux dépens de.

Con

bien Je meilleur. Si

I~

feu

" prelld

:l.

des épines

~

gagne un . 3m;¡S de gerbes , ce–

" lui qlli aura allumé ce feu Cu)'portera la perte" . L a

10i des hommes ajo!}ta :" Si

quelqu~

voleur de nuit

dé–

" pouille UI) champ qui n',Cft pas

a

lui, il fera pendu,

" s'il a plus de quátorze ¡lns ;

iI

fer¡l battu de verges ,

" s'il en plus jeune,

&

liv ré

~u

propriétaire du champ ,

" pour

~tre

Con eCelave juCqu'a cl' qu'jl ait

répa.ré

I~

" dommage , Cuivant la laxe du préteur. CelUl qUl

" mettra le feu ¡¡ un tas de blé, Cera foüetté

&

bnllé

" vif. .si le feu y prend par Ca négligence, il payera

" le dom!T)a¡¡e, _ou Cera battu de verges

¡

~

la

difcr~" tion du préteur ".

Nos princcs n'ont pas été plus indulgens Cur le dégac

des champs. lis ont prétendu qu'il ft'lt feulcmem répa–

ré , quar¡d

iI

étoit

;iécid~ntel;

&

réparé

&

puni, quand

il

~toit médit~ ,

" Si,

}~s befti~ux

fe répandent dans les

" blé , ils [eront falfIs,

&

le berger lera

ch~tié"

.

11

~ft

défen¡llJ'

m~¡ne

aux genrilshqmmes, de chalfer dans

les vignes, dans les

bl~s,

danS les terres enCemencées. -

Y oyez I'Edit

d'HmY'; IV,

J

Fol!embray ,

I2

J an'Viu

lf99.

Poy.? eu/X de L ou;!

XlV.

Á nút

1689.

&

2.0

Mai

r

104. lis ont el)core favoriCé la récolte en permet–

tant d'y !ravailler méme les jours de

f~tes.

Mais nous

renyoyons

a

I'art;tle

G

R A I N

&

¡¡

d'alltres articlel,

ce qui a' rapport

¡¡

la récolte, ¡¡ la vente, au commer–

,G,e, .au tr.nCport,

a

la police pes grains,

&

nous paC-

fans

¡¡

la culrure des terres .

'

. Pour cultiver

I~s

terres avec avamage,

iJ

importe d'e!!

connottre la nature

i

telle terre demande une

fa~on,

Jelle autre une autre; ceUe-ci une efpece de

grain~

cel–

le-l.

une

aurrl'

~fpec~ .

O,n trouvera a

I'arúel.

1

E

R–

Jl

E

&

TER

R

o

¡

R

~n

général ce qui y a rapport,

&

lIUX

plantn dijflrentn

le rerroir

&

Il! culrure qu'elles

demandem; nous ne réferverons ici que ce qui

~oncer~

ne

I'a;gr;eultllr.

en généra/, OU le labour .

1 _

rroportionne1. VOS

b~tes

&

vos urtenliles, le nom–

bre, la profondeur, la figure, la Caifon des labours

&

des repos,

1;

la

qualit~

de vos ¡erres

&

a

la nature 4e

'!fotre elimal.

:¡.

Si votre dornaine ell

d~

quelq\l'étendue, diviCez..

te

en ¡rois parties égales ou a-peu-pres

¡

c'en te qU'O\l

ap!,elle

mettr. fn !erres en

fo/~!

.

Seme? I'une; de ces trois parties en blé, I'autre en

"voine

&

m~nl1s

grains qu'Oll appelle

mar!,

&

laiO'"e?,

la troiljeme eu

j acher. ,

3.

L'année {'uivtlnte, temez

l~

jath.r.

en blé; chan.

ge? en avoine celle qui étoit en blé,

&

¡nettet en ja-

chere, celle qui étoit en avolne .

.

, Cette dinribution rendra le tribUI des années ¡ le

repo~

&

le travail des terres a-peu-pres égaux ,

fi

I'on com–

bine la bollté des terres avec leur étendue , ¡Vlais le la–

!>oureur pruden¡, qui ne . veut rien lailfer au

~arard ,

au- .

ra plus d'égard

a

I¡¡ qualit!, des terres, qu's la peine de

les cultiver;

&.

la craime de la diCette le détermmera

plúrl'lt

a

fatiguef cor.fidérablement une année , afin de

cu ltiver une grande étel1due des terres insrates,

&

é–

galifer

Ces

ann':es en revenus , que d'avolf des revenus

¡néganx' en

I!galifan~ I'~tcndue

de fes

I ~bours;

& il

ne

fe mema que

le

¡noins qu'i1 pourra dans le cas de dire¡

ma f ol. d. bU

',JI

f oru

011

f oibl. ce!U anllle .

4 .

N e delfole7. point Vos terres, paree que cela vous

en défendu,

&

que vous ne truuveriez pas votre avan–

tage

¡¡

les faire porter plus que ¡'urage

&

un bon

I~-

~ourage

ne le permettent •

.

/

AGR

,,"ous volere? votre maltre,

fi

vous etcs fermíer,

&

que yous décompotiC7. coutre Ca volonté ,

&

contre

votre bail.

P oyez

J)E'COMPOrER.

T~,r.!

,i

bU.

Vous .donnerez trois

fa~ons

a vos ter–

reS .a

bl~

avant que

d~

les

enCem~J1cer,

lo.it

de fromem,

foit de méteil, foir .de feisle; ces trois

fa~ons

vous les

ponn~re't

pendant l'année de j3chere. L a premiere .aux

,environs de la Saim-Martin, ou apres la femaille des

menus gralns vers

P~ques

i

mais elle en plus avantageu–

fe

&.

plus d'uCage el1 autonrle , Elle confi/le

a

ouvm la

lerre

&

¡¡

en

d(~ruire

les mauvaifes herbes: cela s'appel–

le faire

laeagai/l.,

ou

fombra,

ou

Ig.rer ,

ou

Jache–

ter

on

¡.'Ver le

~lIlret ,

ou

gllerter,

ou

mou'Voir,

OU

(¡aler, lourner , froiffer lel jaehere!

_

Ce premier labour

n'eft guere ,que de quarre .doigts de profondeur,

&

les

lillons

~n

Com ferrés :

ji

y a pourtant des'provinces 011

l'on eroit

~ronver

fon avamage

~

Je donner profond _

Chacun

el

fes raiCons. On ' retourne en lerre p'ar cette

fa~on

le chaume de la dépoúille précédente,

il

moins

.qu'on n'aime mieu" y mettre le feu _ Si on

y

a mis le

feu, on laboure fur la cendre, ou bien on brille le chau–

)lle, comme nous venons de dire, ou on l'arrache pour

en faire des meules ,

&

l'employer enCuite

¡¡

différens

ufages \ ou on le retourne, en écorchant legerement la

terre. Dans ce dernier cas. on lui donne le tems de

pourrir,

&

~u

mois

d~ D~cembre

on rerourne au champ

avec la charrue,

&.

on lui donne le premier de rrois vé–

ritables labours: ce labour en profond,

&

s'appelle

la–

bOftr

'"

plan!. ,

11

~n

CuiVi de I' émotage qui Ce fait

avec la calfe-motte, mais plus Couvent avec une forte

herCe

garni~

de fortes dents de fer.

II

fam encore avoir

Coin d'Óter

I~s

pierres ou d'épierrer , d'l'lter les

fouche~

OU

d'elfarter les ronces, les épines,

&

e.

L e [ecolJd labour s'appelle

binage;

quand on

a

don–

né la premierc fa<;on avant I'hyver, on bine

¡¡

la fin

de l'hyver;

fi

on n'a donné la premiere

fa~on

qu'apres

l'hyver, on bine (ix Cemaines ou un moi apres. On a–

vance ou on recule

ce

rravail, Cuivant la tempérarure

de l'air ou la force des terrt;s .

11

faut que ce jabour

foit profolici.

L e ¡roipeme labour s'appeJle

011

ti.rfag.

ou

rebinage •

00

fume les terres avant que de le donner ,

fi

on n'y

a pas travajllé plíltÓt.

1I

doit erre profond qlland on

ne donne que trois

fa~ons;

on le donne quand I'herbe

commence

¡¡

monter Cur Ie'gueret,

&

qu'on en prt!t

il

I'emblaver,

&

tout au plus huit a quinze jours avant .

Comme il faul qu'il y ait toiljours u.n Isbour avant

la (emaille ,

iI Y

a

bien des terres qui .demandeAt plus

de rrois labours. On donne juCqu'a quatre

11

cinq la–

bours aux terres fOrtes,

3

meCure que les herbes y vien–

nem : quand la femaille eft précédée d'un quatrieme la–

bour , ce labour eft Jeger;

iI

s'appelle

tra'V.rfer .

On nc

traverCe point les terres glaifeuCes, enfoncées ,

&

autres

d'ou les eaux s'écoulent difficilement. Quand on don–

ne plus de trois labours, on n'eu fait guere qu,l! deux

ou trois pleins; deux l' hyver, un avanr la Cemaille:

les autres ne font propremenr que des demi ·Iabours qui

fe fom avec le

Coc

limpIe, Cans coutre

&

Cans oreilles.

Terr.!

a

mem/! grains

_

On ne lailfe repoCer ces ter–

res depuis le mois de

J

uillet OU d'AOút qu'elles om été

dépouillées de blé, que juCqu'en Mars qu'on les' enCe–

mence de meDUS grains _ On ne

~eur

doone qu'un ou

deux labours, I'un avant I'hyver, I'autre avant de [e–

mer . Ceux qui v.eulent amender ces terres y lailJent le

chaume, on le brillenr ; ils donnent le premier labour

aux environs de la Saint-j\1artin;

&

le Cec<i>nd vers

le

mois de M ars ,

On n'employe

en

France que des chevaux ou des

breufs. Le breuf laboure plus profondément, commence

pliltÓt, finit plus tard, eft moins maladif, coilte moins

en nourriture

&

en harnois,

&

fe vend quand il ell

vieux :

il

faut les accoupler ferrés , afin qu'ils tirent

éga–

lemen!. On Ce fert de bumes en Italie , d'anes en Si–

cile;

iI

fallt prendre ces animaux jeunes, gras , vigou–

reux,

&e.

' . N'allet point aux champs Cans Connoitre le fonds,

fans que vos betes foient en bon état,

&

fans quelque

outil

tranc~~nt

_ L a terre n'eft bonne que quand elle a

dix-huit pouces de profondeur .

• J..

Choifilfq un tems cOlwenable; ne labouret ni trop

tllt ni trop tar4

j

c'eíl 1,\ peemiere

fa~on

qui décidcra de¡

autres quant aux terres ,

3.

Ne laboure1. point qnand la terrc en trop feche:

ou vous ne feriet que I'égratigner par un labonr fuper–

liciel, ou vous diffiperie'¿

f:i

fubftance par un labour pro–

fond , L e labour fait dans les grandes chaleurs doit étre

~vi

d'un demi-Iabour avam la femaille .

4-

Si