AGR
one,
&
I'U" des chefS de la République,
s'~clioit ~
la
.{j.
des ,ardins de C)'rus:
O
pr;n«, 'fue toUJ
les
homnuJ
,,'Oltl
doÍ1unt iflimtr hturtux, J'a'lJoir
fú
¡oin–
are
alllfi
1,.
'VerW
ti
tant de gra"aeur
&
Je dig"it¿ !
Litilndre dir
la 'V.reu
comme
Ii
I'on el1r penfé dans
ce;, rcms qu'un monarque agriculreur ne pouvoit mano
quer d'c!cre un homme ver!ueux:
&
iI
efi confiam du
moins qu'il doir avoir le gol1r des choCes miles
&
des
occuparions ·innocentes. H iéron de SyracuCe, Arralus,
Philo'paror de Pergame, Archelaüs de Macédoine ...
&
une mfinité d'autres, Com loués par Pline
&
par Ae–
nophoD, qui De loüoient pas fans connoi(fance.
&
qui .
D'c.'rolenr pas leurs CUJcrs, de I'amour qu'ils ont en pour
les champs
&
pour les travaux de la campagne. La
culture des champs fut le premler objet du législateur
des Romains,
&
pour en donner
a
fes Cujets la haute
¡dée qu'il cn avoit lui-meme, la fonaion des premiers
pretres qu'i1 infiitua, fut d'offrir aUI dieux les prémi–
ces
de la terre ,
&
de leur demander des récoltes abon–
dantes. Ces
pr~trcs
¿roient au nombre de dnuze; ils
étoicnt appellés
Ar1JaleJ,
de
ar1Ja,
champs, terres la–
bourables. Un d'entr'cux ét3m mort, Romulus
lui-m~me prit fa place;
&
dans la fuite on n'accorda cene
digllité qu'a ccux qui pouvoiem prouver une nadrance
¡lIl1tlre. Dans ces prcmiers tems, chacun faiCoit valoir
fOil héritage ,
&
en tiroit (a fublifiaucc. Les conCuls
rrouverellt les cho(es dans cet état,
&
n'y firent aucun
changemcllt . Tome la eampagne de Rome fur culrivée
par
les
vainqueurs
des
nations.
011
vit pendam plurieurs
fieele , les plus célebres d'entre les Romains, paITer
de la campagne aux premiers emplois de la république,
&,
ce qui efi infinimenr plus digne d'erre obCervé, re–
venir des premiers emplois
de
la république aUI occu
parions de la campngne. Ce n'éroir poinr indotence; ce
n'éroir PQim dégoOr des grandeurs, ou éloignemcnr des
!lflaircs publiques: on rerrollvoir dans les befoins de I'é–
tar nos illuilres agriculreurs. rol1jours prers
a
devenir
les défcnfeurs de la parrie . Serranus femoir fon champ,
quaod on l'appella
i
la tére de I'armée Romaine: Quin–
tius Cinc:nnarus labouroit une piece de rerre qu'i1 poC–
fédoir au-dela du Tibre
~
quand
iI
re~'tt
fes provihons
de diaateur: Quimius Cincinnatlls quina ce rranquille
exercice, prir le commandemenr des armées , vainquir les
cnnemis, fir palier
les
caprifs fous le joug,
re~ur
les
Itollneurs du rriomphe,
&
fU[
a
fon champ au boU[ de
feize jours . T out dans les premiers
rem~
de la répu–
blique
&
les plus bcaux
jours
de Rome, marqua la
haure etlime qu'oll y fa iloit de
I'a¡:riculeure:
les gens
r;ches ,
l"cllpltteJ,
n'étoiem aurre chofe que ce que nous
:lppellerions aUfourd'hui
dt grOJ l"bollr."rJ
&
de
r;ch"
¡ermitrJ .
La premiere monnoie,
pUfmia
,;
pU",
porra
I'"mpreinre d'un mouron ou d'un breuf, comme fym–
boles pr;ncipaux de I'npulence : les regiflres des que–
{lcurs
&
de cenfeur s'appelloienr
pafcua.
Dans la di
fiinclion des citoycns Romains, le premiers
&
les
plus
conlidérab es furem ccux qui formoiem les tribus rulli–
ques,
ru(ficd! IribflJ :
c'étoir une gran e Igl1ominie,
d'~tre réduir, par le dér'aut d'ulle bonne
&
Cage économic
de
f<
champ , au nomure de, hab'tans de la ville
&
de leurs rribus,
;N
tribu rtrbana .
On prit d' a(faur
la ville de
Carrh.ge:
rom
le livres qui rempli(toicm
fes bibliotheques fu rent donnés en préfenr
a
des princes
:lInis de Rome; elle lIe fe rélerva pour elle que les
vinl(t huir livre
d'agriCfllt flre
du capiraille M agoo .
De–
cius Syllanus
tiH
char~é
.ie les traduire:
&
I'on coofer–
va I'original
&
la traduaion avec un rrcs-grand fuin.
Le vieux Caton étudia la culrure des champs ,
&
en
écrivir: Cicéron la recommande
a
fon 61s,
&:
en ELir
Ul!
rr~s-bel él u~e:
Oml1;"m rertlm,
lui dit· il,
ex '{uibuJ
alilfllid
IUifflirltllr,
nIhil
~ft
ag rfc!dtltrá
me/tUl,
nihIl
" b,rifu, nihil dulcf/u , nihil humi"e Itber" dign1uJ .
" De tout ce qui
peu~ ~tr"
entrepr;s ou recherché, rien
" au monde n'e11 mcillcur , plus mile, plus doux, en–
t',6n plus digne d'ulI homme lihre, que
I'agricultr<re ...
N1ais ccr eloge n'el! pas encore dc la force de celui
dc XÓlloph:>n .
t:
agricltl",rt
naquir avee les lois
&
la
Cociété; elle ell comemporaine de la divilion des
terrcs. Les fruits de la terre furem la premiere richef–
fe:
les
homme lI'en connurellt poim d'autres, mm qu'ils
furenr plus jalQux d'augmenrer leur fé icité dans le coin
de terre qu'ils occnpoiem, que de fe tranfplamer eo
diff¿rcn endroits pour s'inllruire de bonheur ou du mal–
beur d. autres : mais
~ufJi-t()r
qne ,'efprit de
conqu~re Cut aggrandi les fociétés
&
enromé le luxe, le com–
merce ,
&
tOutes les
~utres
marques éclatames de la
grnndcur
&
de la méehanceté des peuples; les mérsux
devinreO[ In repréfcnration de ,la riche1Je, l'
agriculll<,e
7'ome l .
AGR
1
SS
perdir de
fe
premiers honlleurs;
&
les rravaux de
la
campagne aballdonnés
a
des hommes lilbalterues , ne coo–
fervercm leur ancienne digllité que dans les cbams des
PoeteS. L es beaux efpri[S des liecles de corruprion, ne
trouv.amneo dan les. villcs qui prér1r.:tux images
&
i
la
pewrure , fe répandlrenr encore ell
IIna~ination
dnns
les campagllcs ,
&
fe pl urellt
a
retracer les mreurs an–
ciennes, cruellc
r.~tyre
de celles de leur tems: mais la
lerre fembla fe \' nger
elle-lI1em~
du mépris qu 'on roi–
(oir de fa culrure ... E lle nous dOlllloit aurref< is , dit
" .Pline, fes fruits avec abondance; elle prenoir, pour
.. ainli dire, plailir d'cue cultivée par des chanues cou–
.. ronnécs rar des mains triomphanres:
&
pour corre–
" Cpondre a cet honneur, elle mulripl ioir de rout fon
" pouvoir Ces produaions.
(1
n'en efi plUS de me me
aujourd'hui; nous I'avons
ab~nd()nnée
:\ des fermiers
" mercenaires; nous
b
faifons cultiver par des eCclaves
" ou par des
for~ats;
&
I'on (eroit temé de croire qu'el–
" le a relfenri cer aflrom " . .le ne fai quel efi I'érat
de
I'agricftlture
a
la Chine : mais
le
pere du Halde nous
apprend que l'empereur, pour en infpirer le gou r
a
fes
fujers, met la main
a
la eharruc tOUS
les
ans ulle fois ;
qu'il rrace quelques fillons ;
&
que
les
plus dirlingués
de (a cour lui fuccedenr rour-:\-tOur au
m~me
rravail
& i\
la meme charruc.
Ceux qui s'occupenr de la culture des terres Cont
cC'mpris Cous les nOl11s de
/flboftreftrJ,
de
Iflboureurs
fermitrJ, ft7ue(freJ, !conom"
,
&
chacune de ces dé–
nomillations cO!1viem
a
tOut fcigncur qui fait valoir fes
rcrres par fes mains,
&
qui culrive fon champ . Les pré–
ro¡¡-arives qui
00[
éré accordécs de tout tems
ií
ceux
qUl
fe
fom livris :\ la culture des rerres, kur fom com–
munes :\ rouS . lis fom foumis allX mémes lois,
&
ces
lois Ieur om éré favorablcs de rout rems ; elles fe font
meme quclquefois ércnducs jUfqll'3UX 311imaux qui par–
ragf,ienr avec les hommes le travaux de la campaglle.
1I
éroir défendu par une loi de Athélliens, de tuer le
breuf qui fen
a
la charrue;
iI
n'éroir pas
m~me
permis
de I'immoler en facrince . " Celui qui commema cene
" fame , ou qui volera
quelqu~s
ourils
d'agricultt,re,
" fera puni de mOr!". Un jeune Romain accufé
&
convaincu d'avoir tué un bceuf, pOllr farÍ>fatre :\ la bi–
(arrerie d'un ami, fur condamné au bannilfemenr, com–
me s'H eur rué fon propre
mé¡~yer,
ajoure Pline.
Mais
ce D'éroit ras aflez que de proréger par des lois
les chofes néceITalres au labourage,
iI
talloir encore
veiller
a
la rranquilliré
& i\
la füreté du laboureur
&
de rout ce qui lui apparrienr. Ce fur par cetre rairon
que Confiandn le Grand défendir
a
rour créancier de
fai/ir pour dettes civiles les .fclaves, les breufs,
&
rou~
les infirumens du labour. " S'il arrive aux créanciers,
" aux cautions, aux juges
memes,
d'ellfreindre cene
" loi, ils fubirom une peiue arbitraire
a
laquelle
ils
fe–
" rom condamnés par un juge Cupérieur". L e meme
prince é,elldit cene défenCe par une autre loi,
&
enjoi"
gilir aux recevellrs de Ces deniers , Cous peine de morr,
de laiITer en paix le ¡aboureur indigem .
11
cOlJcevoir que
les
obllacles qu'on apporreroir
a
I'flgriculeure
diminue–
roiem l'abolldalLce des vivres
&
du commerce,
&
par
comre-coup I'étendue de fes droits.
11 Y
eur un 'em!
O" I'habiram des provinces éroit tenu de fournir dei
chevaux de pOlle aux couriers,
&
des breufs aux voitu–
res
publiques; COllllamin cur I'anemion d'exceprer de
ces corvées le cheval
&
le breuf Cervam au labour.
Vous
punirez Iberement, dit ce prince
a
ceux
a
qui
il en avoir conóé I'aurorité, quicooque conrreviendra
" :\ ma loi. Si c'ell un homme d'un rang qui ne per–
" mene pas de Cévir cOlme lui, dénoncez-Ie' moi,
&
j'y
pourvoirai: s:il
n'y
a poim de chevaux ou de breufs
que ceux qUl travaillent aux terres, que les voitures
" &
les
couriers attendem". Les campagnes de l'llly–
rie étnienr dcfolées par de petits (dgneurs de villages qui
menoiem le laboureur'
il
comriburion,
&
le cODtraignoi–
cm
¡¡
des corvé.s nuilibles
a
la culture des rerres : les
empereurs Valens
&
Valeminien infiruies de ces defor–
dres , les aryéterem par
u~e
loi qui pone exil perpéruel
&
confifcanon de tous biens contre cenx qui o(eront
a
I'avenir exercer cerre ryrannie.
Mais les
lois
qui proregem la terre le laboureur
&
le breuf, om veillé
i'i
ce
que le
labo~reur
rempllr Con
devoir. L'empereur Pertinax vOlllm que le champ lair–
Cé
en
friche appartlnr
a
celui qui le culri,'croir; que ce–
loi qui le défricheroir m t exempt d'impolition pendant
dix ans;
&
s'il étoit e[c1ave, qu'il devinr libre . Auré–
lien ordonoa aux magillrars municipaux
des
villes d'ap–
peller
d'autr~s
ciroyeos
3
la culrure des
rerres
abandon–
nées
de
leur domaioe,
&
il
a.ccorda trois
aDS
d'lmmu·
Ee
;t
Dite