ACC
[ant 11 la fuite du baueme'lt des gros trones <¡ui leur
fOil! voifias,ou dans les memoranes dófquels ils fe di–
tlribuem ces vailfeaux fOlll relD?'a
é>
par des p:.rtie. fo–
Jides qui' onr belucoup plus
d~
conliflance. Edet1ive–
meut le fuc
ofJeu~
s'écoule emre les libres oireures ;
toures les membranes
&
les ruuiques des
v~ilreaux
lonr
formées d'un rilfu cellulaire pl us épais: d'a Ileurs une
grande quanriré d'eau
s'~vaporanr
de toures les parrics ,
les
tilers
cellul~ires
fe rapprochenr, ils s' arrirent avec
plus de force, ils s'uniffem plus érroiremenr, ils réfiftent
davanmge
¡¡
leur fépararion ; l'humeur glairenle, qui en
2dhéreme aux
os
&
aux parries folides, fe feche; la com–
prdlion des arreres
&
des mufcles ditlipe le prin.cipe a–
qucux: les parties rerrenfes font en conféquence dans un
plus grand rapport avec les aurres .
Toutes ces chofes fe paffent ainfi jufqu'a ce que les
forees du creur ne foient plus fuffifanres pour
~rendre
les folide$ .u-dela. Ceei a líeu lorfque les éptphyfes
caerilagineufes dans les os longs , fe fom infenliblement
diminuées au poinr qu'elles ne peuvent l' &rre davanrage,
&
que devenues exrrememcnr minces
&
rres-dures, el–
les fe réfi flent
¡¡
elles-mc2mes,
&
3U •
ereur en méme
lelOs. Or eomme la
me
me caufe agtr de me me fue rou–
tes les parries du eorps, /i on en elleepre un perit nom–
bre , tout. le tiffu cellulaire, toures les membranes des
arreres, les tibres mufculaires, les nerfs, doivem acqué–
Tir infenfiblemenr la confiflance qu'ils Ollt par la fuite,
&.
devcnir tels que la force du creur ne foir plus ca–
pable de les étendre.
Cependaot le tiífu cellulaire l!Iche
&
cnrrecoupé de
plo!ieurs cavirés , fe prere dans différens endroirs
a
la
graiffe qui s'y intinue,
&
quelquefois au fang: ce
riffu.re¡;:onfle dans différenres parties; ainli qtloi-'lu'on ne crOlf–
fe plus , on ne laiae pas de grofl!r .
lJ
porOIt .que .cela ar–
rive, paree que
I'accroij[ement
n apm plus Iteu, tI .
fI;
fé–
pare
du fang une plus perire quanttté de fucs nournclers,
if
re(le plus de matiere pour les fecrértons; la réliftan–
ce que rrouve le fang dans les plus perirs vaiffeaux, de–
vicnt plus grande par leur cndurciífement: les fecrérions
lemes doivenr alors erre plus abondantes. le rapport de la
force du creur éranr moindrc, puifqlle la roideur des par–
ries augmente
la
réfiftance ,
&
que d'ailleurs la force du
creur ne parolt pas devenir plus grande. En
~ltet,
le
C(l!l!r aft un mufcle qui tire principalement fa force de
fa foupleffe, de la grande quamiré du fuc nerveux qui
$'y ditlribue,
6U
égard a la folidiré de la partie rouge
du fang, comme nous le dirons aill eurs. Or bien loin
, que la vieilleffe augmenre roures ces chafes, elle les di–
minue cerrainement: ain!i le eorps humaia n'a poinr
d' état fixe, comme on le pourroif penCer . Quelques
vaiífeaux fonr conriQuelle¡nenr dérruirs ,
&
fe changent
en libres d'alltanr
plu~
folides, <tue la prefijon du poids
des mufcles
&
du creur a plus ·de force dans différen–
tes
parries : c'eft pour cela que les parties donr les ou–
vliers fe fcrvent plus fréquemment fe roidiffenr ; le tif–
fu cellulaire deviem auffi cominuellement plus épais,
l:'lus dur; l'humeur glutineufe plus feohe
&
plllS terreu–
fe, les os des vieillards deviennent en conféqucnce roi–
des ; les cartilages s'offitienr , Lorfque le gluten, donr
rc ures les parries tiennene leur Coupldfe , vieot a erre
dc'truir, elld deviennenr
dure~,
le rilfu oellulaire me.
me du
cerve~u,
du cq!ur, des arreres, fonr dans cc
cas; la
p~fanteur
fpécifique des différcmes parries du
corps dcvienr plus grande
&
meme aelle do cryflalin :
enliQ la force arrraélive des parricules glurineufes des li–
queurs du corps humain dimiullc rar les alimens fa–
lés dom on a fair ufage , par les boiífons inflam:
rnlbles, par les
exce~
de tout genre. Le fang dé.
génere donc
~n
llfle maffe friable, a¡:re ,
&
qui n'etl
poio:
gelatin~ufe:
c'elt ce que font voir la lemeur des
cicarrices des plaics
&
des
fra~ures,
la mauvaife odeur
de
l 'hal~if1e ,
de l'urine , la plus grande quanrité des fel s
du fang , la <jill)inurion de
la
par¡ie
aqu~uf~,
&
l'opa–
cité des humeurs qui érqienr aurrefois rranfparenres.
C 'eft pourguoi les ligamens imerverrébrnux venant
a
fe fécher,
a
fe durd r,
&
a
s'offi tier, ils rapprochem
infeníiblemen¡ en devaQr les
v~r¡ebFes
les
lIn~s
des au–
tres; on devient plus perir
&
rour courbé . L es tcndons
deviennenr rres·rranfparens, rres-durs
&
qerilagineux,
10rCque le gluren qui éroir dans l'inrerftt¡:e de leurs
ti–
bres efl p,reCque dérruir. Les libres ¡nufculaires, les vaif·
t;ea~l
,
~
fur-¡ou r
I~s
arreres , deviennent plUS dures ,
l eau qUt les rendoir moll es émm dilTipée : elles s'offi–
jieut
molme quelquetois • L e tiffu cel1ulaire lk he fe con–
trnae '. forme des memb¡anes d'llue riffure plus ferrée :
les va,lfeaux
excrét~rs
COtlt en conféquence compri·
m, .
és de parr
&
d'autll:,
&
leurs petits
orificp~
fe
fer~
T'Um.
l .
.. . , .
'.
t
A,ce
7S
ment~
la féchereffe des parries diminlle donc les recré–
tions néceffaires du fan!$, les parties fe roidillem, la
telltpérature du fang devtem plus ¡eche
&
plus rerreufe;
de maniere qu'aH líeu de l'humenr que le fang dépo–
foir aupara\'anr dans roUtes les parries du corps,
iI
n'y
porre plus qu'une vraie rerre , comme on le tair por les
cndurcifremens qui arrivenr, par les crollres olfeufes, ré–
pandue dans les arteres, dans les mem ranes , dans la
fuperfi eie de la pluparr <les os , furtollt des vertebres,
&
qudquefois dans les parties les plus molles, comme on
I'a obfervé dans roures les parries du corps.
C'e/t la voie naturelle qui conduir
a
la moer,
&
cela doir arriver lorfque le ceeur devienr plus com–
paa; que fa force n'augmente pas
:l
proporrion des
réfiftances qu'il rencontre;
&
que par conféquent il
fuccombe fous la charge. Lorfque le poumolJ, qui el!:
moins Cufceprible de dilatation, rélifte all venrricule
droit du c(l!ur, de meme que tour le fyftcme des ar–
reres capillaires , quí d'ailleurs follt beaucoup de ré–
fiftance an creur, le mouvement du fang Ce ralenrit
infenfiblemenr, il s'arrere,
&
le fang s'accumule fur–
lOut
dans le ventricule droit, parce qu'il ne rrouve
plus de paffage libre par le poumon, jufqu'a ce qu'en–
Iin le creur palpirant pendanr quelque tems , le fang
s'arr~re,
Ce coagule,
&
le mouvement du creu r celfe.
L a nature a prefque marqut! le rerme auquel rous
lés animaux doivent arriver: on n'en fair pas bien
les raifons. L'homme qui vit long-rems vit narurel–
lemenr deux fois plus que le breur
&
que le cheval
&
il s'en eft rrouvé affez fréquemmenr quí onr véca
cenr ans ,
&
d'aurres qui fonr parvenus
a
1 5"0 .
L es
oifeaux vivem plus long-rcms que les hommes; les
poiffons vivem plus que les oifeaux, parce 'qu'au lieu
d'os ils n'ont que des carrilages ,
&
ils croiffent con–
rinuel lement .
L a durée rorale de la vie peut fe mefurer en quel–
que fa,on par celle du tems de l'
aceroij[.ment.
U
11
orbre ou un animal qui ·prend en peu de rems ion
ll<'
<roi.!!emcnt ,
périr beaucoup plur6r qu'un. autre auquel
il faur plus de rems pour croltre. Dans les animaux
cornme dans les vé'g¿cau:<, l'
accroiffement
en hautcur
eft celui (¡ui en achevé le ¡,remicr . UD chene ceffe
de grandir long-rcms avant qu'il celre de groffir .
L'homme Crolt en hanreur jufqu'a feize Oll dix-huit
ans,
&
cependant le développemem emicr de tou–
tes les parries de Con curps en groffeur, n'ell: achevé
qu'a rrente ans. Les chiens prenneot en moms d'un
an leur
aceroi.f!ement
en longueur;
&
ce n'eft que
dans la feconde année qu'i l, achevenr de prendre
leur groffeur . L 'húmme qui eí! trente ans
¡¡
croltre,
vir quatre-vingrs-dix ans ou cenr :lns : le chicn qui ne
.cro!r que pendanr deux ou trois ans, ne vit auffi que
dix ou dauze ans:
il
en en de meme de la pllll'art des
aurres animaux. L es poiffons qui ne ceffene de cro!'
tre qu'au bour d'un tres-grand nombre d'années , vi·
vent des /ieeles,
&<.
comme nous I'avons
dt;já
iníi–
nué . Cerre longue durée de leur vie doir dépendre
de la conftituti0n parriculiere de
Itur~
arreres , qui ne
prennctlt jamáis autanr de folidiré que les os des ani.
maux rerreftres .
L es animaux qui ne pruduifenr qu'un perir nombre de
féru·s, prennent la plus grande partie de leur
aceroi.!!e–
ment,
&
meme leur
accroiffement
tout entier, avant
qne
d'~rre
en érar d'engendrcr; au lieu que les animaulC
qui mulriplienr li1eaucoup, engendrenr avam meme <tue
leur carps air pris la rnoirié , ou
m~me
le quart de ion
a<croi.!!cment .
.
L'homme, le ch'eval, le bCf:llf, l'ane ,
le bouc , le bélier, ne fonr capables d' engendrer que
quand ils ont pris la plus grande pareie de Irur
flceroid"e–
me"t;
il en en de m2me des pigeans
&
des autres oi–
fcaux qui ne produifcnr qurun petir nombre d'reufs :
mais (leux qui en produifeni un gtand nombre . comme
les coqs, les poulés, les poiffons ,
&
<.
engendrenr bien
plurÓr . Ull coq eft capable
d'engcndr~r
a
I '~ge
de trois
mois ,
&
il n'a pas alors pris plus d'un riers de fOil
a<–
troij[ement
¡
un poiffon qui doir au bour de viogt ans
pefer trenre livres, engendre
d~s.
la premiere ou la fe–
conde année,
&
cependane il ne pefe peur-erre pas alors
une demi-livrc , Mais
iI
y auroie des obfervadons parti–
culieres
i\
faire fur
l',ucroij[ement
&
la durée de la vie
des poilfons: on penr reconno1rre ii-peu-pres lellf age ea
examiljanr avec une loupe ou un microfcop.e les cou·
ches anlluelles done fonr compofées leurs· ¿cailles : mais
qn ignore juCqu'ou il peur s'érettdre. O n voir des car–
pes che? M. le Comte de M aurell"s , dans les follés
de fon ch>lrcau de Ponrcharrraiu, qw ont all moins cent
dnquante ans bien avérés,
&
elles pacoiffenr ªuffi agi.t
~ ~
les