J
70
ACC
ioutes détermi!tées yers la matrice. Ces lignes pour–
roient néanmoins induire en erreur, car i1s Cone équi–
voques
&
etre produits par un flux de venere, un te–
neCme,'
&e.
11
faut done, €omme on l'a dit plus haut,
toucber l'orifice de la matrice,
&
Con ttat foumira des
notiODs plus certaines fur la nature des doulellrs ,
&
les
fignes caraélériaiques du futur
aceouehement.
L orfque
le
corps de
ni
matrice agit Cur l'enfam qll'elle renferme,
\elle
telld
a
fmmomer la réfitlance de rorillce, qui s'a–
m incit peu-a-peu
&
fe dilate , Si I'on touche cet orifice
eans le tems des douleurs , on fem qu'il fe relferre;
&
lorfque la douleur ea diffipée, I'orifice Ce dilate de nou–
veau, On juge du tems que l'
accouchem ent
mema
a
fe termioer par l'augmentation des doulems ,
&:
par le
progres de
l~
dilatation de l' orifice lorfqu' elles font
ceflées ,
11
ea done naturel de préfumer, dit
M ,
de Buffon,
que ces douleurs qu'on dérigoe par le nom
d'he"re~
dt<
travail,
ne proviennent que de la dil :uation de l'onlice
de la- matrice, puifque cette dilatation ea le plus sllr
m oyen pour reconooltre
(j
les douleurs que reflent une
femme grolfe Com en effet les douleurs de l'enfamem"nt :
la
feule chofe qui Coit emoarralfante, continue l'auteur
que nous venons de citer,
ea
cette alternative de repos
&
de fouffrance qu'éprouve la mere , Lor[que la pre–
roiere douleur
ea
palfée, il s'c!'coule un tcms con ildé–
rabie a vant que la feconde fe falfe [entir;
&
de mcme
il y a des intervalles fouvent tres-longs entre la fe<!onde
&
la troifieme, entre la troilieme
&
la quatrieme dou–
leur ,
&
e,
Cette circoaance de l'effet ne s'accorde pas
parfaitemem avec la cauCe que nous venons d'indiquer;
car la dilatation d'une ouverture qui [e fait peu-a-peu,
&
d'une maniere continue, devroit produire ' uoe dou'
leur conaante
&
continue,
&
non pas des douleurs par
acces ' ] e ne Cai dona
Ii
on De pourróit pas les ami–
buer a une autre cauCe qlli me parolt plus convenable
a
I'effet; certe cauCe [eroit la féparation du placenta:
on [ait qu'il tient :\ la matrice par un cermin nombre
de mammelons qui pénetrent dads le petites lacunes ou
eavités de oe vifcere; des-Iors ne peut-on pas [uppoCer
que ces mammelons ne fortem pas de leurs cavités tOUS
en
m~ me
tems? L e premier mammelon qui
Ce
fépa–
rera de la matrice , produira la premiere douleur; un
;'utre mammeloo qui fe Céparera quelque tems apres,
produira uoe autre douleur .
&e,
L'effet répond ici par–
faitemenr
¡¡
la cau[e,
&
on peut appllyer cette conje–
aure par une autre obfervation; e'ea qu'immédiatement
:l-Vant
I'aceollchement
il fort une Ilqueur blnnchh re
&
r ifqueufe, iemblable a celle que rendent les mamme'
Ion
S
du placenta, lorfqu'on les tire hors des lacunes ,
on ils om leur infertion; ce qui doit faire penCer que
cet~e
,Iiqueur qui
for~ ~Iors
de la 'rnatrice ,
ea
en effet
prodUlte par la í¿paration de quelques mammelons du
placenta :
M,
de .suffon,
Hifl,
nat,
( 1)
L orCque le Chirurgien
au~a
reaoonu que la femme
ell dans un véritable travail , il 1m fera donner quel–
ques lavemens pour vuider le reaum avant que I'en–
'fant fe trouve au palfage : iI
ea
auffi fort-'¡-propos de
faire uriner la femme ou la Conder'
Ii
le cou de lá
:veffie étOit déJa comprimé par la 'tete de l'enfan¡ ',
!-or.rqu~
la fem,me ea alfez forte, o n ¡;agne beau<!oup
i1
1m falre une falgnée dans le travail; la déplétion qu'on
c ccafionne par ce moyen, reHiche tOutes les p2rties
&
les difpoCe tres-avantageuCemem , On prépare enCuite un
lit
~uto~~
duquel On puifre tOurner commodément, L e
C~lrur.glen
touchera la femmo de tems n
r~ms
, pour
vOlr,
Ii
les membranes qui en veloppent l'enfam COnt pre–
t.esa
Ce
rompre, L orCque les eaux ont percées , on
porte le doigt dans I'orifice de la ,matrice pour recon–
n oltre quelle partie l'enfant pré[ente' c'ea la tete daos
l'
accoltchemel1&
paturel: on feni qU'elie eft dme, grolfe,
rO,nde,
&,
égale ; les
a~rres
paf.ties om des qua-litc!'s
ta~
éllles
d~fferentes
dont
ti
eft alfez facile de s'appercc;voir,
m eme a-fr:tvers les membranes, L es
choCe~
étant dans
e et état,
I~s,
eaux étam percées, il faut faire coucher
promptement la femme fur le lit préparé particuliere–
ment pour
e
acco1<chement ,
Ce lit doit etre f.,it d'un ou
de
plu~eurs
O)atelas g,arnis de draps pliés ep
plufi~urs
doubles, pour Feaevblr le fang
&
les
eau~
q'ui vien–
' dront en ahondal]Ge,
p
ne fau t ' pas que la fem¡ne foit
tout-a-fait couchée, ni affife tOm"a-fait : on lui éleve
la poitrme
&
la
tete par des
o.eill~rs ;
on lui t)'let un
traverlif1 fous l'os faGrum pour lui
~Iever
le baffin; les
cuiífes
&
les jambes Cerom flechies
1
&
il ea bon que
les piés puiífent
~tre
appuyc!'s contre quelque chofe qui
réfille , C he. ' les per[ohnes , mal
a
leur -aiCe , ou Pon
~'a ~as
la
cO!llmodit~
de difpo[er uI! lit ex!raOfdinaire
1
ACC
on met les femmes ;lu p;é de leur lit, ,qu'on tra,:etfe
d'uoe planche appuyée contre les quenovllles" L a tem–
me en travail tieodra quelqu'un par les malDS
1
pOllr
mieux fe roidir
&
s'en fervir de point d'appul qalls le
tems des douleurs,
Il
ne faut point preOer le ventre
comtl)e le font quelques Sages-femmes , L e
C~irurgietl
oindra fes mains avec quelque graiífe, comme
ral\1-do~x,
beurre frais, ou avec; quelques huiles, afin de lubdher
tout le paífage , 11 mema enCuite le bout du fes dOlgts
dans le vagin, en les tenjlnt, autant qu'il le pourra,
écarrés les uns des autres dans le tems des dou leurs,
Quand la tete de l'enfane comlT¡encera :\ avancer ,
le Chirurgien fe difpoCera
a
recevoir l'onfant , L orCqu'd le
Cera avancée
ju[~u'aux
oreilles, on t:lchera de g llfler
quelques doigts fur la mkh0ire inférieure,
&
a
la
p're–
miere douleur un peu forte on tirera
l'enfa'~t,
11
ne taut
pas tirer l'eofant tout droit, mais en vaclllant un peu
de cÓté
&
d'autre, afin de faire paífer les épaules, Ces
mouvemens
Ce
doivem faire fans perdre -de tems , de
crainte que l'enfant ne foit futroqué par l'aélioll
de
1'0-
rifice fur le cou
(j
certe partie reaoit
arr~téc
trOP
long-tems au palf;ge, ,A.uffit6t que les épaules Ceronr
dehors, on cou le les doigts fous les ailfelles pOllr tlrer
le rene du corps,
D es que l'enfant Cera tiré, le
Chirurgie~
le
rang~ra
de <!6té lui tournant la face de
fa~on
qu 11
ne pUllfe
~tre inc~mmodé,
ou meme étouffé
p~r
le
fal~g
&
les
eaux qui fortent immédiatement apres;
&
qUl tombe–
roient dan, la bOliche
&
dans le neo du nou
veau-n~
s'iI étoit couché fur le dos,
Apres avoir mis l'enfant dans
-u~e
pofitlon ou l'pn
ne puilfe pas o,raindre ces inconvéntens !
u~
f'llt deul(
ligatures au cordon ombilical avec un
tí
1
clré en plu–
(ieurs doubles: ces ligatures fe fom
1t
qllatre travers de
aoigts de diflance,
&
le
plus proche de l'enfam ,
:l
peu-pres a cet intervalle de fon
Ilom~ril ,
On. coupe le
cordon avec des ciCeaux ou avec un bifiouri elltre les
deux ligatures, dom l'eff'et eft d'empi!cher que la mere
ne perde du fang par la veine ombilicale qui le porte
a
l'enram,
&
que l'enfan ne [ouffre poiot de !'hémor–
rhagie des arteres ombilicales qui reportenr
le
fang dr;
l'enfam au placenta ,
, -
,
On entortille alors l'extrémlté du
cordOt~
qUI fort de
la matrice amour de deux 'doigts ,
&
on le tire douce–
ment apres avoir donné de légeres fecouJTes en touS
Cens pour décoller le wacenta , doot la Cortie eft l'etfet
de la contraélion de
Iií
,matrice détermillée enCOre par
quel ques dou leurs , Ce viCcere tend a fe débarrafler de
I'arriere-faix qui deviendroit corps étranger,
011
dol~
coglidérer la forne du placema comme
t¡n
fecond
(lf–
cOllehement,
L orCque le cordon omblllcal
ea
rompu ,
ou lorfque le placenta réfifle un peu trop
a
fa [épara–
tion de l'intérieur de la matrice, il faut que le Chirur–
gien y porte la main promptement tandis que l'orince el!:
encore béant : le délai devieodroit par le rellerrement de
l'orifice un grand obaade a l'introduélion de la maio .–
Si
d~ns
le
f~cond
cas
qu~
nOU$
venol1~
d'expo[er, on
ne portolt pas la maio daos la ¡natrice pour en
~éta,
cher le placenta ,
&
qG'on s'obain3t
a
vouloir ttrer par
l~
cordon , on pourroit ocqfionner
1\1
reoverCement de
la matrice dom nous parlerons en fon lieu,
11
faut
d~
meme porter la main dans la matrice , 10rCqu' aprés avoir
tiré le placenta on
s:apper~oit
ql'1'il n'ea pas dans [Otl
enrier, On débarraífe en meme tems dans tOures ces
occafions la eavité de cet organe des caillots-de fang
qui pourroient s'y trOuver ,
Si apres avoir tiré I'enfant on reconnoilfoit que le
ventr~
ne fe fu t poin¡ affailfé
1
comme il le fait ordi–
nairement,
&
que les douleu{s cominuaifem aflez
viv~
ment,
il
faudroit avant que de faire des tentatives pour
avoir le placenta, reporter la maill dans la matrice.
11 Y
a pre[que toujours
d~ns
certe cirC9n aa{lr;e un fe.
cond enfam
~Ont
il
faudroit accoucher de nouveau
ia
femme, apres avoir rompu les ¡neJ11hranes qui
env~.
loppem le fecond enfam;
&
il
~e
faudroit déliv,er l'l
mere ¡lu
pla~enta
du premier enfapt qu'apres le fecond
{'&Col/ehement,
par~e
que les ;uriere-faix pouvanr erre
!=ollés l'un a l'autre, on ne pourroit en arra\;her un fans
décoller
l'a\ltr~,
ce qui
dop~eroit
lieu
il
une perte de
fang qui pourroit cauCer
l~
tl)Ort
i
I'enfant qui reaeroit
&
m':me
etr~
préju8iciable
it
la mere ,
"
Si un enfam avoit beaucoup fouffcrt au paífage s'!l
étoit froilfé
&
CO,ntll~,
co\nme
cel~
arrive
dan~ l~~
ac–
eouehemem
laborleux, on pourrolt couper le cordon
omailic~l
apres avoi. fair une feule ligature ,
&
tiré q\)ef-
9u~s
cUlllerées de fang par !e bout du
~ordoo
qu.i tient
~
\ enf.\nt avane que de
le
lIer; ¡;ette falgnée rempliroit
l'iR-