\.
ACC
d'accords dilfonans,
fav~ir
des accords de feprime,
&
ceue Cuccemon donne I'harmonie deCcendame.
L'harmNoic aCcelldame el! foumie par une fuccellian
de quinces en montam,
&
de quanes en defeendant, ae·
cOlllpagn¿e de la d;lfonanee propre
a
eeUe fuecellion,
qui eH la line aj011tée ;
&
e'el! la troilieme teXture des
phrafes harmoniques,
q~i
n'a jufqu'ici été obfervée de
p~rlonne,
quoique M . Rameau en ait trúuvé le prinei ·
pe
&
I'ori~ine
de la cadence irréguliere . AinJi par les
regles ordinaires , I'harmonie qui uaít d'une Cuccemon
de dilfonan ces de(cend toUjOlltS, quoique felon les v rais
príncipes
&
felon la raifon, elle doive avoir en mon-
13m \lne progrellion tout aulli reguliere qu'en defcendant .
17o)'e~
CADE ÑCE.
LeS cadences fondamenta les donnent la quatríeme tex–
ture des phrafes harmoniques, oti les confonances
&
les
di1fonancc s'eutrelacenr.
T ontes ces texture.s peuvent etre défignées par des
caraaeres fimples,
cl~irs
&
peu nombreux, qui indique–
rom en Iheme tems, quand' il
le
faut, la diHonance en
général; car l'efpece en efl touJours délerminée par la
texture meme .
I/oya.
CH
IFF
RER.
011
commence par
s'exercer fur ces texmres prifes féparément , puis on les
fait fe fuccéder les unes aux nutres fur chaque ton
&
fur
chaque mode fuccem vement .
Avee ces précautions, M . Rameau prétend qu'on fait
plus
d'accompfl$nement
en li x mois , qu'on u'en favoit
aupar2vam en
IIx
an ,
&
il a l'expéricnce ponr lui .
V_y.
l'vIIJSIQUE, HARMON1E, BAS E FONDAMENTALE , BAs'
SE CONTlNLlE, PAR
TI
rlON, CHIFFRER , DOIGTER ,
CONSONA >ICE , DISSOHANCE, REGLE DE L'OCTAVE ,
COM POSI rloN, SUPI'OSITION, SUSPENSION, TON,
CADENCE, MODULATlON,&C.
A
I'égard de la maniere d'uccClmpagner avec imelligen–
ce elle dé¡lend plus de I'habítude du go(\t que des regles
quion en peur dOlmer.
V
~ici
pourtant . quelques obler–
vations générales qu'on dOlt toujours falre en accompa–
gnant.
1'.
Quoique fuivant les príncipes de
M.
R ameau il fail–
le toucher touS les fons de chaque accord, il ne fam
pas toujours prrndre cerre regle
a
la
lettre.
11 Y
a des
sccords qui feroient iofupponables avec tout ce remplif–
fage. D aos la plupart des aocords dilfollans , furtout dans
les accords par fuppofition, il
Y
a t¡uelque foo
a
rettan–
cher pour en diminuer la dureté ; ce fon el! fouvent la
f eptieme , quelquefois la quime,
quelqu~fClis
l'uoe
&
I'au–
tre .
On retraoche encore alfe? fouvent la quinte ou
1'0-
élave de la balfe dans les accoras dilfClnans, pour éviter
des
oaa~es
ou de quintes de fuite, qui font fouvent un
fon mauvais eftef, furt
UI
dans le haut;
&
par la méme
raifon, quand la note fenlible
en
dans la balfe, on ne la
met pas duns
I'accompag"ement
;
au Jieu de cela, on
double la tierce ou la li He de la ·main droite.
En
géoéral
on doit penfer en accompagnant, que quand M. Rameau
veut qu'on remplil1e tous les accords, il a oien plus
d'égard
a
la facil ité du dolgler
&
a
fOtl fyll cme pani–
culier
d'accomptI/{nement,
qu'a la purelé de I'harmooie.
¿'.
11
faut t" ujours proportionner le bruit au caraaere
de la Mufique,
&
a
celui des inflrumens ou des voix
qu'oo a
a
accompagner : aínfi dans un chreur on frappe
les accords pleins de la maín droite,
&
I'on redouble
l'oélave ou la quinte de la maín gauche ,
&
quelquefois
tout I'accord. Au contraire dans un réd t lent
&
doux,
quand on o'a qu'une Hute ou une voix foilole
a
accom–
pagner , on rerranche des fons,
00
les arpege doucement,
on prend le petit e1avier: en un mor 011 a toujours at–
tenrion que
I'accompagnement,
quin'en fait que pour fou–
tenir
&
embeHir le cnant,
O~
le ¡¡ite
&
I}e
le couvre
pa' .
3·.
Quand on a
a
refrapper les
m~mes
touches dans u–
ne nOte longue ou une tenue, que ce foit pi u,Ót au com–
mencemeut de la mefure ou du tems fon, que dans un
autre moment : en un mot, il faut ue rebattre qu'en bien
rnarquam la mefure.
40.
R ien n'efl fi defagréable que ces traits de chant,
ces roulades , ces broderies, que plulieurs accompagna–
teurs fubfliruellt
ii
I'accompagnement .
Ils couvrent la
voix, gfttent I'harmonie , embrouillent le fujet ,;
&
fou–
vcnt ce o'efl que par igoorance ql1'ils font les habites
mal-o-propos , pour ne favo;r pas trouver I'harmonie
proprc
a
un pallage. Le véritable accumpagnateur va
tO!\Jours au 'P;ien de la chofe,
&
accompagne
IÍmplemeo~.
Ce
u'eO: pas que dans de certalns vuides on ne puilfe au
défaut des iuflrumens placer quelque jo\i tralt de chan!:
mais
i1
faut que ce foít bien a-propos ,
&
tmljours dans
le caraaere du fujet. Les Ita\ieñs jouent quelquefois tout
le chant au \ieu d'
auompagnement ;
&
cela fait airez bien
Tome
1.
ACC
65
dans leur genre de Mufique. \1ais quoi qu'ils en pulí–
fent díre , il Y a fouveO! plus d'ignorance que de gout
daos cene maniere d'accompagner .
rO.
Ou
ne doir pas accompagner la Mufique Italieone
comme la
Fran~oj[e .
Dans celle ci
iI
fau t foulellir les
fons, les
.rpé~er
gracieufemem du bas en haut; s'alla–
cher
:l
remplir I'harmonie, :\ joüer proprement la balfe:
car les compoliteurs
Fran~ois
lui donnent aujourd'hui
touS les pcti" ornemens
&
les tours de cham des dellus.
Au contraire , en accompa.(:nanr de l'[,alien, il fau t frap–
per fimplement les nOtes dr la balle,
Ilt
f~ire
ni cadcn–
ces , ni broderie, lui conferver la marche grave
&
polt!e
qui lui coovienr:
l'accompagrJemer.t
doil erre lec
&
faos
arpéger. On y peut retrancher des fon fans Ccrupule ;
mais il faut bien choilir ceux qu'on faít entendre. Les
ltaliens fom peu de cas du bruít ; une tierce, une fixte
bien adaptée, meme un limpie unil1an, quand le bon
gout le demaode, leur plaifent plus que tout notre fracas
aes
parties
&
d'
accompagnement
:
en un mot, ils ne
veulent pas qu'on entende rien dans
l'accompagnement,
ni dans 'Ia baile , qui puilfe díflraire I'oreille du filjet prin–
cipal,
&
ils font dans I'opinion que I'attention s'évanoüit
en fe panageant .
60. Quoique
I'accompagnement
de I'orgue foit le mo!–
me que celui du e1avecin, le gotlt en eO: ditférent. , om–
me ¡es fons y Com foulenus, leur marche doit etre plus
douce
&
moins
f.~utillante.
II
faut lever la maÍll entiere
le moins qu'on peut, faire gli/fer les do;gts d'une tOu–
che
a
I'autre fans lever ceux qui, dans la place ou il s
fonr , peuvenr Cervir
a
I'a cord oti 1'0n paífe; rien n'en:
li defagréable que d'enrendre fur I'orgue cene efpeced'ac–
compagnement
fec
&
détaché, qu'on efl fo;cé de pra–
tiquer fur le e1avecin.
17_yc~
le
m_t
D OIGTER.
On appelle encore
tlccompagnemeut,
toute panie de
balle ou autre inflrument, qui efl compofée fur un chant
principal pour y faire harmonie. Ainfi un
folo
de violon
s'accompagoe du violoncelle ou du e1avecin,
&
un
ac–
compagnement
de
fl
ute fe marie fort bien
ii
la voix;
cette harmonie ajoure
a
I'agrément du cha,nt:
iI
y a
m~me par rapport aux voix une raifoo panicu\iere pour les
faire tot'lJours accomplgner de quelques inflrumens: car
quoique plulieuts prétendent qu'en cha,ltant 011 m\Jdifie
naturellemenr fa
voix
f~lol1
les lois du tempérament,
cepeodant I'efpéríence nous mOlllre que les vlJix íes plus
jun:es
&
les mieux exercées om bien de la 'peine
a
fe
maintenir long-tems dans le meme ton quand rien oe
les
y
foutiel1l . A force de challler on monte ou I'on
defcend infenliblement;
&
en tinilfant, rarement fe trou–
ve-t-Qll bien julte dans le meme IOn d'oti I'on élOit
parti . C'efl eo vue d'empccher ces varíations . que I'har–
monie d'un inllrumem ell employé.: pour m aintenir IOU–
jours la voix dans le meme
diapafon,
ou pour I'y rap–
peller promptement lorfqu'elle s'en égare .
17oye~
BASSE
CONTl NUE.
(S)
!
ACCOMPAGNEMENT, fe dit
el4 P eint"re,
des objets
qui fom ajoutes, ou pour I'ornemem , ou pour
la
vraif–
femblance.
li
efl namrel que d ms un tableau repréfen–
tam des chalfeurs, on voye des fuiils, des chiens , du
gibier ,
&
autres équipages de chaJfe: mais il n'el! pas
nécelfaire pour le vraíífemblable qu'on y en mene de
toutes les efpeces; lorfqu'on les y introduit, ce font
des
accompagnemells
qul oment toupurs beaucoup un
tableau . On dit d'un tableau repréfeotanr des chalfenrs :
il faudro it
,¡
ce tableau 'fuelf{ue accompagnement,
com–
me de flifils , gibier ,
&c.
00
dit
de beaux flccompagne–
mms. Cette chofe accompagne biel4 cette partie, ce grou–
pe,&c.
( R)
A C C O
MP
A
G N E
R,
terme de Soierie,
c'efll'a–
aion de palfer I'accompagnage
.I/o)'ez
ACCO\lPAGNAGE.
A C
e
O
M P L
[ S S
E
M
E N T,
r.
m.
fi)lnilie
I'exl–
cution,. l'achev.ement ,
le
fucees
d'une chofe qu'oo fe
pro~of01t
de fatre ou qu'on a entreprife.
C~
mor
vi~tlt
du Latin
ad
&
compleTe,
remplir .
L
accompli.f!ement
des prophélics
&
de I'ancien T efla–
ment dans la
p~rfonne
du Sauveur démontre alfez c1ai–
remem qu'i1 étoit le Jl4el1ie.
17oy;~
PROPHÉTlE.
L'accompli.f!ement
d'une propnérie peut fe faire ou di–
reaement. ou par accommodation.
Car une meme prophétie peut avoir plufieur
flecOnl–
plifTemens
en diffé'e
lS
tems; telle efl par exemple cel–
le que ]efus-Chril! fait toucham la
r~¡oe
de
Jéruf~lem ,
laquelle doit avoir un fecond
accomplifTement
dans le
tems qui précédera immé¿iaremenr le jugeme"r demier.
Ce príncipe n'efl
p~s
uni"erfel ,
&
pourroil
m~rne ~Ire
dangereux
a
bién de, égards , en relOmbant dans le fy–
fieme de Grotius /ur l'
occompli(Jement
des prophéties.
1I
faut done
dir!,
que
l'
4ccomplij[emmt
du
fens Iittéral
R
d'une