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ACC

ctu'on entend en meme tems, par la partmon qu'on

a

aevant les ycux, ou par des chiffres qu'on trouve com–

rnunémem ajo-otés

ii

la b:úfe. Les ltal iens méprifellt

les chifITcs; la partition

m~me

leur erl peu necerTaire ;

la

promptitude

&

la fjncrTe de leur oreille y fupplée ,

&

ils accompagnent fort bien fans tout cet appareil: mai

ce ,,'erl qu'a leur difpo(jtion naturelle qu'ils font redc–

vables de cette

fa~ililé;

&

les autres peuples qui ne font

pas nés comme eUK pOUl'

I~

Mu(jque, trouvellt

a

la pra–

tique de

I'accompagnement

des diílicultés infinies; il faut

des dix

a

dou?e allnées pour y réumr palfablement .

Quelles [ont donc les caufes qui retardent I'avancement

des éleves,

&

embararTem

(j

long-tems les maltres? L a

feule difficulté de I'art ne fait point cela.

11 Y

en a deux principales: I'une dans la maniere de

<:hiffrer les baUes ; I'autre dans les méthodes d'

aceompa–

gnement.

L es (jgnes dollt on

f~

pour chiffrer les barTes [ont

en trop ?rand nombre.

11 Y

a

(j

peu d'1rccords fonda–

tnentaux . pourquoi faut-i1 une multitude de chittres pour

les

exprimer ? les

m~mes

(jgnes [ont équivoques, ob–

fCllrs, infuf!i[ans. Par exemple, i1s ne déterminent pre(–

que jamais la lIature des intervalles qu'ils exprlmer.t, ou,

ce qui pis ell, i1s en illdiquenr d'oppofés: on barre les

~s

pOUT

tenir lieu de diere, on en barre d'autres pour

tenir Iieu de bémol: les intervalles majeurs

&

les [uper-

1Ius,

m~me

les diminués, s'éxpriment fouvent de la mE–

me maniere. Quand les ehiffres font doubles, ils fom

trop confus; quand i1s fom (jmples, ils n'offrent pref–

que jamais que I'idée d'un feul intervalle; de forte qu'on

en a

eo{}jour~

pluueu(s autres

ii

foufentendrc

&

a

ex–

primer .

Comment remédier

a

ces inconvéniens

~

faudra-t-il

multiplier fes fignes pour tout ex primer ? mais on fe

plaim qu'il y en a déja trop . Faudra-t-il les réduire

~

on lairTera plus de eho[es

ii

deviner a

1

'aceompagnateur ,

qui o'erl déjií que trop oeeupé. Que faire donc?

11

- faudroit il1Yeoter de nouveaux figoes, perfeélionner le

doigter ,

&

faire des fignes

&

du doigter deu;>; moyens

combinés qui eoncourem en méme tems

a

foulager I'ac–

compagnaeeur . C'erl ce que M . Rameau a temé avec

beaucoup de [agacité dans

f.~

differmiou fur les diffé–

rentes méthodes

d'aceompagnement ,

Nous expoferons

aUI

motI

CHIFFRER

&

DO IGTER, les moyens qu'i!

propoCe . Paffons aux m¿thodes.

Comme I'ane.ienne Mufique

n'~toit

pas u compofée

que

la

n6tre ,

nr

pour le chant, n: pour I'harmonie

&

q u'il n'y avoit guere d"lUtre balfe que la

fondament~le

tout

I'accomp"gnement

nc confirloit que dans une

[uir~

d'accofds parfaits, dans leCqnels I'accompagnateur fubfi–

flit\loit de tems en tems quelque une

ii

la quinte fe–

Íon que I'oreille le condui[oit. lis n'en favoient pa; da–

vamage. Aujourd'hui qu'on a varié les modulations fur–

chargé ,

&

peur-crre gaté I'harmonie par

un~

fouie de

-diffonances, on

en:

contraint de fuivre d'aunes reples .

JVI.

Campion imagina celle qu'on appelle

re"le de

I

oEla–

'Ve

;

&

c'erl par ecue méthode que la phipart des mar..

p"es momrent aujourd'hui

I'accompagnement .

Les accords fom détérminés par la regle de I'oélave

relativement au rang qu'oecupem les notes de la

baff~

'dans un ton donné . Ainfi un ton connu, la note de la

bafre continue, le rang de cette note dans le ton, le

png de

la

note

q~i

la précede immédiatement, le rang

,le celle qui la fuit, on ne fe trompera pas beaucoup en

ílccompa&nam

P'lr

la regle de I'oélave, li le compofi–

teur

a

furvi l'harmollie la plus fimple

&

la plus natu–

relle: mais e'erl ce qu'on ne doit guere attendre de la

Muuqued'aujourd'hui _D'ailleurs, le moyen d'avoir tou–

tes ces cho[es préfentes?

&

tan.dis que 1'3ccompagna–

teur s'en inrlruir, que deviennent les doigts? Apeine ell–

on arrivé a un aceord qu'un autre [e préfeme; le mo–

mem de la réAexion erl préci[ément celai de l' exécu–

t ion : il n'y a qu'une habitude confommée de Muuque

une expérience refléchie, la facilité de lire une ligne

d~

Mufique d' un coup d'reil, qui puitrem fecourir; enco–

f~

les plus habiles

[1;

trompent-i1s

av~e

ces fecours.

Aueildr3-t-on pOUT accompagner que I'oreille foir for–

m ée , qu'on faene lire rapidement la Mufique, qu' on

I'uiffe débrouiller a livre ouvere une partition? mais en

fllt-oo la, on auroie enCOre befoin d' une habitude de

doigter, fondée fur d'autres prineipes d'

accompagnement

que ceux qu'on a donnés jurqu'a M . Rameau.

Les

mar

tres ?élés om bien femi I'infuffifance de leurs

prinCipos Pour

y

remédier ils om eu recours a I'énu–

mératioll

&

it

la eonnoiffance des confon3nces, dom les

diffonances' fe préparen!

~

fe Cauvent: D érail prodigieux ,

d

om la multitude des dllfonances falt fuffifammem ap–

p ercevoir •

ACC

11 Y

en

:1

qul conreillent d'appreodre la compofition

avant que de p:úfer

a

I'accompagnement;

comme u

I'"c–

compagnmlent

n'étoit pas

la

compoution meme , aux ta–

lens pres..!. qu'il faut joindre a I'uo pour faire uC:;ge de

I'autre . \.jombien de gens au contraire veulcnt qu' on

commence par

I'accompagnement

a

apprendre la com–

poution?

La marche de la barTe, la regle de I'oélave, la manie–

re de préparer

&

de Cau ver les diflonances, la compofi–

tion en général , ne concoureut qu'a indiquer la fuccef–

uon d'un [eul accord a un autre; de forte qu'a cha–

que accord, nouvel ob)et , nouveau Cujet de reflexion_

Quel travai! pour I'efprit! Quand I'efprit fera-t-il affe?

inrlruit

&

I'oreille arTez exercée pOUT que les doigts ne

foiem plus arretés ?

C'erl

¡¡

M . R3meau, qni par l'invention de nouveaux

ugne.s

&

la perfeélion du doigter, nous a aum indiqué

les moyens de faciliter

I'aceorapagnement;

c'erl

l

lui,

dis-je, que nous fommei redevables d'une mérhode nou–

velle, qui garantit des incoovénieos de toutes celles qu'on '

aI'oit fuivles' jurqu'a préfem . C'erl lui qui le premier

a fait eonnoltre la baffe fondamemale,

&

qui par-la nous

a découvert les véritablcs fondemens d'un art ou tout

paroilfoir arbitraire.

Voici en peu de mots les principes fur lefquels fa

m é-

thode erl fondée.

.

11

n'y a dans I'harmonie que des confonances

&

des

díffonances.

11

n'y a donc que des -accords confonans

&

dirTonans.

Chacun de ces accords erl fondamentalemem divifé

par tierces. ( C'erl le fyrleme de M. Ramoau, ) Le

confonant erl compofé de trois notes, cornme

ttt,

mi,

f ol;

&

le diffonam de quatre comme,

fol,

ji,

rl, fa.

Quelqne dirlinélion ou dirlribution que l' on faffe de

I'accord confonant, on y aura toíljours trois notes, com–

me

1<e, mi, fol.

Quelque diflribution qu'on fafle de I'ac–

cord dilfonant, on y trouvera toujours quatre notes, eom–

me

f ol

,

ji,

rI,

fa,

lailfant a pan la fuppo(jtion

&

la fu–

fpenuon qui eo introduifem d'autres dans I'harmonie com–

me par licence. Ou des accords confonans fe fuccedem ,

ou des aecords diffonans fom fui

vis

d'autr\!S diffonans, ou

les con[Qnans

&

les <;1irTonans [Qnt

entrelac~s.

L'accord coofonant parfait ne convenant qu'i! la to–

nique, la fuccemon des accords eon[onaos Poumit au–

tam de toniques,

&

par conCéquent de changemens de

ton.

.

Les accords dilfonans fe [uecedent ordinairement dans

un

me

me ton . La diffonance lie le fens harmonique.

U

11

accord y fait [ouhaiter I'autre,

&

fait Cemir en

m~me

tems que la phraCe n'ell pas fioie Si le ton change daus

cetre fuccemon, ce changemem erl toiljollrs annoncé

par un diere ou par un bémol. Quant

¡¡

la troiuemc fuc–

cemon, favoir I'entrelacement des accords con[onans

&

dilfonans , M. Rameau réduit

a

deux cas cette [ucce[–

uon,

&

iI

prononce en général, qu'un accord confo–

nam ne peut

~rre

précédé d' un aUlre dirTonant que de

celui de feptieme de la dominante, ou de celui de ux–

te-quime de la [oudominante , exccplé

dan~

la

ca~nce

rompue

&

dans les Cufpenfions; encore prétend-il qu'il

n'y a pas d'exception quam au fond.

11

nous parolt que

I'accord parfait peut encore

~tre

précédé de I'accord de

reptieme diminuée,

&

méme de celui de uxte fuper–

flue; deux accords originaux , dont le dernier ne fe ren–

verfe p'oint .

VOlla done trois textures différemes de phrafes har–

moniques:

deS

toniques qui fe fuccedem

&

qui font chan–

ger de ton : des confooaoces qui fe [uccedem ordiuai–

remem dans le meme ton ;

&

des confonances

&

des di[–

fonances qui s'emrelacem,

&

011

la

conConance eCl , [eloo \

M . R ameau, nécelfairemem précédée de la feptiellJe de

la dominante, ou de la fixte-quime de la [oildominan–

te. Que relle-il donc a faire pour la facilité de l'

accompa–

gncment,

unon d'indiquer

iI

I'accompagnateur quelle ell

celle de ces textures qui regne dans ce qu'j[ accompa–

gne? Or c'erl ce que M . Rame\u veut qu'on exécUle a–

vec des caraéleres .

Un feu l figne peut aifémem indiquer le ton, la to–

nique

&

fon accord.

On tire de

la

la connoirTance des dieCes

&

des bé–

mols qui doivent eRtrer dans le eouram des llccords d'u–

ne tanique

l

une aulre.

La fuccemon fOlldamemalc par quimes ou par tierces,

tam en momam qu'ell de[cendam, donne la premiere

tenure de phrnfes harmoniqtles toute comporée <\'accords

confonans .

La fuccemon fondamentale par ticrces ou par quin–

tes en deCcendant, donne la feconde teIture, compoCée

d'ac-