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ACC

acceptions di/r.!rentes, c.hacune de ces. acceptions

f~t

di–

llinguéc par

I'aceent;

amli qllaud

Ocelf/O

Vlcm de

cado,

I'i eJf brcf &

l'ncecnt

doit etre fur l'amépé,\Ultieme; 3U

lieu qll'on doit le marquer fur la péulIltieme quand il

ligoifie

t"er

;

car alors

I'i

ell long,

oceEdo,

& cet

ocd–

do

viem de

Cdido.

Cette dillinétion devroit

~tre

marquée

m~me

dans

les motS qui n'ont que deux fyliabes : ain(i il fandroit

éerire

/égit,

il

lit,

avec

l'aceent

3igu; &

/égit,

il a

11'1,

avec le circonflexe:

v lnie,

il

viene; &

vónit,

il ell

venu .

A

I'égard des autres o¡,fervations que les Grammai–

riens om faites fur la pratique des

aceem,

par exemple,

quand la Méthode de P. R. dit qu'au mot

mrtlilris,

il

fam mctere

l'nceent

fur

I'e,

quoique bref, qu'il faut é–

crireflós avec un circonflcxe,

¡Pis

avec un aigu,

ese.

cette pratique n'étant fondée que fur la prononciation

des anciens,

il

me íemble que non-feulement elle nous

ferolt inmile, mais qu'elle pourroit

m~me

induire les

jeuncs gens en erreur en leur faifant prolloncer

mrtlil–

..is

long pendam qu'i1 ell bref, ainli des autres que

l'on pourra voir dans la

M ü hode de

P. R.

pago

733 .

73f.

&c.

F iniiTolls cet article par expofer l'ufage que nous fai–

fons aujollrd'hui , en

Fran~ois,

des

acc"'s

que nous .–

vous

re~l1s

des Anciens.

Par un eflet de ce concollrs de circonflances, qui

formem infenfiblement une langue nouvelle, nos Pe–

res nous ont thnrmis trois fons dlfférens, qu'i1s écri–

voient par la ml'me leme

e .

Ces trois fons, qui n'ont

qu'uIl méme figne, ou caraétere, fom.

1°.

L'e ouvert, comme dans

fer, J"pieer, la mer,

I'mfer,

&c.

2°.

L'e

fermé, comme dans

bontl, eharitl,

&c.

3°. Entin l'e muet, comme dans les monofyl1abes

me,

1ft,

de,

te,

fe,

le,

& dar.s la derniere de

donne, a–

m(, v;( ,

&c.

Ces trois fons différcns fe trouvem dans ce feul mot,

fermetl;

l'

e

ell ouvert dans la premiere fyl1abe

fer,

iI

ell muet dans la feconde

me,

& il ell fermé dans la

troifieme

ti.

Ces trois fortes

d'e

fe trouvent encore en

d'autres mots, comme

netteté, évé,!t/t, flxere, repé-

chl,

&c.

.

L es Grecs avoient un caraaere particulier pour

l'e

bref, qu'ils appelloiem

pjillon ,

"'¡'''¡',

c·ell-a-dire

e

pe–

tlt; & ils avoienr une amre figure ponr l'e long, qu'i1s

appelloiem

Ita,

¡;''';

ils avo'ent auffi un'p bref,

omieron,

e/'u"""

& un

o long,

omega

1

t»fu;"tJ. .

II Y

a bien de I'apparcnce que l'amorité publique ou

quelque corps refpeétab!e, & le concert des copUles,

avoient concouru a ces étaoliiTcmens.

N ous n'avons pas é,é Ji heureux : ces finciTes & cet–

te exaétitude grammaticale 01H' pafTé pour des minunes

indignes de I'attemion des perfonnes élevées . El1es om

pourtant occupé les plus grands des R omains , parce

qu'el1es fom le fondement de l'art oraroire, qui con–

du~!oit,

aux grandes, places de la république.

Ci~éron,

qm d C?rateur devn1t ConCul, compare ces mmuties

aux, raemes des arbres. " Ell es 11e nous ofrrent _ dit-i1,

"

f1~n

d'agréable : mais c'eft de-la, ajoute·t-i1, que

" vlenn::nt ces autes branches & ce verd feuillage, qui

" fom

1

ornement de nos eampagnes;

&

pourquoi

mé–

" prifer les racines, puifque fans le fuc qu'el1es prepa–

" rent & qu'elles dillribuent, vous ne faurie'L avoir ni

" les branches, ni le feuillage,,?

D e fyllabis propemo–

dum tÍenumerandis

es

dimi,tiendis lo'{tlemur,

'{lid!

etiamji

funt,ficut mihi videntur, neceffaria, tamen fiunt ma–

gnificentitlI, 'fuara doeenetlr. Efl enim hoe omnino Ve–

..11m ,fed proprie in hoe dicítrtr. N am omnirtm magna–

rura artium, jicltt

arborum, latitttdn,

nos

delellae ;

ra–

dices flirpef'[ue non ieem

:

fed, eiTe illa fine his, non po–

teft.

Cic. Orar. n.

XLIII .

11 Y

a bien de I'apparence que ce n'ell qu'infenfible–

mem que l'e a eu les trois fons différens dont nous ve-

110ns de parler. D'abord nos peíes confervercm le cara–

a ere , qu'i1s trouverem émbli, & dom la valeur ne s'é–

loignoit jamais que fon peu de la premiere inftitution.

Mais lorfque chacun de trois fons de

I'e

ell devenu

un fon parnculier de la langue, on auroit

d~

donner

a

chacun un figne proprc dans l'écrirure .

Pour fupjléer a ce défaut, on s'ell avvifé , depuis

environ cem ans, de fe [ervir des

aceeas,

& I'on a

cm

que ce fecours étoit fuffifam pour dillinguer dans

)'écriture ces trois [ortes

d'e ,

qui fom

Ii

bien dillingués

dans la prononciation .

Cene pratique ne

s'e~

introduite qu'infenfiblement,

&

n'ap~

s ét!l d'abord fuivie avec bien de l'exaaitude;

OYde

l.

ACC

57

mais auJourd'hui que .I'ufage du .burean

tYP?grap~ique

& la nouycl1e dénomll1ation des lemes on mllrUlt les

maltres & les éleves , nous voyons que les Imprimeurs

& lcs Ecrivains fom bien plus exaéts fur ce point, qu'on

ne !'éroit il y a meme peu d'années ; & comme le point

que les GrecS ne mettoicm pas fur leur iota , qui

ell:

notre

i,

ell devcnu eifen\iel a

I'i,

ii' femble que

l'ae–

een!

devicnlle , a plus june titre, une partie eiTemielle

a

I'e

fermé , &

i

l'e ouvert, puifqu'il les caraétérifc .

1°,

On fe fert de

I'aceent

aigu pour ma¡-quer le fon

de

I'e

fermé ,

bonté, ehariel, aiml.

2°.

On employe

I'aceent

grave fur

1'0

onvert,

proeJs,

aCCtI,

[1iCCel.

,

L orfql1'un

e

muet ell précédé d'un autre

e,

celui-ci

ell plus ou moins ouvert; s'il cl1 fimplement ouvert,

on le marque d'un

nceent

grave,

il mene, il p-fe;

s'il

ell tres-ouvert, on le marque d'un

aceent

circollflexe ;

& s'il ne l'en prefque point

&

qu'il

Coit

feulemem ouven

bref, on fe contente de

l'aceent

aigu,

mon pIre,

rtn~

dgle :

ql1elques-uns pouream

y

mettent le grave .

11 Ceroit

it

fouhaiter que !'on imroduis7t un

aceent

per–

pendicl1laire ql1i romberoit fur

I'e

miroyen,

es

qui ne [e–

roit ni grave ni aigu.

Quand l'e en fort ouvert, on fe [ert de

I'aceent

cir–

confiexe,

téte, temprte, mcm.e,

&c.

Ces mots, qui fom aujourd'hui ainfi accentués , fu–

rent d'abord écrits avec une (,

befle;

on pronon'Y0it a·

lors cene

f

comme on le fait cncore dans nos provin–

ces méridionales,

befle, tefle ,

&c. dans la Cuite on

re–

trancha l'f dans la prononciation, & on la laiiTa dans I'é–

criture, paree que les yeux y t'roiem accoutumés ,

&

au lieu de cetre

f,

on

tit

la Cyl1abe longue; & dans

1$

fuite on a marqué certe longlleur pu

I'aceent

circonflexe.

Cet

aceent

ne marquc donc que la longueur de la voyel–

le, & nullement la fuppreffion de

1'(.

On met auffi cet

acecnt

fur

le v ótre , le notre, apotre,

bientot, maítre, ajin 'fu'il donntÍt,

&c. 011 la voyelle

ell.long~e:

volre

&

noere,

fuivis d'un fubllamif, n'ont

pomt

a

aecene

.

.

On met

I'accent

grave Cur

I'a,

prépofition;

rendez

J

e

I{ar ee

'{"i

appartiene

e

IJar.

Oll ne met point d'

ae–

eent

fur

ti ,

'verbe;

il a,

habet.

On met ce meme

aceent

fur

la ,

adverbe;

i/

cfl la_

On n'en met point fur

la ,

article;

la raifon.

On écrie

hola

avec

I'aceent

grave. On met encore

I'acee"t

grave

[ur

ou ,

adverbe;

Ot, efl-il?

cet

O"

vient de

I'ubi

des

Latins, que I'on

pronon~oit

ortbi,

& I'on ne met

poi~t

d'aaent

fur

ou,

conjonaion alternative;

VOtls ort mOl,

Pierre ou P a"/ :

cet

ou

vicm de

atlt.

J'ajoutcrai, en fin iiTant, que I'ufage n'a point encore

établi de meme un

aceent

fur

I'e

ouvert quand cet

t:

ell fuivi d'une confonne avec laquclle il ne fait qu'uno

[yl1abe; ainli on écrit fans

aceent , la mer, le fer, lu

hommes, des hommes.

On ne met pas non plus d'

aceenD

fur

I'e

qui prt'cede

I'r

dc I'infinltif des verbes ,

aimer,

donner.

,

M ais comme les maitres qui montrent

a

\ire, [clon

la nouvelle dénomination des lenres, en faifal1t'épder,

fom prononcer

l'e

ou oven ou fermé, relon la valeur

qu'il a dans la fyllabe, avunt que de faire épeler la cou–

fonne qui fuit cet " ces majtres, aum -bien que les é–

trangers, voudroiem que, comme on mel roujours le

poim fur

I'i,

on donnftt tOl'ljours a

I'e,

daos I' écriture,

I'ac~ene

propr.e a en

marqu~r

la prononciatioll; ce qui

[erOlt, dlfent-lls,

&

plus uI1Iforme & plus utile.

(l-)

/lceent aigll' .

'1

/la ent bref,

ou marque de la briéve-

I

té d'une fyl1abe; on I'écrit ainfi " fur

I

la voyelle.

/laent eireonftex c

& - .

)1

/lceent t.rave

' .

/lceent long

-,

qu'on écrit fur une

I

voyellc pour marquer <ju'elle ell longue.

J

VOJe~

ACCEN?,

ACCENT,

quant

a

la formation; c'ell difent Ics

Ecri–

'!I(/i~s,

une vrnie virgule. pour I'aigu, un pla'n obliqne

1~c1lllé

de gauche.

a

droIte pour le grave, & un angle

algu, dont la pOlOte cll en ham, pour le circonflexe.

Cee angle fe forme d'un mouvement mixte des doigts

& du poignet . Pour

I'aceem

aigu &

l'aceent

grave, i1s

fe formem d'un feul mouvemenr des doigts.

A

C CE P

T A B

LE, adj. fe dit,

au P alah,

des

offres , des propofitions, des voies d'accomodement qui

[00[

raiConnablcs, & conciliem autam qu' il ell poffible

les droits & prétentions refpeétives des pan ies litigenn_

tes.

eH)

Q.

~c-