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54-

ACC

dans fon mouvement, 10rCqu'il arrive que (00 mouve–

¡neDt rc!el en moindre que f(lO mouvemeot moyen .

Quand la terre en le plus c!loignc!e du foleil, elle en

310r5 le moios

M,éllrée

dans fon mouvement qu'i1 en

poflible,

&

c'en le cootraire lorfqu'elle el1 le plus pro–

che du foleil. Les Anrooomes s'apper<;oivent de

c~

inégalités daos leurs obfen'ations,

&

on eo tieot

comp~te

dans les tables du mouvemeOl

~pparent

du foleil.

Vo–

)fu.

EQ.UATIO:<.

(O)

A C C E N E ,adjea. pris fubn. du L atin

aH"'fi

f or."fo .

C'étoient des ofliciers attach¿ aux magifirats

' Romaios,

&

dont la fonaióo étoit de convoqueI le

peuple aux aíJ'embl¿es, ainri que

le

porte leur nom,

(lCC",ji (lb (I,ci."do.

lis étoicnt encore

char~és

d'afliner

le préteur 10rfqu'iI lenoil le fiége,

&

de 1avertir 10Ul

haul de trois heures en trois heures quelle heure il étoit

dans les armées Romaines.

Les

(I""',fes,

felon f'enus, étoient aum des furnu–

¡néraires qUl C.Ivoient

a

remplacer les foldats tués dan

une bataille ou mis hors de combat par leurs blelfures.

Cet auteur ne leur donne aucun rang daros la mil ice:

mai ACconius PedÍ3nus leur en amboe un femblable

a

celui de nos caporaux

&

de nos trompones, Tite-Live

en fail quelque mention, mais comme de troupes irré–

gulieres,

&

dout on faiCoit peu d'ctlime.

(O)

ACCEN T ,

r.

m. ce mot vient

d'II"",ttlm

,

fupin

du verbe

accinere

qui viem de

IIb

&

,an,re:

les Grccs

l'appellent

0l¿~.tl",

modlllatio 'flld! f)'l/(lbiJ IIdhibelttr ,

,,"nant de "/", prépolition Greque qui entre dans la

compofition des mots ,

&

qui

a

divers 'ufages ,

&

uI'~

,

cant/U,

chant. On I'appelle aum

~

.... ,

ton.

11

fant ici difiinguer la choCe ,

&

le ligne de la chofe.

L a chofe , c'en la voix; la parole, c'etl le mot , en

t:U1t que prononcé avec toUles les modi6cntions établies

par l'u[age de la langue que I'on parle.

.

Chaque nation, clmque peuple, chaque provincc ,

chaque ville méme, differc d' une autre

d~ns

le bngage,

non-Ceulement parce qu'on fe fert de mots différens,

mais encore par la maniere d'articuler

&

de prononcer

les motS.

Cette maniere différente, dans I'articulation des mots,

en appel1ée

(lcunt.

En ce fens les mots écri¡s n'ont

point

d'ace"'l;

car

I'M<ent ,

OU I'articulation modi6 ée ,

ne peut afleaer que- I'oreille ; or l'écriture n'en apper–

~ue

que par les yeux .

c'en encOre en ce fens que les Poetes difent : prt!–

te'l. I'oreil le

3

mes trines

,,""'l.

Et que

M.

Pelilfon

diCoit aUl( réfugiés: vous tk here'l. de vous former aUl

"«,,,1

d'une langue étrangere .

Cette eCpece de modulation dans les difcours, parti–

culiers

¡¡

chaque pays , en ce que

M .

I'abbé d' O livet,

dans Con excellent

traitl d,

1"

p ,.oJodie,

appelle

acunt

national .

Pour bien parla une langue vivante,

iI

faudroit avoir

te meme

a,cent,

la meme inllexion de voix , qu'ont

les honnetes gens de la capitale; ainfi quand on dit,

que pour bien parler P ran'i0is il ne faut point avoir

d'lI«ent,

on veut dire qU'11 ne fuu t avoir ni

l'",,"'t

!talien, ni

I'accrr.t

GaCcon, ni

1'lIc"nt

Picard, ni au–

Cllll autre

a(c(nt

qu! n'en pas celui des honnl!tes gcns

de la capitale.

A ccent

pu modulation de la voix dans le diCcours,

en le genre dont chaque

aceent

nntional en une eCpece

particuliere; c'en ainfi qu'on dit

I'Mcent GaJeo" ,

l'tI(–

&ent Flamand,

&c. L '

acunt

Gafcon ¿leve la voix oti;

felon le boo uCage, on la bailfe;

iI

aurege des fyllabes

que le bon uCagc allonge; par exemple, un Gafcon dir

p ar , 0nf"f"C1.e,

au lieu de dire

pa, ,onfl'lumt ;

il pro–

nonce féehement tontes les voyelles

n~'l.ales

an,

ti'

,

in,

On ). IIn,

&c.

:.elon le méchaniúne des organes de la parole ,

iI

Y a

plurteurs fortes de modi6cations parriculieres

a

obCerver

daus

('a"ent

en général,

&

tolltes ces modifications fe

trouvent aum dans chaque

a'<ent

national, quoiqu'elles

foient appliquées différemmellt; car li I'on veut bien y

prendre garde, on trouve partollt uniformité

&

variété.

Partout les hommcs Ont un vifage ,

&

pas-un ne ref–

femblc parfuitemeut

a

un autre; partout \es homme par–

l~nt

&

chaque pay a f:¡ maniere parriculiere de parlcr

&

de modifier la voix. Voyoos donc quelles Cool ces dif–

férentes modifications de voi" qui fout comprifes fous

lé mot général

aaent .

Prem:erement , il mut obCerver que les fyll3bes en

tOUt6 langue ne font pas pronollcées du

m~me

ton.

II

Y a dlverles inflexions de voix dont les unes élevent

le ton , les nutres le bailfent,

&

d'autres enfin ' l' cíle–

"cm d'abord,

&

le rabaiífem eofuite fUI la méme fyl -

ACC

t:ilie _

Le

ton

~Iev~

en ce qu'on appelle

. "ell' a;g. ;

le too bas ou baiífé en ce qu'oll nomml!

QCU'"

gra'llt ;

en6n , le ton 61evé

&

bailfé fuccemvement

&

pre1que en

meme tems fur la méme fyUabo, ell

l'

(I<ce",' circonj/exe -

" La nature de la voix en admirable, dit Cicéron;

" toute forte de chanl en agréablement ViCié pnr le ton

, circonflexe, par I'air.

&

par le grave: or le difcours

" ordinaire, pourfuit-i , ell

:lUffi

une eCpcce de chant ,.

Mira efl natura

tlllciJ, CttiUS

qtt;,üm,

¿

tribllJ

omntno

[oni¡ inftexo, acuto,

K"n"

tanta jil,

&

tam fHQVi¡ 'U(I–

Tittas

ptrfe8a

;11 C411tibHJ.

Efl

aH&em in

Ji

eN/Jo

trit,m

'l"idam cantlli.

Cie. Orator, n. XVII.

&

XV tll . ette

oifférente medification du ton, mntÓt aigu, tantOt gra–

ve,

&

mntót circonflexe, en encore fenhble dans le crl

des animaux,

&

dans les innrumens de mufique .

2..

Outre cette varic!té d!!ns le ton , qui

en

OU grave,

ou aigu, ou circonflexe, il

Y

a encore

il

obferver le

tems que I'on met 3 prolloncer chaque fyllabe. L es u–

nes fOnt prononcées en moins de tems que les aurres ,

&

I'on dit de celles-ci qu'elles fOnt longues,

&

de celle–

la qu'elles fout breves. Les breves font prononcécs dans

le moins de tem qu'il en poflible; aum dit-on qu'elles

n'ont qu'un tems, c'en-a-dire, une mefure, un batte–

mem; au líeu que les longlles en Ont deux;

&

~oil:\

pourquoi les anciens doubloient fouvent dan l'c!cnture

les voyelles longues, ce que 1105 peres om imité en é–

crivant

aage

&c.

'3

O n obrerve encore

I'II.f}>irlltion

ql!.i fe fuit devant

les voyelles en cermins mots,

&

qui ne fe pratique pas

en d'autres, quoiqu'avec la

m~me

voyelle

&

dan une

Cyllabe pareille : c'en ainrt que nous

pronon~ons

le hérol

avec aCpiration ,

&

que nous difons

I'hlro,ne, I'hlro,fm"

&

lel vrrtllJ hlro,que¡,

fans aCpirarion.

4.

A ces troís différel1ce que nous venons d'obferver

dans la prononciation, il f3m encore ajoilter la variété

du tOIl pathc!tique, comme dans I'interrogarion, l'admi–

ration, I'ironie , la colere

&

les aurres pamO!1s : c'en ce

que

M.

I'abbé d'Olivet appelle

I'occent oratoir, .

f.

En6n, il

Y

na obCerver les intervalle que I'on met

dans la prononciation depuis la 6n d'une période JuCqu'au

commencement de la période qui fuit,

&

entre UI!e pro–

portlirm

&

une nutre propofition; entre un inciCe , une

parenthefe, une propofition incidente,

&

les mOtS de la

prop06tion principale dans leCquels cet inciCe! cette pa–

renthefe ou cette propolition incidente fOnt enlermés.

Toutes ces modi6cations de la voi>:, qui [ont tres–

fenlibles dans I'élocution, fon! ; ou peuvent etre mnr–

quées dans I'é"riture par des tignes particuliers que les

anciens Grammairiens Ont aum appell6s

acunl;

ai,,1[

ils Ont donné le

m~me

nom 3

la

chofe,

&

au {igne

de la choCe.

Quoique I'on diCe communément que ces rtgnes, ou

(/(U1l1,

font une invention qui n'efi pas trOp ancienne,

&

quoiqu'on montre des 'manufcrits de mille ans, dans

leiquels on ne voit aucu n de ces lignes ,

&

ou les mots

font éC(Íts de fuite fans etre féparés les uns des autres,

j'ai bien de

la

peine

il

croire que lorfqu'une langue a

eu nquis un certain degré de perfeaion, lorfqu'clle a

ell des OrQteurs

&

des Poetes,

&

que les

MQI;'

Ollt

joüi de la tranquillité qui leur en nécelfaire pour faire

uCage

Je

leurs talens ; j' ai , dis-Je , bien de la peine

a

me perfuader qu'alors les copines habiles n' ayent pas

fair tout ce qu'i1 falloir pour peindre la parole avec toU–

te l'exaéHtude dollt i1s étoient eapables; qu'ils n'ayent

pas féparé les mots par des petits intervalles, comme

nous les Céparons aujourd'hui,

&

qu'ils ne fe foient pas

fervis de quelques liglles pour indiquer la boone pronoo–

clation.

Voici un paOage de Cicéron qui me paro?r prouver

bien c1airement qu'il y avoit de fon tems des nOtes ou

lignes dont les copiltes faifoient ufage.

H an, diligen–

t'lIm fllbf''1r,;tllr modru etillm

&

forma 'Uerborllm

.

Ver–

fUI enlm 'Uetere¡ iJli, i>t hóc follltó oratione propemo–

dtl1Jt, ho< eft, numerol '1ltofdam nobil

ejJ~

adhibrndos

Futav~rttnt.

/lIterJpirationis enim, non áefatigatloni.t

noftr"" ne'fue

L IDRARIORUM

:<<\1'15, ftel 'Uerborum

&

fmtrntillrtlm modo

,

;nt~rpu>tEl(l1

,laufr,lm in orlltioni–

bru

,j}'

volrurlmt: i"'1lte, p,in<epI

l~crlltn

inft'llIiJ/i:

fertur.

Cic. Orat. lib.

111.

n. XLIV.' L es anciens, dit–

" iI, om voulu qu'il y eut dans la profe meme des in-

rervalles ,des féparations, du nombre

&

de la mefu–

re comme dans les vers;

&

par ces intervalles,. cet–

" te meCure, ce nombre, ils ne veulent pas parler ici

de ce qui en déJa établi pour la facilité de la refpi,

" ration

&

pour foulagcr la poitrine de l'Orateur, ni

" des notes ou fignes des copilles: mais ill veulent par–

" ler de cette maniere de proooncer qui donne de l'a-

H

me