ACC
, me
&
du feodmcnt aUI m:>tS
&
~u:< phr~fcs
i
'pu une
,: forte de modularion pgthénque". 1I me fcmblc que
J'on peur conel urre de ce
pirr.~ge,
que les lignes , les
llotes les
ae&Cnl
étOlem connus
&
pratiqués des avanr
Cicér~n,
au moios par les copilles habiles.
/lidore, 'lui vivoie
il
y
a
environ douze ceL1S ans, a–
pres avoir parlé des
acee"s
, parle encore de certaines
notes 'qui étoient en uCage , dit-il, chez les auteurs céle–
bres,
&
que les anciens avoiem inveLltécs, pourfuit-il,
pour la diflinéHoll de I'écrimre,
&
pour
montr~r
la
r~i
fon , c'efl-a·dire, le mode,
la
maniere de ch1\quc mot
&
de chaque phrare.
P rd!tere a 'l",edam fente1/tiartlm "0-
1'" apud ee/eberrimos aullorer fÚTIlnt,
'1U"r~/te
a"ú'I"i
ad dift;'lllionem feriptltrarllm earminiblu
&
hiftoriís
appofrlCrlmt, ad demo"{lrand,,m Imam'fll"",!'" verbi fen–
tmtiarllm'flte, ae v.rfrlltm rationem .
!!id.
Orig.
lív. 1.
c. xx.
Quoi qu'il en foit, il en: certain que la maniJ!re d'é–
erire a été fujerte
¡¡
bien des varíations, comrne tous
le's autres Arts. L'architeéture efl-elle aujourd'hui en
0-
riem dans le rnérne érat ou elle étoit quand on biltit
B~bilone'
ou les pyrarnides d'Egypte? Ain(j tout ce que
¡'on peut conc!urre de ces rnanu[crits, ou I'on ne voit
hi dillance entre les rnots, ni
{lecens,
ni paints, ni vir–
gules , c'en qu'ils om
é"té
~a¡:its,
011 dans les tems d'i–
gnorance, ou par des copifles peu inflruits .
L os Grecs paroiíJent etre les premiers qui ont intro–
duit I'ufage des
aeecnI
dalls l'écriture. l lauteur de la
Mlthod. Gre'fl" de P .
R.
(pag.
f46.)
obrerve que la
bonne prononciation de la Iangue Greque érant narurelle
aux G recs
,i1
leur étoit inutile de la marquer par des
Re–
&enl
daos leurs écríts; qu'ainli il y a bien de I'apparen–
ce qu'i1s ne cornmencerent
ií
en fuire uC1ge que lorrque
les Romains curieux de s'inll:ruire de la langue Greque,
envoyerent Idurs enfans.
~mdier
"
A
the~e.s .
On fongea
alors
:l
fixer la prononc¡atlon,
&
a la facdlter aux étran–
gers; ce qui arriva, pbur[uivit cet auteur, un peu avant
te tems de Cicéron.
Au refle, ces
{leeens
des Grecs n'ont eu pour objet
que les inflexions de la voix, en tant qu'elle peut erre
ou élevée ou rabailfée.
'
L'aecent
aigu' que I'on éctivoir de droit
i\
gauche,
marquoit qu'il fulloit élel'er la voix en
pronon~ant
la
voyelle fur laquelle
iI
étoit écrit .
L'aec",t
grave' amli écrít, marquoit ao cootraire
qu'il falloit rabaiiTer
la
voix .
L'aceent
cireonflexe efl comporé de I'aigo
&
du gra–
ve' ; dans la ruite les cop:fles I'arrondirent de certe
maniere -, ce qoi n'efl en urage que dans le Grec. Cet
..cemt
étoit dell:iné' faire entendre qu'apres avoir
<'I'a–
bord élevé la voix,
il
falloil la rabaiiTer [ur la
me~
fyllabe.
L es Latins ont fait le meme ufage de ces trois
ae–
U/IJ.
Certe élévation
&
certe déprc!!ioo de la voix étoi–
~nt
plus fenfibles chez les anciens, qu'elles ne le font
par
mi nous; parce que leor prononeiation étoit plus fou–
tenue
&
plus chantante. Nous avons pourrant autri éle–
vernem
&
abaijfemenr de la voix dans notre maniere
de parler,
&
cela indépendamment des autres mots oe
la phrafe; enforre que les fyllabes de nos mots [om é–
levécs
&
bailfées CeIon l'
accent
proCodique ou tonique,
indépcndammem de l'
aecent
pathétique, c'efl-o-dire, du
ton que la patrioo
&
le fentimellt [Out donoer
a
toute
la phrare;
Car il efl de la nature de cho,!ue vaix
, .dit
I'auteur de la
M lthode Gre'flle de
P. R.
( pag.
j"jt.)
d'avoir quelque élevemem qui foíltienne la prononcia–
tion;
&
cet élevemem ea enCuite rnodéré
&
diminué,
&
nc porte pas fur les ryllabes ruivanres.
Cet
aecent
prorodique , qui ne confifle que dans I'é–
Icvement ou l'abaiiTement de la voix en cer-taines ryl–
labes, doit erre bien difiingué du ton parhétique 00 ton
de renrirnent.
Qu'un Garcon, foit en interrogeant, Coit dans quel–
qu'autre fituat;on d'crprir ou de Cf1!ur, prononce le mot
d'exllmm,
il élevera la voix fur la premiere Cyllabe,
la foutiendra fur la feconde,
&
la laiiTera tamber rur la
derniere, a-peu-pres comme nous laiiTons tornber nos
e
muets; ao !ieu que les perfonnes qui parlcm bien
Fran~ois
, prononccnt ce mot, en toute occafion, a
peu-pres coml)1e le daétyle des Latins, en élevant la
premiere,
ll~iTam
vlte fur la feconde,
&
routenant la
derniere .
\.ltI
GaCcon, en
pronon~ant
eadis,
éleve la
premiere fyllabe
ca,
&
laioe tomber
dis,
comme
Ii
di,
étoit un
e
muet : au conrraire, a París, on éleve la der–
niere
di,.
Au rene, nous ne fommes par dans l'uCage de mar–
<jucr dans I'écriture
1
par
des lignes QU
aecens,
ccr éle-
ACC
55
\'ement ·
&
cet abaifiemeut de la voix
=
notre pronon–
ciarion , encore un coup, efl moins foutcnue
&
moins
chautante que la prononciation des anciens; par confé–
quent la modification ou ton de voix dont il s'agit rious
efl moins rcnfible; I'habimde augrnente encore la diffi–
culté de
dém~lcr
dcs diflérenccs dé!ic3Ics . Les nncicns
pronon~oient ,
au 1l10ins leurs vers , de
fa~on
qu'ils pou–
voienr merurer par des batten,ens la durée des ryllabes.
IIdJitetam m. rara pollieis fonore vel plaltfli pedis, difcri–
minare '1ui docent artem ,folent.
( [erenrianus l\Ilaurus
de Metris [ub med.) ce que nous ne pouvons faire qu'en
chantanr. Enfin, en toute rortes
d'accens
oratoires , roit
en imerrogeant , en admirant , en nous flicham,
&c.
les f)'lIabes qui précedent nos
e
muets uc fom-e lles pas
foureuu es
&
élevcEes comrne elles le fom daos le di..
Ccours ordinairc?
Certe difl"éreocc entre la prononciation des ancicns
&
la n6rre, me parolt etre la véritable rairoo pOllr laquel- \
le, quoique nous
~yons
une qualltité comme ils en
a–
voienr une, cependant la difl"érelice de nos longues
&
de nos breves n'étant pas égalemeot fenlible en tous
nos mórs nos vers ne rOnt formés quc par l'harmonie
qui
rérulr~
du oombre des ryllabes ; nu lieu que les
vers grecs
&
les vers larins tirem leUT harmonie du nom;
bre des piés aiTortis par certaines combinaifons de lon–
gues
&
dc breves.
" Le daét yle , I'iarnbe,
&
les au tres piés entrent daos
" le dircollrs ordinaire, dit Ciceron,
&
I'auditeur les
" reconnolt facilemcnt,
eos faeile agnofcit a"ditor.
(Cic.
" orator. n° .
LVI .) "
Si
d~ns
nos Théatres, aJoúte.-
t-il, un aéteur prononce une ryllabe breve ou 100-
gue aurrernenr qu'elle ne doir erre prolloncée, fclon
" I'ufage , ou d'un ron grave ou aigu, tout le peuple
" fe récrie. Cependant, pour[uil-il , le peuple
u'a
poim
étudié la regle de notre Prorodie ; feulement il lent
" qu'il efl ble{lé par la prononciation de j'2cteur: mais
iI
ne pourroit pas
déJr.~ler
cn quoi ni comment ;
" iI
n'a fur cc point d'autre regle que re dircernemeut
" de I'orcille;
&
avec ce feul fecours que la nature
&
" I'habitude lui dOllllcnt, il connolt ley longues
&
les
" breves,
&
diflingue le grave de I'aigu ".
neatra tata
exclamant,
ji
fllit una i5'lIaba brevior {lllt longior. Nee
v e,.o mule-;tl(.do pedcs novit, nee ttlltJs
ntlmerOI
f.enet: nec
i/Jlld 'fuod offendit, al/t mr,
a1lt
in 'fuo offendat
I NTEL–
LIG 1T ;
&
tamen omn;um longitl/.dinum t:f
j rev:tatl/1'n
in Joní! lit'ut acutar/lm gravium'luc 'lJOCllm, judiCluYIb
ipfa natur" in auriblls noflris (07loeavit.
( Cic. orat.
n .
L1.
fin.
N orre Partere
dém~le
avec la méme fi nclfe , ce qui
efl contraire
a
I'ur.~ge
de la bonlle pronollciarion;
&
quoique la multitude nc fache pas que nous aVOllS un
e
ouvert, un
e
fermé
&
un
e
muet, I'aéteur qui pro–
nonceroit I'un au lieu de l'autre reroit
liBé.
L e celebre Lulli a eu prerque touJours une
extr~mo
attentioll :l ajufler fon chant ii la bonne prononciation ;
par exemplc, il ne fnit poinr de tenue (ur les f}'llabes
breves, ainfi dans I'opera d' Atis,
POltI vous IveiUez
ji
mati.. ,
I'a
de
mati"
efl chaoté bref tel qu'
il
efl dans le di–
fcours ordinaire ;
&
un aéteur qui le feroir long com–
me il l' efl dans
mátin,
gros chien, feroit également
liBé parmi nous, comme
iI
l'
auroit été chez les an–
dens eo parei I cas .
Dans la Grammaire areque, on ne donne le 110m
d'aceent
qu'ii ces trois agnes, l'aigu', le grave',
&
le
circonflexe-, qui rervoient
a
marquer le ton, c'ell-:l-di–
re I'élel'emenr
&
l'abaiiTement de la voix; les autres fi–
gnes, qui om d'autres ulages, Ont d'autres noms, com–
me
I'efprit rllde, l'eIprit doux,
&c.
C' ell une queflion s'il faut marquer aujourd'hui ces
aceens
&
ces
efprits
rur les mots grecs: le P. Sana–
don, dans.rll préfucc rur Horaee, dit qu'¡¡
lerit le grec
fans accenJ .
En eflcr,
iI
efl certain qu' on ne prononce les mots
'des langues mortes que relon les inftexiolls de la lan–
gue vivante; nous ne fairons remir la quamité du grec
~
du latin que fur la pénultieme [yllabe, tnCore faut–
II que le mot rut plus de deux fyllabes: mais:l
I'é~ard
d~
ton ou
aec:n~,
nous avons perdu fur ce poiut I an–
clenne prOnOnC13t10n; cependaot, pour ne pas tollt per–
dre,
&
parce qu'il arrive fouvent que deux motS ne dif–
ferem entr'eux que par
I'aceent,
je crois avec I'Auteur
de la Méthode grcque de P. R. que nous devons con–
ferver les
aecens
en éCrlvant le grec: mais j'ajoute que
nous oe devons les regarder que comme les lignes d'une
pro-