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HISTOIR.E
font deux infames. En effet, foit remords ou
terreurs , ils ne répondirent que par des gé–
rniífement~;
&
ni l'un
ni
l'autre ne pouvoit
fe foutenir fur
fes
pieds. M. Lowther,
que
l'honneur avoit fait marcher fur les traces
de
. fo·
Charles , arriva le piíl:olet
a
la tnain,
&
defcendit auffitot,
a
fa
priere, pour examiner
ii
leurs bleífores étoient dangereufes. Le plus
furieux:des affaillants vouluts'yoppofer: mais
fir
Charles arreta fon cheval par
la
bride ;
&
fe
tournant vers les autres : Meffieurs
~
leur
dit-il d'un ton ferme, ces deux étrangers
font des Anglois de difünétion.. Je les défen–
drai au péril de ma vie. Cependant, comme
'VOUS
ne penfez point
a
fuir ,
&
que VOtre
emportement ne tornbe que
f
ur eux, je com·
menee
a
craindre que vous n'ayez eu quel·
que raifon pour les
~raire!
íi
_mal. M'aceor–
derez-vous un mot d exphcatmn?
Les infames, répondit un des cavaliers
~
nm1s connoiffent tm1s ,
&
rendront jnil:ice
a
nos reffentiments. Hs n'ont pas
re~u
la
moi–
tié
du
chatiment qu'ils mérirent. Vous, Mon·
fieur, continua-r-il, qui paroiffez homrne
d'honneur
&
de raifon , apprenez que nous
n'en avons pas moins ,
&
qrie ces deux mo–
tifs font ,ici
les
notres. Nous n'en voulons
point
a
la vie de ces deux miférables
j
m~s
rtous avons voulu leur donner une
le~on
clont ils puiffent
fe
fouvenir toute leur vie.
Ils ont lachement outragé une femme d'hon·
neur ;
&
craignant la vengeance de fes amis"
ont pris
la
fuite ,_
avec beauc.oup
de précaa-