DU C1tEV. GRANDISSON.
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n'-aime point M. Grandilfon , que sºil !'a
tr-a.ité civilement, c'eíl:par deségards paífagers
de polirelfe qu'il a cru devoir
a
fon intrépi–
dité; qu'il juge des caufes par les effers; que
ce qu'il a de certain pour lui, c'eíl: la perre
d'une freur que fon mérite rendoit digne
d'une couronne;
&
que úl renconrre encare
une fois le chevalier dans quelque lieu que
ce foit, il ne répond pas des•fuires.
Cependantledireéteur
&
la marquife étant
entrés, comme
l'
écrit
l'
éveque, dans la réfo–
lution de tenrer ce dernier expédient ,
&
fe
crQyant surs que le marquis ) ni le feignenr
J'eronimo , ne le condamneroient point ,
l'invitation eíl: partie dans les termes que
j'ai
rapporrés.
Tel eíl:, ma chere, l'état de cette malheu·
reufe aventure, autant du moins que je puis
m'en rappeller les circon{tances. Mais vous
favez combien le creur aide
a
la mémoire, il
ne lui échappe rien. Ce qui me reíl:oit
a
fa–
voir , c'étoit la réponfe de fir Charles. Ma
íituation, Lucie, n'éroit-elle pas alfez '1é–
licate? S'il m'eut conCultée avant que d'avoir
pris fes réColutions , le confeil que je lui au-•
rois donné de tour mon
c~r,
auroit été de
voler au fecours de l'infortunée Clémen–
tine ; mais
il
me femble que cette incerti–
tude n'auroit pas été digne d'elle,
&
le com–
pliment qu'il m'auroit fair, n'auroit pas éré
2lus convenable au caraél:ere d'un homme
fi
généreux. Cependant ma confidération
pour fon propre intéret ,
fe
faifoit fentir