18
-
H
I
s
T
o
I
:n.
E
m'a~oit
répondu, je n'aurois fait que
l~en.;
gager dans la meme faute. Mifs Charlotte a
prétendu que cette idée n'étoit qu'un rafine–
menr_polirique,
&
que je ne lui foutiendrois
pas qu'un commandemenr qui bleífoit la na–
ture.•.... Elle s'efr arrerée, en me regardanr;
mais fes yeux m'excitoienr
a
parler. Le com–
mandement, lui ai-je dit, ro'auroit paru dur.
Cependant, j'aurois jugé qu'il y avoit plus
de mérite
a
fe fownettre. Peut-erre aurois-je
fuppofé
a
mon pere des raifons que je ne pé–
nétrois point. Mais , de grace , Mefdames ,
que
fit
fir
Charles ?
Oh
!
ro'onr-elles répondu toutes deux ,
il
obéit fans réplique. Me pardonnerez=vous?
ai-je repris :
il
me femble , Mefdames, que
fur un point de devoir, quand il auroir été
plus douteux ,
j'
aurois eu quelque chagrin
que mon fi-ere eut marqué plus de fcrupule,
plus de délicateífe que moi. Mifs Charlotte
a loué cette réRexion. Que vorre doél:rine
foit juíl:e ou non, m'a-t-elle dit, d'accord..
fur ce dernier point.
La défenfe de leur pere les afíligeoit d'au–
tant plus, qu'elle pouvoit jeter dans l'efpric
de
fo:
Charles les fondements d'une fi-oideur
&
d'une indifférence que les derniers dif–
cours de miladi Grandiffon leur avoit appris
a
redouter. Cene refpeltable mere leur avoit
fait envifager un ternps ou
1'
affeltion de leur
frere pouvoit leur devenir néceífaire. D'ail–
leurs , il leur avoit promis
a
fon départ de
leur écrire rég111liérement les circonfra.nces
de