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H
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o
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l!
peu de for<te que je me fentoís encere. Avant
,que de
[e
remettre enmarche, il me dit que
mon obilination le forc;oit d'en revenir
a
{a
contrainte ;
&
prenande mouchoir pour m,e
bander les yeux ,
il
renta de me J.Jrendre
deux ou trois baifers. Je le repouifai avec
indignation. Vous eres un barbare, lui dis–
je, dans
l'
amertume de mes fentimems.
J'
ai
le malheur d'etre en votre pouvoir. Votre
injurieux trairement pourra vous courer cher;
&
tendant la tete au mouchoir : vous m'avez
rendu la vie odieufe , ajoutai-je; je me
prer~
volontiers
a
tout ce
qui
peqt en harer la fin.
Deux rui!feaux de larmes couloient
f
ur mes
joues. Jeme fentois réellementdéfaillir. L'i11?-–
pitoyable rxran remit le mouchoir fur ma
bouche
&
fur meS yeux. 11 m'envelopP.a ·
dans le manteau avec de nouvelles préca1.r
tions. 11 reprit mes deux mains dans les
iiennes ,
&
je fouffris tour fans la moindre
réíiíl:ance.
Le carroffe n'avoit pas marché plus d'un
quart-d'heure ' lorfqu'il fut arreté par une
difpute entre le cocher de íir Hargrave ,
&
celui d'une autre voiture
a
íix chevaux.
Dar\S
l'état
ot~
j'étois je ne pus deviner rout d'up
coup d'ou venoit le bruit ; mais
Gr
Hargr:ive
ayant mis la tete
a
la partiere ' je trouvai
fe
moyen de dégager une de mes mains.
J'
en–
tendis la voix d'un hornme gui donnoit ordre
a
fon cocher de fa.ire pa!fage. Auffitot, de
b
rnain que j'avois libre, j'écartai le mon–
'hoir de ma
bouc~e
, je
le
levai
~e deíf~