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1,
p:tr
le mouvement du carrotfe , que nous
tnarchions dans un chetnin rude
&
inágal,
il
quieta mes
,tnai~s,
pour me ?emanderla
~aix;
&
pour m offor de me huífer la vue .libre
pendant -le reíl:e de la route ,
íi
je voulois
ceíler de crier. Mais je lui déclarai que j€ ne
donnerois pás cette
e[
pece d'ap¡?,robation
a
fes violences. La voiture ne laitra point de
s'arrerer. Un de [es gens parut
a
la partiere,,
&
mit e11tre les mains de fon maítre un pedt
t:>anier,
<lui
contenoit quelques rafi:akhiífe·
· ments. Je fus vivement follicitée de prendre
ce qui feroit de mon goth; mais
1'
appétit me
manquoit autant
~ue
la volonté. Je répondis
que le repas que
j
avois fait la veille,
feroitvtaifemblablement ledernier de ma vie.
Poi.irlui , il rnangea d'un
air
fort
libre, en c
onti•nuantde m'infolterpar desrailleries. Le peu
de jour qu'il ro'accorda , me fit remarquer
que j'étoisdans un lieu
fort
défort
>
&
meme
éloigné.dugrand chernin
>
auram que
j'
en pus
juger parles apparences. Je ne m'informai
point du terme de mon voyage. S'il me
reíl:oit quelque efpérance de m'échapper
>
e'éroit en traverfant quelque ville : mais il
m'en reíl:oit peu;
&
je prévoyois q;ue dans
quelque lieu que je fuíre m.enée , ce feroit
pour y eífuyer de nouvelles per[écutions.
J'
étois réfolue de fouffrir plutot
la
mort, que
d'accepter
fa
main.Maismaplusgrande crainte
étoit de retombe.r dans mes évanouiífemems;
&
je rép,ondois le mqins qu'il rn'étoit poffible
1i
fes barbares infultes, pour conierver le
,
B
~
;