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rnoindre peine; mais qu'il s'étoit chargé de
1n
tromper un peu pour fon propre intérer;
&
qu'apres le fucces de l'entreprife, elle
lui
fauroit bon
gré
de cette innoc--eme impofl:u–
re ; gue , par co11féquent , quelqu<!:; crdres
qu'elle put leur donner, ils ne devoient
obéir qu'a ceux qu'ils recevroient de
hú ;
qu'ils en Leroient récompenfés
:m
dela de
leúrs efpérances; enfin qu'ils ne devoient
pas faire d'attemion meme a fes cris, par–
ce qu'elle étoit pleine de frayeurs,
&
dans
une irréfolution continuelle , qui ne r,ou–
voit erre fixée que par Je fucces de
1
évé-=:–
nement.
Les précautions de !'infame tra1tre ont
été plus
~oin
, car
il
les avoit avertis de ne
faire aucune réponfe aux queíl:ions qu'ils
pourroienr recevoir de ceuxqui conduiroient
la
jeune dame
a
leur chaife>
&
de s'en re–
pofer fu.r
hrí.
ll avoit ajouté que s'ils voyoient
paroírre d'autres chaifes ,
1
ils n'y devoient
fuire aucune attention , mais demeurer un
peu en arriere ,
&
fuivre fitlélement fon
flambeau.
Macpherfon dit, qu'au moment gue je
l'
ai
Wífée dans la chaife , elle a tiré foigneufe–
menr les rideaux, dans la vue fans doute de
cacher fes habits de
bal.
Les porreurs, pleins de leurs iníl:rull:ions ,;
fe fonr mis en marche auffitot, fans atten–
dre nos trois chaifes. Cependant, cette chere
.tille doit avoir entendu
l'
ordre que je leur
ai donné. lls ont
fait
beaucoup de chemin
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