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L'ENFANT
PRODIG.UE.
E UPHÉ
MON
fils.,
Un froid mortel a passé dans mon·cceur.
( A Lise.)
Souffoirez-vous? •.•
LIS E,
sans le reg·arde1:.,
Que voule~-vous, monsieur?
E UP H
É
M
o
N fils, se jetant
a
genoux..
Ce que je veux? la mort que je mérite.
LISE.
Que vois-je?
ó
del!
MARTHE.
Quelle étrange visite!
C'est Euphémon
!
Grand Dieu
!
qu'il est changé
!
E U P H
É
M ON
fils.
Oui, je le suis, votre cceur est vengé;
Oui, vous devez en tout me méconnaitre :
Je ne suis plus ce furieux, ce traítrc,
·
Si détesté, si craÍnt dans ce .séjour~
Qui
fit
rougir la nature ct1'amour.
Jeune, égaré', j'avais tous les caprices;
De mes amis j'avais pris tous les vices;
Et le plus grand,
qui
ne peut s'effacer ,
Le plus affi~(:lUX.' fut de vous offenser.
J'ai
fCCOl1llU,
j'en jU\'e
par
VOUs-meme ,
Par la vertu
.c1uc j'ai
fui,
mais que-j'a,ime,
J'ai reconnu ma détesta,blc.errcur;
Le vice était étranger dans mon cceur.
Ce comr. n'a plqs les taches criminelles
Dont il couvrit ses clartés naturdles;
Mon feu pour vou~, ce feu saint et sacré ,
Y reste seul; il a t0ut épuré.