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MÉROPE.

Aucun d'eux ne connaít ce sang qui doit couler,

· Ni le nom de ce ro.i qu'ils doivent immoler.

Narbas leur est dépeint comme un traitre, un transfuge,

Un ' crimine! errant qui demande un refoge;

L'autre, comme esclavé et comme un meurtrier

Qu'a la r1gueur

d.es

lois il faut sacrifier.

POLYPHONTE.

Eh bien! encor ce c_rime

!

il m'est trop nécessaire.

Mais en perdant le fils, j'ai besoin de la mere;

J'ai besoin d'un hymen. utile

a

ma grandeur,

Qui détourne de moi le nom d'usurpateur,

Qui fixe enfin les vreux de ce peuple infidelle,

Qui m'apporte pour dot l'aruour qu'on a pour elle.

Je lis au fond des creurs;

a

peine ils sont

a

moi:

Echauffés par l'espoir , ou glacés par l'effroi,

L'in téret me les donne, il les ravit de meme.

Toi, dont le sort dépend de ma grandeur supreme,

Appui de mes projets par tes soins dirigés,

Erox, va réunir les esprits partagés;

Que l'avare en secret te vende son suffrage :

Assure au courtisan ma faveur en partage;

Du U.che qu:i balance échauffe les esprits:

Promets, donne, conjure, intimide, éblouis.

Ce fer au piecl du tr~ne en vain m'a su conduire;

C'est encor peu de vaincre, il faut savoir séduire,

Flatter l'hydre du peuple, au frein l'accoutumer,

Et

pousser l'art enfin jusqu'a m'en faire aimer.

(2)

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DU - PllEMIJDt J.A.CTE.