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ACTE

I,

SCENE III.

SCENE

111.

MEROPE POLYPHONTE, .E_ROX.

POLYPHONTE.

MADAME,

il

faut enfin que mon cceur se déploie.

C.e bras qui vous servit m'ouvre au treme une voie;

Et l es chefs de l'Etat, tout prets de prononcer,

Me font entre nous deux l'honneur de balancer.

Des partís opposés qui désolaient Messenes,

-Qui versaient tant de sang, qui formaient tant de haines,

11 ne reste áujourd'hui que le vótre et le mien.

Nous devo i s l'urr

a

l'autre un mutuel soutien;

Nos enne); is communs, l'amour de la patrie,

Le devoir l'intéret, la raison, tout nous líe: · ·

Tout vous dit qu'un guerri~ff, vengeur de votre époux,

S'il aspire

a

régner, peut aspirer

a

vous.

Je me connais, je sais que, blanchi sous les armes,

Ce front triste et sévere a pour vous peu de charmes;

Je sais _que vos appas, en cor dans leur printemps,

Pourraient s'effaroucher de l'hiver de mes ans;

Mais la raison d'Etat connait peu ces caprices,

Et de ce front guenier les nobles cicatrices

Ne peuvent se cou:vrir que du bandeau des rois.

Je veux le sceptre et vous pour prix de mes exploits.

N'en croyez pas, madame, un orgueil téméraire ;

Vous etes de nos rois· et

la

fille et la mere;

Mais l'Etat veut un mahre, et vous devez songer

Que, pour garder vos droits,

il

l es .faut partager.

MÉROPE.

Le ciel, qui m' accabla du poicls de sa disgracc ,

Ne m'a pojnt prép arée

a

ce cambie d'audacc_ .. · -..

! '