MÉROPE.
Sujet de mon époux, vous m'osez proposer
De trahir sa mémoire et de vous épouser?
Moi, j'irais de mon fils, Ju seul bien qui me reste,
Déchirer avec vous l'héritage funeste?
Je mettrais ,en vos mains sa mere et son Etat,
Et le bandeau d es rois sur le front d'un soldat?
POLYPHONTE.
Un solda.t tel que moi peut justement prétendre
A gouverner l'Etat quand il Fa su défendre.
Le premier qui fut roí fut un soldat heureux.
Qui sert bien son pays u' a pas hesoin d'ai:eux.
ie
n'ai plus rien du sang qui m'a donné la vie;
Ce sang s'est épuisé, versé pour la patrie :
Ce sang coula pour vous, et, malgré vos refus ,
Je erois valoir au moins les rois que j'ai vaincus;
Et je n'offre, en un mot,
a
votre ame rebelle,
Que la moitié d'un tróne ou mon partí m'appelle.
MÉROPE.
Un partí
!
vous·, harbare, au mépris de nos lois
!
Est-il d'autre partí que celui de vos rois?
Est-ce
la
cette foi si pure et si sacrée :
Qu'a mon époux,
a
moi, votre bouche a jurée?
La foi que vous devez
a
ses manes trahis,
A
sa veuve éperdue,
a.
son malheureux fils,
A
ces dieux dont il sort, et dont il tient l'empire?
POLYPHONTE.
Il est encor douteux si votre fils respire.
Mais quand du sein des morts
il
viendrait en ces lieu.x
Redemander son tróne
a
la face des dieux,
Ne vous y trompez pas, Messen e veut un mattr.e
Eprouvé par le temps, digne en effet de l'etre;