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MÉROPE.

Redemandent aux dieux, trop long-temps négligés,

Le sang des citoyens l'nn par l'autre égorgés.

Ecartez des terreurs dont le poids vous afflige.

MÉROPE.

Quel est cet inconnu? Répondez-moi, vous dis-je.

E

un.

Y

e

Li:s.

C'est un de ces mortels du sort abandonnés,

Nourris dans la bassesse, aux travaux condamnés;

Un malheureux sans nom, si l'on croit l'apparence.

MÉROPE.

N'importe, quel qu'il soit, qu'il vienne en ma présence.

Le témoin le plus vil et les moindres clartés

Nous montrent quelquefois de grandes vérités".

Peut-etre j'en crois trop le trouble qui me presse;

lVIais ayez-en pitié) respectez ma faiblesse :

Mon cceur a tout

a

craindre, et ríen a négliger.

Qu'il vienne, je le veux, je veux l'interroger.

EUR YCLES.

( A Isménie. )

Vous serez obéie. All ez, et qu'on l'amene;

Qn'il- paraisse

a

l'instant aux regards de la reiÚe.

MÉR.OPE.

Je sens que je vais prendre

un

inutile soin.

Mon désespoi r m'aveugle,

il

m'emporte trop loin:

Vous savez s

1

il

est juste.

On

comble ma misere;

On détrone le fils , on outrage la mere.

Po1yphonte, abusant ·de mon triste destin,

Ose enfin s'oublier jusqu'a m'offrir sa main.

EUR.YCLES.

Vos malheurs son'.t plus grands que vous ne pouvez croire.

Je ·sais

que cet

hymen offense

votre

gloire;