ACTE I,
SCENE
L
MÉROPE.
Mon creur a vu toujours ce fils que je regrette;
Ses périls nourrjssaient rna tendresse inquiete:
Un si juste intérét s'accrut av'ec le temps.
Un rnot seul de Narhas, depnis plus de quatre ans,
Vint dans la solitude
ou
j'étais retenue
Porter un nouveau trouble
a
mon áme éperdue.
Egisthe, éc.rivait-il, mérite un meilleur sort:
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est digne de vous et eles dieux dont il sort:
En butte
a
tous les maux, sa vertu les surmonte:
Espérez tout de lui : mais craignez Polyphonte.
ISMÉNIE.
De Polyphonte au moins prévenez les desseins;
Laissez passer l'empire en vos augustes mains.
:MÉROPE.
L'empire est a ,mon. fils. Périsse la maratre,
Périsse le creur dur, de soi-meme idolatre,
Qui peut gouter en paix, dans le supréme rang,
Le harbare plaisir d'héri-ter de 'son sang
!
Si je n'ai plus de fils, que ·m:importe un empire?
Que m'importe ce ciel, ce jour que je respire?
J e dus
y
renoncer, alors que dans ces líeux
Mon époux fut trahi des mortels et des dieux.
O
perfidie
!
ó
crime
!
o
jour fatal au monde!
O
mort toujours pr_ésente
a
ma douleur profonde !
J'entends, encor ces voix, ces lamentables cris,
Ces cris:
<<
Sauvez le roi, son épouse et ses fils.
>>
Je vois ces murs sanglants, ces portes embrasées,
Sous ces lambris fumants ces femmes écrasées,
Ces esclaves fuyants, le tumulte, l'effroi,
Les armes, les flambeaux , la ·mort au tour de mo.i.