A
M.
MAFFEI.
11
dant elle n'eut pas d'abord un succes éclatant,
et
habent sua fata lihelli.
Mais depuis elle a été re–
j
ouée avec de tres grands applaudissements, et
e'est une des pieces dont la représentation a fait \e
plus ,de plaisir au public.
Avant et apres
A.masis.,
nous avons · eu beau–
coup ,de tragédies sur des sujets
a
peu pres sem-
,
blables, .dans lesquelles une mere · va venger la
mort de son fils sur son propre fils meme , et le
reconnait ~ans l'instant qu'elle va le tuer. N
0{1s
étions
melhe
accoutumés
a
VOir
SlH
notre théatre
cette situa'tion frappante, mais rarement vraisem–
blable, dans laquelle un personnage vient, un poi–
gnard
a
la main , póur tuer son ennemi, tandis
qu'un autre personnage arrive dans l'instantmeme,
et lui arrache le poignard. Ce coup de théatre
a:vait fait réussir, du moins pour un temps, le
Gamma
de Corneille.
Mais de toutes les pieces dont je vous parle , il
n'y en a aucune qui ne soit chargée d'un petit
épisode d.'amour, ou plutot de galanterie; car il
faut que tout se plie au gout dominant. Et ne
croyez pas, monsieur', que cette malheureuse cou–
tume d'accahler nos tragédies d'un épisode inu6le
de galanterie soit due
a
Racine, ·comme on le lui
reproche en ltalie; c'est lui, au contraire, qui a
fait ce qu'il a pu pou'r réformer en cela le gout de
la nation. Jamais chez lui la passion de l'amqu~
n'est épisodique; elle est le fondement de toutes