A M. MAFFEI.
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crainte que le vieillard qui devait arreter · le hras
de
lVIérope
n'arrivat pas assez
tot.
Cette piece,
qu'.on jouait de son temps, et dont il nous reste
tres peu de fragments, lui paraissait la plus ton–
chante de toutes les tragédies d'Euripide; mais ce
n'était pas seúlement le choix du sujet 'qui
fit
le
grand succes d'Euripide, quoiqu'en tout genre le
choix soit hea ucoup.
11 a été traité plusieurs fois en France, mais sans
succes; peut-etre les auteurs voulurent charger
ce ·sujet si simple cl'ornements étrangers. C'était la
Fhius
toute nue de Praxitele., qt{'ils che1:chaient
a
couvrir de clinquant. Il fau~ toujours beaucoup
de temps aux hommes pour leur apprendre qu'en
tout ce qui est grand on doit revenir au naturel
et au simple.
En
1641,
lorsque le théatre commen<;ait
a
fleu–
rir en France, et
a
s'élever meme fort au-dessus
de celui de la Grece, par le génie de P. Corneille ,
/
le cardinal de Richelieu , qui recherchait toute
,orte de gloire, et qui avait fait batir ]a salle des
spectacles du Palais - Royal, pour y représenter
despieces dont il avait_fourni le dessein,
y
fit
jouer
une
'JIIIérope
sous le no·m de
Téléplwnte.
Le plan
est,
a
ce qu'o:n croit., entierement de lui. II
y
avait
une centaine de vers de sa fa<_;:on; le reste était d e
Colletet, de Bois-Rohert, de Desmarets,
ét
d e
Chapelain; mais toute la puissance
~:lu
cardinal d e
.Richelieu ne pouvait d.onner
a
ces écrivains le gé–
nie qui leur manquait. II n'avait peut-etre pas lui-