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AU PtRE BRUMOY.

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s'est surpassé; jamais sa versification n e fnt plu.s–

belle et plus cla.ire. Tous ceux qu'un

z_el

r a1son-

11ahle ,anime contre

la

corruption des mceurs, qui

souhaitent la réformation <lu théatre, qui vou–

draient qu'imitateurs exacts des Grecs, que nous

avons surpassés dans plusieurs perfections de la

poésie dramatiqne, nous eussions plus de soin

d'atteindre asa véritahle fin' de r endre l e théa tre'

comme il peut l'etre, une école des mccurs

1

:

tous

ceux qui pensent si raisonnablcment doiYent etre

charmés de voir

un

aussi grand poéte , un_poete

aussi accrédité que le fameux Voltaire,. donner

une tragédie sa·ns amour

(1).,

11

n'a po_int hasardé imprud.emment une entre–

J)rise si utile; aux sentiments de l'amour il snbs–

titue des sentiments vertueux qui n'ont pas moins

de force. Quelque prévenu qu'on soit pour les

tragédies dont l'amour forme l'intrigue, il est ce–

pendant vrai ( et nous l'avons souvent remarqué)

que les tragéd-ies qui ont le plus réussi ne doivent

pas leurs succes aux s·cenes amoureuses. Au con–

tra1re, tous les connaisse';lrs habiles soutiennent

que la galanterie romanesque a dég.radé notre

théatre, et aussi nos meilleurs poetes. Le grand

Corneille

l'a

senti;

il

souffrait avec p eine la ser–

'Vitud.e ou le :réduisait le mauvais gont dominant :

(1)

La premiere édition avait pour épigraphe :

L egite Twc , austeri; crimen amoris abest.