LETTRE
DU PERE DE TOURNEMINE,
JÉSUITE,
AU PERE BRUMOY,
SUR LA TRAGÉ!)I •E DE M
É
ROPE,
JE
vous envoie, mon révérend pere,
Méropc,
ce matin
a
huit heures. Vous vouliez l'avoiv des
hier au soir ;. j'ai pris le temps de la lire avec at–
tention. Quelque succes que lui d·onne le gout
inconstant de París , elle passera ,
j
usqu'a la posté·–
rité, comme une de nos tragédies les plus parfaites,
comme un modele de tragédie. Aristote, ce sage
législateur du théatre, a mis ce sujet au preil).ier
rang des sujets tragiques. Eu.ripide l'avait traité;
et nous apprenons d'Aristote que, tontes les fois
qu'on représentait sur le théatre de !'ingéniense
Athenes le
Cresphonte
d'Euripide, ce peuple,
accoutu,mé aux chefs-d'reuvres tragiques, était
frappé, saisi, transporté d'une émotion extraor–
dinaire. Si le gout de Paris ne s'acC-Qrde pas avec
celui d'Athenes, Paris, aura tort sans doute. Le
Cresphonte
d'Euripide est perdu : M. de Voltaire
nous le rend. Vous, mbn pere,
qui
nou.s avez