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ACTE II, SCENE VI.

2 0 9

ll

n'est point daos l'éclat dont le sort m' enviro1~ne :

La gloire le promet; l'amour ·, dit-on, le d.onue .

J'en conserve un dépit trop indigne de moi;

Mais au moins je voudrais qu'elle connt1t son roi ,

Que son reil entrev,t, du sein de la bassesse ,

De qui son imprudence outragea la tendresse;

Qu'a l'aspect des grandeurs, qu'elle edt pn partager ,

Son désespoir secret servit

a

me venger.

OCTAR.

Mon oreille, seigneur, était accoutumée

Aux

cris de la victoire et de la renommée,

Au hruit des murs fumants renvcrs és sous vos pas

~

Et non

·a

ces discours , que je ne con<;ois pas.

GENG

IS.

Non, depuis qu'·en ces lieux mon ame fut vaincue ,

Depuis quema fierté fut ainsi confondue ,

Mon creur s'est désormais défendÚ saos retour

Tous ces vils sentiments qu'ici l'on nomme amoul'.

Idamé, je l'avoue, en cette am-e égarée

Fit une impression que j'avais ígnorée.

Dans nos antres du Nord, dans nos stériles champs ,

11 n'est point de beauté qui subjugue nos sens ;

De nos travaux grossiers les compagnes sauvages

Partageaient l'apreté de nos males courages.

Un poison tout nonveau me surprit en ces lieux ;

La tranquille ldamé l e portait dans ses yeux :

Ses paroles, ses traits respiraient l'art de plaire.

Je rends grace au r efus qui nourrit ma colere;

Son inépris cLssipa ce charme suborneur,

Ce charme in concevabl c et souverain du creur.

Mon bonheur m'eút perdu; n1on a_me tóut entierc

Se doit aux grands objets de ma vaste carriere.

Théñtre. 6.

11¡