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PRÉFACE.
de Rome.
Juvé1jal,
dans le siecle suivant, adopta
ce bruit populáire, et le
fit
passer a
la
postérité
<lans ses déolamations satiriqaes ; et
j'
ose croire
E_IUe
beaucoup de réputations bonnes ou mau–
vaises se sont a.insi ótablies.
On impute, par exemple, au pere Malle.–
branche ces deux ve~·s:
Il
r?íf
~n, ce beau
jo'Ur
le plus beau temps du
monde,
Pour alrer
a
cheval sur la terre et sur l'onde.
Ón prétend qu'il les
fü
pour montrer qu'un
philosophe peut ' ·. quand
il
veut ' etre poeteQ
Quel homme
1
de hon sens croira que le pere
Mallebranche ,
ait
,f~it quelque cho~e , de si
ah–
surde? Cependant qu'un écrivain d'anecdotes,
un cornpilateur Jittéraire ,
transmette
a
la
p.os–térité ,cet~e sottise, elle s'accréditera
a
veo
le
temps; et si le pere Mallebranche étáit
un
grand,
homme, on dÍrait un jour : Ce grand homme
devenait un sot quand
il
était
hors.desa sphere.-
On
a ·reproché a .Cicéron trop de sensibilité,
t rop
d' affiiction dans ses malheurs.
11
confi~
ses
juste~ plain tes
a
sa femme et
a
son ami, et on
impute
a
B cheté sa franchise. , Le blame qui
v0udra d'avoir ré pandu
dans
le sein de l'amitié
les
donleurs _qu
il
cachtGt
a
ses persécuteurs ; je