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P.RÉF ACE.

I 1

Je

conviens que· ce sujet n'est guere théatral

pour nous, qui, ayant beaucoup plus de gout, ·

de décence, de connaissance du théatre que les

Anglais, n'avons généralem€nt pas des mreurs

si fortes. On ne voit avec plaisir au théatre que

le combat des passions qu'on éprouve soi-meme.

Ceux qui sont remplis de l'étude de Cicéron et .

de

la

république romaine ne sont pas ceux qui

fréquentent les spectacles. Ils n'imitent point

Cicéron

>

qui

y

était assidu. 11 est étrange qu.'ils

prétendent etre plus gra,

1

es que lui; i]s sont

seulement moins sensibles aux beaux-arts , ou

retenus par un préjugé

ridicuJe. Que1ques

progres que ces· arts aient faits en France, les·

hommes choisis qui les ont cultivés n'ont point

encore communiqué le vrai gout

a

toute

la

na–

tion. C'est que nous sommes nés moins heu–

reusement que les Grecs et les Romains.

On

va

aux spectacles plus par oisiveté que par un vé–

ritable amour de la liuérature.

Cette tragédie parait plutot

faite-

pour etre

lue par les amateurs de l'antiqu.ité, que pour

etre vue par le parterre. El1e

y

fut

a

la vérité ap-–

plaud.ie

, et beaucoup plus que

Zafl·e;

mai ·

elle n'est pas d'un genre

a

se soutenir comm

Za'ire

sur ]e théatrc. Elle est beauco~p pl u..

fortement écrite' et une seu1e scene entre

e ,

sar