ACTE III, SCENE V.
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LE DUC.
Eei:·0ut'ez.
Mon bonheur est venu de nos calamités;
J'ai vaincu; je vous aime, et je retrouve un fa:ere;
Sa présence
a
mes yeux vous rend encor plus chere.
"*'
Et vous, mon frere, et vous, soyez ici témoin
,,.
Si
l'exces de l'amour peut emporter plus loin.
.. Ce que votre ~eproche, ou bien votre priere,
"' Le généreux Lisois, le roí, la France enti ere,
Demanderaient ensemble, et qu'ils n'ohtiendraient pas ,
•Soumis, etsubjugué, je l'offre
a
ses appas.
De l'ennemi des rois vous avez craint l'hommage :
Vous aimez, vous servez une cour qui m'outra.ge;
Et
bien, il faut céder; vous disposez de moi;
Je n'ai plus d'alliés; je suis
a
votre roi.
• L'amour, qui, malgré vé5:us, nous a faitsl'un pour l'autrc,
• Ne me laisse de choix, de partí que 1e votre.
.. Vous, courez, ~on cher frere, a-llez des ce moment
,.. Annoncer
a
la cour un si grand changement.
,.. Soyez libre, pa1~ez; et de mes sacrifices
,,. Allez offrir au roí les heureu~es prémices :
+
Puiss-é-je
a
ses genoux présenter aujourd'hui
,..Celle qui m'a domté, qui me ramene
a
lui,
•Qui d'un prince ennemi fait
un
su jet fidele,
,.. Changé par ses regards et vertueux par elle!
V A M
I R ,
a
part.
"'11
fait ce que
je
veux, et e'est pour m'~ccahler.
(
A
Am~lie-.
)
_,,. Prononcez notre arret, madame;
il
faut parler.
LÉ DUC.
,.. Eh
quoi! vous demeurezinterdite et muette!
,,. De mes soumission's étes-vous satisfaite ?