ACTE III,
SCENE
V.
145
*
Vous ne méritez pas que je daígne m'en pl~indre.
*
Je vous rends trop justice; et ces séductions,
*
Qui vont au fond des creurs chercher nos passions,
>+-
L'espoir qu'on donne
a
peine, afin qu'on le saisisse,
·>+- Ce poison préparé des mains de l'artifice,
Sont les effets d'un charme aussi trompeur que vain
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Que l'reil de la raison regarde avec dédain.
*Je suis libre par vous : cet art que je déteste,
*
Cet art qui m'enchaina, hrise un joug si
_fo
neste:
*
Et je ne prétends pas, indignement épris,
*
Rougir devant mon frere, et souffrir des mépris.
*Montrez-moi seulement ce rival qui se cache:
'1-Je lui cede avcc joie un poison qu'il m'arrache.
'l'Je vous dédaigne assez tous deux pour vous unir ~
,.:. Perfide
!
et c'est ainsi que je dois vous punir,
·
AMÉ L IEo
'1-Je devrais seulement vous quitter, et me taire;
,,. Mais je suis accusée, et ma gloire m' est chere.
,,. Votre frere est présent, et mon honneur blessé
,,. Doit repousser les traits dont il est offensé.
'f-
Pour un autre que vous ma vie est destinée;
,,. Je vous en fais l'aveu, je m'y vois condamnée.
,,. Oui, j'aime; et je serais indigne, devant vo"us,
,,. De celui que mon creur s'est promis pour époux,
>1-
Indigne de l'aimer, si, par ma complaisance,
·,¡.
J'avais
a
votre amour laissé quelque ·espérance.
>1- Vous avez regardé ma liberté, ma foi,
,¡.
Comme un bien de conquete , et qui n'est plus
a
moi·.
,,. Je vous devais beaucoup; mais une telle offense
,¡.
Ferme
a
la fin mon creur
a
la reconnaissance.
,,. Sachez que des bienfaits qui font rougir mon front
*
A mes yeux indignés ne sont plus qu'un affront.
Théatre.
6.
1
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