VARIANTES
Du fiér Catilina tous deux sont les amis.
Je crains pour les R.omains trois tyrans réunis.
L'armée est en A.,ie, et le crime est dans R.ome;
Mais, pour sauver l'État, il suffit d'un grand homme.
CICÉRON,
Sylla poursuit encor cet État déchiré;
Je
Ie
vois tout sanglant, mais non désespéré.
J
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attends 'Catilina
:
son ame inquiétée (
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Semble depuis deux jours incertaine , agité~ :
Peut-etre qu'en secret il redoute aujourd'hui
La
grandeur d'un dessein Lrop au-dessu,- de luí.
Reconnu , découvert, il tremblera peut-etre.
La crainte quelquefois peut ramener un traitre.
Toi, ferme et noble appui de notre liberté,
Va
de nos vrais R.omains ranimer la fierté ;
Rallume leur courage au feq de ton génie,
, Et fais, en paraissant, trembler la tyrannie.
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Qu'a cet éspoir fri:vol~ il reste abartdonné.
Conjuré sans génie, et soldat _intrépide,
II est fait pour servir sous la main qui le guide.
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Quels triomphes encore ont signaltf ta vie?
Pour oser domter Rome,
il
faut l'avoir servie.
'Marius a, régné : peut-etre quelque jour
Je pourrai des R.omains triompher a mon tour.
Mais avant d'obtenfr une telle victoire ;
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Et s'il n'en est l'appui, qu'il en soit la yictime.
•
Plus Cé~ar devient grand, moins je dois l'épargper;
Et je n'ai point d'amis alors qu'il faut régner.
Sylla dont il me parle , et qu'il prend pour modele,
Qu'était-il, apres tout, qu'un général rebelle?
(1)
Cette scene entre Caton et Cicéron précédait, dans les pre–
mieres éditions, la scene entre Cicéron et Catilina, et corumen~aii
le second acte.