DE CATILINA.
Tyran par la parole, il faut finir ton regne.
Ton sénat facúeux voit d'un reil courroucé
Un
citoyen Samnite
a
sa tete placé;
Ce sénat, qui lui-meme
a
mes traits est en butte,
Me pretera les mains pour avancer ta chute.
Va,
de tous mes desseins tu n'es pas éclairci,
Et ce n'est pas Verres que tu combats ici.
CATILINA, CÉTHÉGUS.
CATILYNA.
Céthégus , l'heure approche oú cette main hardie
Doit de Rome et du monde allumer !'incendie;
Tout presse :
CÉTHÉGUS,
Tout m'alarme, il faudrait commencer.
J'écoutais Cicéron, et j'allais le percer,
Si j'avais remarqué qu'il eut eu des indices
Des dangers qu'il soup$;onne , et du nom des complices.
II sera dans une heure instruit de ton dessein.
CAi¡, I L IN A,
En recevant le coup il connattra la main.
Une heure me suffit pour mettre Rome en cendre.
Que fera Cicéron? que peut-il entreprendre?
Que crains-tu du sénat? ce corps faible et jaloux ,
Avec
joie, en secret, s'abandonne
a
nos coups.
Ce
sénat divisé, ce monstre
a
tant de tétes ,
Si
fier de sa noblesse, et plus de ses conquetes,
Voit
avec les transports de l'indignation
Les souverains des rois respecter Cicéron.
LucuUus, Clodius, les Nérons, César meme,
Frémissent comme nous de sa grandeur supreme.
Il a dans le sénat plus d'ennemis que moi.
Clodius en secret m'engage enf-in sa foi;
E nous avons pour nous l'absence de Pompée.
J'attends tout de l'envie, et tout de mon épée.
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