DE .CATILIN A.
Qu'il respecte son gendre, et qu'íl n'ose me nuire.
Mais, avant qu'en mon camp je vous fasse conduire ,
Je veu.,c qu'a ce consul' a mon lache rival'
Vous fassiez parvenir ce billet si fatal.
J'ai mes raisons : ,je veux qu'il apprenne
ii.
connahre
Et tout ce qu'est César, et tout ce qu'il p eut etre.
Laissez, sans vous troubler , tout le reste
a
mes soins :
Vainqueur et couronné, cette nuit je vous joins!
1
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Commence done par moi, qu'il faudra désarmer
>
Malheureux, punis-moi du crime de t'aimer.
Tu m'oses reprocher d'etre faible et t¡mide
!
Eh bien
!
cruel époux) dans le crime in trépide ,
Frappe, ingrat
!
j'aifi¼e mieux, avant que to1,1t périsse ,
Voir en toi mon bourreau que d'etre ta complíce.
CATILINA.
Aurélie
!
a ce point pouvez-vóus m'outrager?
A URÉ L lE.
Je t'outrage et te sers, et tu peux t'en venger.
Oui, je vais arreter ta fureur meurtriere ;
Et c'est moi 9-ue tes mains combattront la premiere.
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Est-tu désabusé? tu nous
a;
perdus tous.
CATILINA.
Dans ces affreux moments puis-je compter sur vous ?
Vous serai-je encor cher?
• AURÉLIE.
Oui , mais. il faut me croire.
Je défendrai tes jours, je défendrai ta gloire.
J'ai hai' tes complots, j'en ai craint le danger;
Ce danger est venu , je vais le partager.
Je n'ai point tes íureurs , mais j'aurai ton courage ;
L'amour en donne au moins ; et, malgré ton outrage,
Malgré tes cruautés, constant dans ses hienfaits,
Cet amour est encor plus grand que tes forfalts.
CA.TILINA.
Eh bien! que voulez-vous? que prétendez-vous faire ?
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