DE CATILINA.
Une armée est dans Rome, et le fer et les feme
Vont renverser sur vous vos temples et vos dieux.
C'est du mont Aventin que partiront les flamrnes
Qui
doivent embraser vos enfants et vos femmes;
Et sans les fruits heureux d'un travaiI assidu,
Ce terrible moment serait déja venu ;
Sans mon soin redoublé que l'on nommait frivole ,
Déjales conjurés marchaient au Capitole.
Ce
temple ou nous voyons les rois
a
nos genoux ,
Détruit et consumé , périssait avec vous.
Cependant
a
vos yeux Catilina paisible
Se
prépare ave<: joie
a
ce carnage horrible:
Au
rang des sénateurs
il
est encore assis;
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proscrit le sénat, et s'y
fait
des amis;
II devore des yeux le fruit de tous ses crimes,
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vous voit, vous menace, et marque ses victimes.
Et quand ma voix: s:oppose
a
tant d'énormités ,
Vous me parlez de droit et de formalités
!
Vous respectez en lui le rang qu'il déshonore l
Vos hras intimidés sont enchatnés encore
!
Ah!
si vous hésitez, si , méprisant mes soins,
Vous n'osez le punir, défendez-vous du moins.
CA TON.
Va, les dieux immortels ont parlé par ta bouche_
Consul, délivre-nous de ce monstre farouche ;
Tout dégouttant du sang dont il souilla ses mains ,
Il atteste les droits des citoyens romains.
Use des memes droits pour venger la patrie :
Nous n'avons pas besoin des aveux d'Aurélie.
Tu l'as trop convaincu; lui-meme est interdiq
Et sur Catilina le seul soupc;;on suffit.
Céthégus :qous disait , et bien mieux qu'il ne pense ,
Qu'on doü irnmoler _tout
a
Rome, asa défense.
Immole ce perfide, abandonne aux bourreaux
L'artisan des forfaits et l'auteur de nos mauJ¡;.:
Frappe malgré César', et sacrifie
a
Rome
Cet homme détesté, si ce monstre est un homme.
lOI