VARIANTES
DE CATILINA.
1
J\'!
A
t
s surtout que ne puis-je
a
mes vastes desseins
Du
courageux. César associer les mains
!
;,.
Ce Césa:r que je crains, mon épouse que j'aime.
Il faut que l'artifice aiguise dans mes mains
Ce fer qui va nager dans le sang des R.omains.
Aurélie
a
mon cceur en est encor plus chere;
Sa tendresse docile; empressée
a
me plaire,
• ~st l'aveugle instrument d'un ouvrage d'horreurs.
1'out ce qui m'appartient doit servir mes fureurs.
Crois-moi, quand il verra qu'avec lui je partage
De ces grands changements le premier avantage
La fiere ambition qui couve dans son cceur ·
Lui parlera sans doute avec plus de hauteur.
4
Ne me reproche rien: l'amour m'a bien serví.
C'est chez ce Nonnius, c'est chez mon en~emi,
Pres des murs du sénat, sous la voute sacrée,
Que de tous nos tyrans la perte est préparée.
Ce souterrain secret_au sénat nous conduit:
C'est la qu'en si1reté j'ai moi-rneme introduit
Les armes, les flambeaux, l'appareil du carnage.
Du succes que j'attends mon hymen est le gage.
L 'ami de Cicéron , l'austere Nonnius,
lVl.'outragea trop long-temps par ses tristes vertus,
Contre lui-ll].eme enfi.n j'arme ici sa famille;
Je séduis tous les siens, je luí ravis sa fille;
Et sa propre maison , pai; un heureux effo-rt ,
Est uu rempart secret d'oú -va partir la mort.