BAH B A I
011
appelle encore
Baguette de fujil,
ou d'une :m-·
tre arme a feu, La longue verge de bo1s que l'on
fourre dans le
foil:,
&
qui ferc
a
les charger.
BAH
BAH U T.
f.
m. Coffi-e done le couvercle efl: arron–
di. C'eíl: dela qu'on die, en termes de Ma5onne–
rie ,
qu'Vne pierre efl tailtée en bahut
,
pour dire ,
qu'Elle efl: un peu arrondie par ddfos. Celles qu'on
voit au-de!fos des parapecs des quais
&
des ponrs,
font
de cecee force.
BAI
BAI,
BAJE,
adj. Il nefedicquedela couleurdu poi!
d'un cheval.
Poi! bai, couleur baie,
C'efl: cdle qu'on
appelle vulgairemenc rouge,
&
qui cienr de la cou–
leur de chacaigne. II y a le poil bai brun
&
le poil
bai cbir ;
&
cela dépend de ce qu'il eíl: plus ou
moins chargé. Baia miroir, Voyez MIROUETTEº• .
La diffi~rence qu'il y a entre un cheval bai
&
un
cheval alezan, c'efl: que le preroier a [e crin noir,
&
l'aucre roux ou blanc. Selon M. Ménage, ce mot
viene
de
Baius
Latin, fait du Grec
t;";.,,
fignifiant
un rameau de palme, qui efl: bai en
fa
coulenr.
J3AIGU ,
UE.
adj. Tenue de Manége. ~elques-uns
écriv enc
B égu.
On die qu'Vn
cheval efl baigu ,
lorf–
qu'il marque namrellemenr
&
fans aucun artífice a
tomes les dents de devane jufqu'a fa vieillelfe ,
c'efl:-a-dire , quand il y coníerve un petic enfonce–
ment avec la marque noire qui s'y forme Cur les
cinq ans
&
demi , appellée
Germe de féve
,
&
qui
s'efface dans les amres chevau x
a
fept ou huic ans ;
de force qu'un cheval baigue, qui en a douze ou
quinze, a les marques d'un cheval qui n'en a pas
encore íix. Pour l'ordinaire le creux eíl: rempli aux
pinces, c'eíl:-l-dire , aux quacre denrs de devane de
la bouche d'un cheval , deux
a
la machoire fupe–
rieure ,
&
deux l l'inferieure,
&
la marque eíl: effa–
cée Cur les íix ans ,
·a
caufe que la denc efl: ufée.
V•ers ce meme age, elle s'efface a demi anx dencs
miroyennes ;
&
quand le cheval a huic ans , elle
efl: effacée aux coins : mais lorfque le cheval baigu
.a
commencé
a
marquer, il marque roG.jours égale–
menc
a
rouces les denrs ,
~
caufe qu'étanc plu
s du–res que celles des amres chevaux, elles ne fonc poi.nt
fujecces
a
s'ufer. Ce qui empeche qu'on nefe trom–
pe aux chevaux baigus, c'efl: qu'encore qu'ils mar–
quenc
a
couces les depcs de devane, ils les onr lon–
gues , jaunes , cralieufes
&
décharnées : au lieu que
s'ils n'étoienr poinc baigus ' ils les auroient counes ,
nectes
&
blanches.
BAIL.
(,
rn. Vieux mor qui íignifie
Don;
ce qui faic
qu'on appelle encore
Bailleur
,
Celui qui dam un
concrac donne
a
loyer ou
a
rente. Il
y
a
di:verfes
forces de baux.
Batl
a
loyer
,
eíl: quand on donne·
une maifon , ou une porrion de maifon , pour en
jouir par le preneur pendanc neuf années au plus,
moyennanc une fomme payable par chaque année.
L e
Bail
a
fer71Je
eíl: la rneme chofe. On appelle
Ba,l d'he;·itages,Le
traicé ou la vente que l'on fai t de
quelques cenes , dom on abandonne le fond a la
<;harge d'une renre·ou redevance,
Bail emphireoti–
,:¡1u
eíl: un Traicé par Jeque! un proprieraire donne
pour on tems ,
a
riere d'emphiceofe, fon heritage
inculte ,
&
f~ns rapporc,
a
la charge que le preneur
le fera valo1r
&
lu1 en payera une reme annuelle.
On die auffi
Bail .'fudiciaire;
&
c'eíl: cel ni done un
ConfeiUer Comrni!faire fait l'adjudicaeion au Par–
quet de la Cour,
&
qui fe faic par le Juge
a
l'
Aq–
.dience dans les aurres
J
urifdiéhons.
Tome
Í.
BAT
81
BaiJ
íignifie Gardien en quelqnes Cofrmmes;
&
c'e!t ce qui avoit fait
Bai!lic,
qui íignifioit aime–
fois , Tutelle, garde , regence , gouvernemenr.
Erre en la baillie de que!qu'un.
Ce rnot a auffi for~
mé celui de
Bailliflre,
qui vouloit dire aucrefois Tu–
teur.
BAILE.
f.
in.
Nom ·que l'on donne aux Ambalfadeurs
de Venife qui reíidem
a
Confl:aminople. Ce mor
viene du Lacin
B'ajult,s ,
qu'on a die d'abord d'un
Pere nourricier qui porte fon notu:rilfon ;
&
comme
il a été eníuite écendu aux Pedagogues,
&
fur-touc
a
ceux des Princes , on a die
/Jaile
en ce fens , com–
me pour dire, ~i porte les ordres de la Républi–
que. Ce_qni donne Jieu de le croire, c'eíl: que d11
Ca_nge d1t que
Bajulare
dans la balfe Latinicé íigni•
fio1t
Ojficiumgerere.
BAILLE. f.
f.
Efpece de perite cuve done on fe [ere fur
la mer
a
divers ufages ,
&
parciculierement
a
mercre
le breuvage que l'on
d'1ne
aux Maeelots.
BAILLES, dans le vieux langage a íignifié
Barrica•
des;
d'oú viene qu'on lit dans Froilfard,
Il
,lit
char–
penter des bailles,
&
les ajleoir au t ravers de l,i rue.
Ville~ardouin a die
Bailles des murs,
pour dire, Les
couranes.
BAILLIF, ou BAILLI.
(.
m. On appelloit ancienne–
ment
Bailli du Palaís,
Le Gouverneur ou Concier–
ge de la maifon des Rois ,
&
il avoit une Jurifdic-.
rion Civil e
&
Criminelle, done on a depuis limité
le territoire dans l'enclos du Palais. Les Baillis
fonc
aujourd'hui des Juges Royaux qui om des Lieure–
nans de robe longue;
&
ces Liencenans connoilfenc
des appellarions des Prévors Royaux
&
des Seigneurs
Hanc-Juíl:iciers de leur reífort.
BAI
LLON.f.
m. Mor en ufage parmi les Relioieux
de
certai.nsOrdres. On emend par
la
un petic baron
qu'on leur faie poner
a
la bouche, pour les punir
d'avoir rompule íilen¡:e.
BAILLONNE' ,
.E
0
E.
pare. T enue de Blafon. Il fe die
d'un chien , d'nn lion, ou aucre animal qu'on peine
avec un bacon entre les dencs.
D 'argent au !ion de
fable baillonné de gueules.
BAIN. f. m. On appelle
Bains
par excellence les
eaux
chaudes
&
minerales qui fonc ordonnées pour la
fancé, comme
les bains de Bourbon,les bains de Vichi
•
&c. Les Anciens appelloiem leurs bains
Therm& ,
&
ils éroienc compofés de divers appartemens qu'on
defl:inoir
a
pluíieurs ufages. lis nornmoiem
Calda–
rium
,
Ceux oú ils prenoit:m foin d'échauffer l'air,
C 'eíl: ce que nous appellons
Etuves,
,
Bains
[e di,t auffi d~s ;11édicamens externes prépa–
res avec de l eau , ou l on fa1r bomllir des médica-.
rnens fimples. On y ajoüre quelquefois du vin,
d11
lait , ou d'aurres liqueurs , pour prendre le bain,
Lorfqn'on dir fimplemenc
Bain
,
on emend ce–
lui qu'on appelle en Latin
Balneum
&
L avacrum.
11
y en a de crois forres. Le premier eíl: nommé
Caldarium,
le fecond
Frigidarium,
&
le troifié1ne
T epidarium.
Le premier delfeche,difcure
8<
relTerre
le cuir. II augmenre la chaleur
&
enfl~me les ef–
prits ;
&
apres qu'il a épuifé cc;mte l'humidité,
il
r~nd
a
la fin le corps froid
$(
fec. Le fecond con–
íbpe les_pores, empcche la _rrop _grande diilipatÍ!ln
de la mple fubíl:ance,
$(
f'a1t remer la chaleur ,
&
&
meme les humeurs au-dedans. On ne dcir fe for–
vir d'au cun des deux qu'en cercaines maladies,
&
par l'avis d'un habile Medecin. Le dernier e.Q le
meilleur. Il échauffe aél:uellemenc, aide
a
la coc–
rion en fomemanc la chaleur namrnlle,
&
hate la
diíl:ribucion des alimens cuirs comme il faur.
Il y a ;mffi diverfes forces de Bains parmi les Chi–
miíl:es, felon les differences coél:ions, diíl:illaeions ,
O!l
auu·es operations qu'ils fom fur des macien:s
pfQ,
l.,
-