'
36
ANA
princip·e .gén~ral,
~e la moitiéde
/,:t,
famme de deu:i
.gra11deurs
,
plus la moítié de leur difference eft lgale
a
la plus grande,
&
que cette méme moitil de l:ur
Jomme;moins la moitiéde t,ur dif{erence ef! lg~le a ~a
plus peti_te
,
apres quoi la quell:ion
f
er01t bien a1-
fée
a
réfoudre. Mais fi la queíl:ion étant propofée,
en
C~avoit d'ai\leursquela
moi(ié fe laJ:m;me, &c.
&
q.uel'on fe ferv1t de ce pnnc1pe ,general p~ur
tt
ouverles deux arandeurs demandees, celas ap·
pe~leroit operer pfr la voie-5~nthetique. )\infi,l'on
vo1t que l'ordre de la Syn~hefe
dl
contra1re a ce–
lu.i de
l'Analyfr , & que ['une commence par ou.
l
1
autre
ffo.it. On ne peut pas empk>yer également
ees dt
!ux methodes en tomes forrns d'occafions.
L'Analyfe eíl: plus propre p0uF découvrir les veri–
tés , & l'a Symhéfe l'eíl: ordmai~ement davamage
pour les mectre dans leur jóur '
&
en faire un corps
de feie-nces
;.,t,,>,u
6 ,,
veut dire réfolution.
.Analyfi:
fe dit auíli en Chimie , de la réfolu–
tion 4ui fe fait des eorps mixtes en leurs prín–
cipes chimiques , en Ieurs fels , lcur_ huile , leur
ter-re,&~
ANANAS.
f.
m.
Fruit le plu~ délicieux de t~mes
Jes Jndes.
Il
.ero1t
for
une oge ronde , groíle de
deux pouces ' haute d'un pié & demi , & reve–
rue
el$
quinze ou feize feuiiles , qui fom de la Ion•
gueur de'celles des Cardes, de la-Iargeur de la pau–
rne de la.miÍll, & de la fíguEe des,feuilles de l'A–
locs. Elles fom poimues
.far
le bom comme celles
dt1
Glayeu~, !-1
11,p__e,111 ~-vl e,s par1e i:iilieu,
&
arm~es
des deux--cot~
-.cj:e pemes epmes qm fom fort pom–
mes. Ce fruí¡
ail. commt!ncem~m n'ell pas fi gros
que le poing , & il pa-rYiem quelql\efois
a
la grnf–
feur d'un Mdon. S<1. fotme eft
a
pen pres fembla- _
.ble
a
une Pomme de pin. Son écorce relevée de pe–
tits eo1war:cimens en maniere d'éca-illes, d'un
vert
paJe, bordé d'incarnac , eíl: chaFgée en dehors de
plulieurs pecites tleuEs , quí felon !,es differens af–
peél:s <lu foleil, prenneµt .aucanc de conkurs qu'on
en voit dans
l'
Arc•en-Ciel. Ces fleurs combem en
parcie ' a mefürn que
le
fruit murit; mais ce qui le
faic für-tout admirer , c'eíl: qu'il ell couronnéd'unn
gros bouquet tiíii.1 de fleurs & de plµ(ieu-rs feuilles
fo1ides & dentelées , d'un rouge vif
&
lnifam. La
chai, ou la _poulpt! de ce fruit ell un ,peu fibreufe,
mais elle
fe
refout c0ute en
fue
dans la bouche ,
&
a un goíh
íi
élevé qn'on peut dire qu'ell·e a tout
enfemble celni de la Pomme, de la Peche, du
· Coing & du Mufcadet. Le germe par lequel le fruit
pem etre perpetué , ne confille pas er- fa racine,
!,m en une J,letite graine roulfe qui fe renconcre fou–
venc en fa poulpe , mais
en
la gnidande done il eft
c0uverc. Si-r6t (!n'elle elt mife en t-erre elle prend
i;_a~ine , & poul'fe des feuilles , produiCam un fruit
nouveau au boutde l'année. Souvene ces frnits fone
chargés
de
trois bouqµets , qui om chacun la vercu
de conferver leur efpece ; mais chaque rige ne p0r.:
te
du fruit qu'une feule fois. Les habitans des An–
tilles diíl:inguem crois efpeces d
'Ananas.Lepremier
qui eft le
gros
Anana's blanc ,
a quelquefois quin–
ze
pq
feize pouct!s de h:.uttlur, & liuic ou dix pon–
i;:es de d1ametre. Sa (:hair ell blanche
&·
fibreufe :
~
f©n éwrce deviene ja~ine comme de l'or quand
il eíl: mur. L'odeur qu'il exhale eíl: raviífanee &
apprnche
fort
de celle du Coing ; mais elle efi beau–
coup plus d0uce. ~oique plus beau & plus gros
que le-s.c\eux autres, il n'a. pas le go{'u
íi
élevé , &
fai~ plfu&t faigner 1(1s gencives. Le fecond , qui
eíl: femblable
a
un Pain de fuere en porte le nom.
Il a'les feuill es un peu plus fo0irns
&
pftus lon–
.gu-es que le premier ,
&
le gouc meilleur ; mais il
fair auffi faigner les gencives qu-and on en mange
ANB ANC
_· beaucoup. Le troiliéme eíl: appellé Pomme
d.e
Rei–
nen~. C'eíl: le plus pet~t cornme le plus excellenc.
11
n agace_ prefque pomt les dents
,
&
ne fait
jamais fa1g11er la bouche ,
a
moins qu'on t\'en
m~nge ·exceílivemenc. On fait un v,in de fon
C~e
,
qui vaur prefque de la Malvoifie , & qui a
!a
force
d'
e!lyvret..Il
fo
courne quand on le con(erve Jllus de
rro1s femames ,
&
femble erre tout-a-fai~
oacé,
Si on a parience amane de t:ems , il reviene en"
fon
encier,
&
meme plus fort. Lorfqu'on en ufe mo–
dérérnenc_.
il
recrée le ca:ur , irrete les naufées de
l'efl:omaé ·, & ·eft bon aux fuppreílions d'urine.
ANASTOMOTIQ!!E.
[.
m.
Médi<;amenr qui diláte
&
ouvre les orifises des vaiíleaux ,
&
qui fait for–
i:ir
le fang des veines par fa chaleur
&
par
fon
acrimonie. La fauge , le cydorne ; l'ail &
fe
poD<–
reau fom de ce geme. Ce mor eíl: Grec
"'"'"'f'º'"~•l ,
_Qui ouvre un conduic , un canal.
ANATRON.
f.
m. Suc nitreux,::ondenfé conrre
les ·
murailles des "líeux fouterrains' c'eft-a.cl.ire 'le fer
&
le
fue
des pierres dom ces v9ures fom com–
pofées , lavé paF l'_eau qui les pénén:e
&
congelé
pa. le froid.
Il
différe ·excr&memenr del'écume
dll
Nitre appellé Aphrqnitrum , avec Jeque! il y
a
quelques-uns qui le confondem, F'uifque l'Aphro~
nicrum doic
ecre:f.riable, cres-leger, écumeux, m0r-"
dic
am&
d e couleur purpurée ; ce qui ne conviem
en
aucu.neforce
a
l'Anatron. C'eíl: le fenr1mem
de
Di
ofcoride.
ANAZE.
f.
m. Arbre de l'Iíle de Madagafcar qµ-i eft
gros au pié ,
& qui va en úiguifanc vers le
ID'cmt
en forme de
pyr:1.mide. Son fruit eíl: plein d'une
m~clle ~lanche, rempl_ie au-dedans de pepins durs
qu\ rellemblenc aux p1gnons.
Cecee
moclle
a
1~
gout du Taro:e.
.
ANB
ANBOUTÓU.
f.
m. Perite plante femblable au !in
qiti fe trouve dans l'Iíle- de Madagafcar. Elle eft
d'un gouc un peu füptique joinc avt!c que!que
arnertume. On en mange en tems de famine pour
fe
conferver les forces a caufo:"qu'elle eíl: c0rrobo–
rative. Cecee herbe machée noiFcit les denrs , les
li\vres
&
les gencives , &
fai~
avoir une haleine ·
douce.
ANC
AN
CE L LE. f. f. Vieux mof. Servame , du Latin
.Anci!la.
Si prient D ieu, &
fa
tres-douce .Ancelle.
_
ANCESSORS. f. m. p. Vienx mee. Ancetres , _par'
fyncope du Latin
.Anrecejfores.
'
Pour remembrer des -.Ancejfors
,
L es f 11its
&
les dits & les morts.
_
On
a die auffi
.Anceffa rie
,
pour dire , ,?.ncienneté.
A N
CE T TE,.
f.
f.
L'on appelle en tenues de mer
.Ancettes de bouline,
Les bours de cordes qn'on·joif'lt
a la ralingue de la voile. On s'en feEt pour y paíier
d'autres cordes que l'on
nomrnePattes de bouline,&
)~ plus long de ces boms di: corde , n'excedc pas un
pté & demi. On dir aritremem
Cobes dé Bou!i1te.
ANCHE.
f..
f.
Perite langnetre qui
fort
a donnei: le
vem aux Mufettes, aux Hautbois, aux CoFnemu–
fes,
&.
a quelques cuyaux d'O1:gue. Elle eíl: faite or–
dinairemem de deux pieces de canne, qui {onr join–
ces de fi pres , qu'il n'y
a,
entre les deuoc qn'unefort
perite-feme pouFlailler palfer le venr,
.Anche
eíl: un cerme de MeunieF , & fe die
d'un conduit de bois par ou la fafine t0mbe dans la
huche.
/
..Anc!,e
,
fe die auffi en tenne de Vigneron du
conduit de bois par ou. coule le vin du preffoir.