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r

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FU

N

oe couvert d'un voile noir pendant quelques jours

&

les hommes fonc un mois fans

[e

rafer. On n'al–

lun1e poinc de feu dans les maifons duram trois

jours,

&

pendam ce tems les pa_rens du mort vont

viliter fon tombeau, for lequel tls m~ttent de pe~

·tites pierresd feu qn'on .trouve fur le nvage,

&

en

. les jetrant ils prononcent des parole_s qm ve~lent

dire,

Lumiere de D íeu.

Les·f unera1lle_s des giands

fe

font en mettant

le

corps dans l_a caiífe, envelo–

pé de bandes , de pomajts

,&

divers autr~s or–

nemens. Des _porteurs magnifiquement vetus la

charee~c fur leurs épaules. Un Matabout va dev ane

&

le~ Domefl:iques du D~funt faiven~

fa

bie~e,

portant fa lance

&

fonJabre, ce qui eíl: fu1v1 d un

grand nombre de Chevaux

&

de Chameaux._ La

tombe

efl:

de ,rierre taillée ,proprement, ennchtede

fl:arnes

&

de creneaux.

En

Mofcovie les Funerailles fe font avec beau–

coap de ceremonies. Les parens

&

les amis dudé–

funt s'écanc rendus au Joois ,

[e

rangem aurour du

corps

,

&

lui demande~t pourquoi il s'eíl: laiffé

mourir ,

fi

fes affaires n'éroienc pas en bon _état ,

s'il man.quoit des chofes necefiaires pour la v1e, li

fa

femme n 'étoÍt pas al/Tes -be[le

&

aíles i<::tme ,

Oll

fi elle !ni a manqué de fidelité ;

&

.au!li-cot on en–

voye

U!l

prefent debiere, d'eau de vie

&

d'hydro–

mel an Prctre , afin qu'il faffe des prieres

potii

fon

ame. Le corps éiant bien lavé , on le rever d'nne

chemife b!anche , on lui chauíie des fou!iers faics

de cnir de Rulfie forc élelié,

&

on le mee dans le

cerweil , les bras pofés fur l'eíl:omac en forme de

croix. On couvre ce cercueil d'un drap ,

&

on le

porté a l'Eglife , oú on le laiffe huit ou dix jours,

fila faifon le permet. Penda11t ee rems le Pretre

lui donne de l'encens

&

de l'eau benite taus les

jours. Le convoi fe fait <;lans l'ordre qui fuir. A la

tete marche un Precre portanc l'image du Saint

que le Mórt

:1.

eu pour Pacron a fon bapteme.

OEe!ques filies de fes plus proches parentes prece–

dencle corps , rempliffant l'air de lamentat1ons lu–

gubres. Les Precres en vironnent ce corps

&

l'en–

cenfenc pour en éloigner les mauvais Efprits,

&

chancent quelqnes P[eaumes.

Les

parens

&

amis

fuivent chacnn un cierge a la main. On découvre.

la biere aupres de la fo ífe ,

&

l'on rient fur le dé–

func l'image de Con Patron ; candis que le Pretre

foit quelques prieres, melées fouvenr de ces paro–

les,

S eigneur, regarde c~tte ame enjuflice.

Cela fait

ceux du convoi prennenc congé du défnnt , en le

baiCenr , ou feulemenc Con cercueil ;

&

le

Pretre

s'étant approché lui mee_entre les doigts un bille c

figné du Pacriarche. ou du Metropolícain du -lieu

&

du Confeffeur , qui le vendenc

fe

Ion la qna!icé des

perfonnes. Ce billet qui eíl: une maniere de pafie-:

port pour le voyage de l'amre mohc\e , eíl: a peu pres

conc;fi en ces termes :

Nous fauffignez Patrian he

ou ,Metropolitain

&

Pretre de cette Ville de.•. recon–

noijfom

&

certijions par

0

ces prefentcs que... l'orteur

de nos lettres, a t_otÍjours vccu parmi nous en bon

Chrétien ,f1ifant profeJ!ion de la Religio,, Grecque,

&

que bien qu'il ait quclquef,is peché il s'en efi con–

feffé 6..; a rcyli enfoite l'abfolHtion

&

fa communion

en remíjfion de fes peche:,;,. Nous reconnoijfom de plus,

'f't'ila reved Dieu

&

fes Saints; qu'il

a

faitfes

prieres

&

qu'il a jef!nf aux heures

&

aux jours or–

donne:,;, par

l'

e gtife, s'étant

Ji

bien gouvernéavec moi

qui fais fon Confej{eur, que je n'ai p•int eu fu jct

áe

m e plaindre de lui, ni de

!tú

ref1-1fer l'abfolution de

fes peche:,;, . En t émoin de quoi nom lui avons fait e.:i:–

pedier le prefent certificar, afin que Saint P ierre en le

VOYt/'1t lui Ot<Vre la porte

a¡,,

joye éternelle.

On fer–

me la biere G-t6c c¡u'on lui a · donné ce pafl'eporc

FUN

&

on le mee dans la e-erre , le viíage tourné du c&té

de :·orienc. Ceux qui l'onc accompagné • fonc leurs

devonoos·aux Images ,

&

b

ceremonie

fe

termine

par

un

grand feíl:in. Le deuil des Enfans dure fen–

lement quarance jours , pendanc lefquels ils fonc

tr01s aurres fefl:ins

anx

pareos

&

amis du mon , fca4

vo1r le troiGéme, le nenviéme

&

le vinatiéme¡·~ur

'

o

apres qu'on fa enterré. .Cela fe faic

a

l'imicarioa

des Grecs modernes, qui prennent le quarantiéme

JoUr au heu du vingriéme ,

a

caufe que vers ce rems–

la

1

7

crear _fe corrompe , ~~mme le corps co;11men–

ce a pournr vers

le

neu

VI

eme ,

&

le v.1faae a

fe

dé.

í

figarer le croifiéme.

.

0

On obferve les chafes [uivances aux Fnnerailles

1e ceu:¡c 1e

r

Ule de MadagaCcar. Le c

0

orps du défunr

e~am lave , fes plus proches pat'cns

1

ornenr qe .i;rie–

nilles d 'or, de .pen.dant d'o.reille , de chames en:•

beHies de corai[ ,

&

l'enfevelillenc dans deux ou

trois linges,extrémemenc fins , apres quqi

il

eíl: par–

eé au combeatt enveloppé d'une grande nace. On

rafe la barbe

&

les cheveux a ceux qui om quelque

rang,

&

pour les femmes on leur met un bonner

fur

fa

rece . A_vanc la ceremonie des Funerailles, les pa–

reos, amis

&

efdav es du more fonc dq lamenrations

amour du corps ,

&

cependant plufieurs femmes

&

fü! es danfen_t d·es danfes ferieufes au fon

du

raÍn–

bour, Apre_s avoir faic_un to~r, elles vonc pleurer

dans le logis ,

&

enfmte rev1ennenc danfer comme

auparavanc. Les hommes fonc auífi l'exercice des

armes

cte.

tenis a aucre ,

&

parmi les Jamenracions

qu_i fe

tonr

dans la maifo~, on _demande ¡>luGeurs

fo1s _au more par quelle ra1fon,

il

a voutu forcir de

Ja v1e. Tout

le

jour s'.étanc paffé a faire des plajn–

ces fur le more , le fo1r on me des breufs dom on

diíl:ribue Ja chair bouillie

OU

rotie a toute ]'a/Tem..:

b lée. Le lendcmain on met le corps mort dans un

cercueil, faicde deux troncs creufez ,

&

tres- bien

joints l'un·

a

l'aucre ,

&

on

le por te ainG au cime~

riere, le mettam fLX piés en rene fous une maifon

bien batie avec un panier de ris, une bo1ce a tabac,

un piar de terre , un petir récham pour bru!er des '

parfums, un habit ,

&

une ceinmre

a

coté du more.

Devane la meme maifon que l'on ferme enfuire,

on plante une gro!Ie pjerre haute de douze ou de

quinze piés ,

&

apres cela on y immole des beces,

done on mee les teces fur des pieu x autour dtt tom–

beau. On lai!Ie une partie de ces beces pour Dieu,

pour le Diable

&

pour le More , auquel huit

ali

~1uinze joursapres, fes pareos envoyent de la vian–

de par un efclave ,

&

ce font faluer comme s'il vi–

voit encore. Les enfans viennent de rems a autre

au tomb ea u oú ils facrifient un breuf,

&

deman–

denc confeil au défont fur tom ce qui leur fait de

]'embarras.

Les ceremonies des FuneraiUes de cem, d~1 Royau–

me de 0Eo¡as, Pays des No1rs, font parncuheres.

A

pres qu'on a lavé

le

corps du défunc , on le mee

rouc droit avec des appuis pour le foucenir.On cre!Ie

fes cheveux ,

&

on le revh du plus bel . habit

qu 'il peut avoir. Si c'eft un homme , on lui mee un

a re

&

des fleches dans l_es mains,

&

quand le corps

eíl: ainli paré , les plus proches parens du défunc

viennenc tirer de !'are devane

hu,

pouífam une fle–

che au!li loin qu'ils peuvent , cpmme pour lui ré–

moigner que

G

quelque ennemi l'avoit

me:,

ils fe–

roienc rou e prers

a

venger fa mort. L'heure de~Fu-

. Qerailles éranc arrivée ,

les hommes metrenc le

corps fur une échelle ,

&

le chargenr fur lenrs

épau!es, ils l'err1porcent dans !'un des Villages qui

font au midi de la riviere de Plizoge ,

&

l'enfeve–

li ífenc dans une fofie crenf~e feu lemenc de deux

ou crois piés. En fuice on le c,mne de cerre,

&

on