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FER

FER

}'ER. f. m. Mécal imparfaic qui contie"nt tres-peu

de

mercure , mais beaucoup de foulphre terrefhe

&

de

'fe!

fixe. Les Ch_ymiíl:es en tirenc de tres-excellens

i"emedes pour diverfes maladies, tout fer, a_yanc

une faculté corroboracive. C'eíl: de-la que pluheurs

eaux, telles que celles de Forges, cirent les ver–

tus medicinales done on voit tanc d'admirables ef–

'fets. Le fer fe purifie par le

moyeñ

des comes

&

des ongles des anim.iux, t¡ue l'on coupe fort men;1,

ou qu'on reduic en poudré grolliere. On les mele

avec du cl1arbon de faule , Je cillot , ou d'un au–

tre bo'is leg7 r ,

&

on íl:racifie avec ce melange ~es

barres de fer dans des pocs

&

foumeaux que l'on

a

fait

faire expres. Comme il

y

a beaucoup de

fel

volacil dans ces on oles

&

ces comes , ce fel , au

inoyen du feu , p¿némfpar

fa

tub~licé_la f~1bíl-:rnce

du fer

&

le réduic en acier ·, ce qm fa1t v~1r que le

fer .& l'acier ni diiferent qu'en ce que l'ac1er eti: un

fer plus pur que le fer commun, & ~·eft par cecee

raifon qu'il rafraichit davantage : ma1s

le

fe_r c01p–

mun échauffe plus & ouvre a caufe des ~a\·n~s (ul–

phureúfes done il eíl: muni, & qu'on 1~1 faic p_er–

dre en le l?urifiartt lorfqu'il eíl: i;onvertl .en a<::1e:·

Le fer punfié eíl: préferé dans la Medecme, ma1s

pour en avoir des effets plus aíf(hés , il fauc qu'il

~oic préparé ípagyriquement, & a}ors il e!t ~pp_ellé

Crocus M11rtis,

Saffran de Mars, a caufe qu il·nen~

de la couleur·du faffran, & que l'acier ou le frr e!l:

e.ctribué

a

Mars. -La maniere qu'obfervenc 0rdmai–

r emeñt les .Ap0thicaires pour le préparer , c'eíl: de

prendre do la limaille d'acier qu'1\s !avene dahs le

vinaigre , apres quoi ils la fonc fecher _au ~olei~ ar–

c\ént ou fur une mile chaude. Cecee luna1\le ecant

feche,, ils la broyenc couc de nouveau , apres l'avoir

·c11core lavee dans le vinaigre, & enfoit'e ils la font

fecher comme auparavanc, ce q_u'ils recommend:nt

_jufqu'a .fept fois. I.'acier qui n 'eíl: aucre chofe que

·Je Fer purifié , ayant écé préparé de cette force ,

la faculté de forcifier la rate & le toye, & d'0uvnr

Jes obfüuél:ions qui foncdans les vi(ceres, ce qui le

fait

fervir de remede aux pales couleur,s. Le Fer

etañt compofé d'un {el , d'un fouphre & .d'uhe ter–

te mal digerée

&

mal unie , fes parties ol'lt de pe–

tices branches qui font plus groffes

~

plus r?ides

t¡ue celles des -autres -mécaux· , ma1s en momdre

quancité,

&

comme ces branches font fon g_rofles

&

fort roides ., cela efr caufe qu'il obéit difficile–

l'neht au marteau fans l'aide du teu,

&

qu'on ne) e

fond qu'avec peine. Il ne laifíe pas d'écre des moins

pefans entre les mécaux , parce que les branches

de fes parcies écanc forc éloignées les unes des au–

nes , il en eíl: d'aucant plus poreux & fpongieux.

C'e íl: ·par cette raifon qu'il e!l:

{i

facilement P.éné–

_tré par les eaux forces & par la roni\le. L'ac1ér do1t

erre .plus long- teips fans te rouiller que le fer,

a

caufo que la rouille n'écant qu'une di{folucion des

parcies, caufée par l'humidicé de l'air qui entre dans

les pores du mécal, l'acier n'écant pas aulli poreux

que le fer,fes parcies ne font pas

{i

facilemenc ébran·

lées par l'humidité.

·

~ at)t an Fer qui s'emploie dans les ouvrages,il

y

en a de pluGeurs namres, de pliant comme !'argent;

d'a:utre caífanc,& d'aucre qui e!l: aifé a fe

rouiller.Ce

qui le rend ainíi fojeca la rouille, c'elt qu'il efr c~m–

pofé , comme il a déja écé dit d'une cerre , d 'un

[el ,

& d'.un f?uphre impurs , maf digerés &

?'ª~

ui1is. L~

fer epure que nous appellons

A cier ,

eco1c n?mtne

Chat_,bs

par les anciens, de Chalybone, V1lle de

Syrie oú l'on en fait de tres- bon, quoique celui

Tome

f.

FER

de

Damas i'empone fur cous les aucres, puifque le·

é pées de Damas coupenc le fer memc::. D'aucres

difent qu'ils l'ont appellé

Chaiyln

a caufe de

la

trempe qu'ils lui donnoienc dans l'eau d'un Fleuve

qui eíl: en Efpagne dans le Royaume de Ga\ice , a.u–

trefois appelié

Ch11.'7bs

~

aujourd'h~i

Cabf.

Le Fer

que l'on apporce a Pans eíl: par p1eces en barres

de differences longueurs & groffeurs , & pour en

connoicr·e la qualicé , il fauc obferver

fi

la barre

eíl: pliance fous le marcean ,

&

s'il

y

a de petices

veines qui aillenr en long. OEand cela eíl:, & for–

touc quand il n'r a point de perites (entes ou dé–

coupures qui aillenc en crave rs , ce que l'on nomme

'G_erfores,

c'eíl: une marque que le fer eíl: bon, mais

s'1l s'y crouve d~s gerfures , il n'y a poinc

a

~oucer

que le fer ne fo1t

Rouverín,

c'e!l:-a-dire., éaífanc

a.

·chaud ,

&

qu'il ne donne de la peine

a

forger. T om

le vieux fer qui a écé long-tems a l'air ou an fe–

rein_, deviene ordinairemenc Rouverin , ce qui eíl:

accribué par quelques.-uns

a

une qualicé corroíive ,

&

mordic-ame

qui

ferencomre dans la rofée. Le fer

eíl: qnelquefois dangereux dans les bacimens lorf–

qp.'il efrmis dans h ma<;onnerie & dans les pierres

_de _caille a caufe qu'il fe rouille, & qu'en fe rouillant

il s'enfh:, fait calfer les piérres,

&

rompi·e les mu–

railles, C'écoit pour cela que les anciens lioienc les

pierres dans les grands éd1fices avec_des crampons

de cuiv re. Cependant comme il e!l: fon difficile de

fe paíter d'employer du fer , il n 'y a point d'aucre re–

mede pour le g~rantir de la rouille qué de le bien

écamer , ou de le peindre de pluíieurs couches.

.

Le Fer a difterens noms. On appel!e.

Fer plat ;

ce)ui done les barres qu'on apporte onc neuf

a

dix

piés de long & quelquefois plus, {ur deux pou–

ces

&

demi de large' & qui font épai!les

a

pen

prés de quatre lignes. Le

Fer mfplat,

eíl: celuiqui

eíl: une fois plus large qu'il n'elt épais, & le

Fer

",plati

ou

a

la mode'

celui qui n'a que trois a quaere

lignes_d'~paiíleur fur_vingc

a

vinoc-c¡uacre de lar–

gtur, Le

Fer quartf

eíl: en b atres de diÍferences lon–

gueurs, & de deux pouces ou environ en quarré,

Le Fer quarrf bátard,

a neuf piés de long & [eize

a dix-huic lignes en quarré,

&

le

Fer cornette,

elt

long 4e huit ou neuf piés , large de_trois pouces ,

&

épaisde quatre

a

cihq lignes. Le

Fer rond

a íix

a

fepc piés de long fur peuf lignes de diamecre ,

&

Je

Fer

de

carrllon , .

eíl: un pecic fer qui j]'a que huie

a

neuflignes. Le

Fer de Courfon

eít par gros mor–

ceaux de deux, crois & quacre píés de long , & de·

-deux pouces

&

demi en quarré. Il y a du Fer bacm

en feuilles de-pluíieurs largeurs & hauceurs, qu'on

appelle

Tole,

&cequ'on appell e

Petit ferenbotte,

ferc a faire les verges des vieres , & amres ouvrages.

J:

cr aigre,

t:íl: celui qui fe ca{Ie facil ement a _froid,

. &

Per cendreux ,

un ferauquel on ne f~aurott don–

ner le poli

a

caufe de fes caches grifes de couleur

de cendre. Le mot de Fer ·n'a point de pluriel dans

la íignificacion du métal dur done on fait cant d'inf–

trumencs.

On appefle

Fer

a

Rouet,

ilile piece de ferrure , &

Fer

ou

étau

a

main,

l'iníl:rument dont les Serruriers

fe

fervenc pour faire l_e~ panecons des clefs lorfqu'ils

les fendenc. lis oi1t d'aucres fers ponr ploy er les cer

ques des ferrures de coffre, & pour limer ceux qni

feryen_c a faire les piés des rouecs.

On.appelle

Fers de

Cuvutes,dés

pieées de fer

9.ui

portent

&

aééolen.cles cuvecces de plomb des gouné–

res. On en mee une 0u deux au plus a chaque cuvec–

te ,

&

auic. defcehces on mee des gaches de fer qui

les rienhent fermes concre le mur.

On appe\Íe

Fers d'amortijlement,

des morceatJX

de fer que l'on mee fur les poin<;ons qui tiennertc

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